TankrusT est une collision de membres de la région parisienne, se situant d’un bout à l’autre des styles (du brutal death au hardcore) mais baigné de racines communes. Le quintet délivre ainsi un Thrash/death polymorphe. Son but : poncer l’ancien pour en faire du neuf ! TankrusT ne se donne pas de limite y compris sur scène. C’est d’ailleurs là qu’est sa finalité, là qu’il développe tout son sens et son énergie. Une énergie dépensée sans compter.
Le quintet transpire, communie avec son public, et transmet sa rage comme un flux exutoire. Ce supplément d’âme est sa marque de fabrique. Une marque qu’il a eu le temps de faire mûrir après de nombreuses dates, où il a pu partager les affiches avec des groupes comme Septic Flesh ou encore Debauchery.
Après un premier EP en 2013, TankrusT a décidé de franchir une étape avec l’album qui est sorti le 17 octobre 2015, qui représente une mue créative et une intensification de cette énergie ! On a pu leur en parler lors de leur journée promo à Paris.
Bonjour ! Tout d’abord peux-tu nous dire d’où vient le nom « Tankrust » ? Êtes-vous fans de mécanique ?
Bonjour Nathalie. Non pas vraiment. Effectivement si on traduit « Tankrust », cela donne la « rouille de réservoir ». En fait nous voulions un nom qui reflète notre philosophie. On se considère comme un groupe ayant des références old-school mais on essaie d’y ajouter notre sauce moderne. On fait un peu du recyclage donc. Comme on prendrait un vieux réservoir pour un faire tourner une nouvelle bécane. Notre musique est un peu tout ça : des influences anciennes revues avec des influences modernes. Ce nom colle parfaitement à notre style.
Quelles sont tes influences old-school ?
Il y a notamment Megadeth ou encore Pantera. Nous reprenons des références du heavy metal et on y ajoute des sonorités du metal core notamment.
« Beyond Threshold » est sorti en 2013 et « The Fast of Solace » en 2015. Que s’est-il passé entre ces deux disques ?
Je pense que le plus important a été l’arrivée du nouveau batteur. Il a beaucoup influé sur le groupe et sur le style que nous voulions explorer.
Penses-tu que le fait de faire un album aujourd’hui, avec les streamings et les téléchargements, cela fait toujours du sens ?
Oui, pour nous cela faisait du sens pour deux grandes raisons. La première étant que dans le metal il y a des fétichistes des albums et surtout de grands collectionneurs. Les personnes fans de metal sont toujours à la recherche de nouveaux et aussi d’anciens supports, comme les CDs, les Tshirts, ou encore les vinyles. L’objet en soi n’est pas désuet.
La deuxième grande raison est que la sortie physique d’un album est souvent un sésame pour pouvoir organiser des concerts et donc une tournée autour de cette sortie.
Comptez-vous sortir un vinyle plus tard ?
Non, nous ne le ferons probablement pas. Ici cela ne faisait pas sens de sortir notre album en vinyle. Nous aimons l’objet mais le vinyle donne vraiment un son particulier à la musique. C’est un son chaud et grésillant et ça n’allait pas avec nos morceaux.
Sur votre album vous avez choisi de reprendre et de remanier « Dead Pools » qui figurait déjà sur l’EP. Pourquoi ce choix ?
Ce morceau est un peu notre morceau signature. C’est celui qui nous jouons toujours en fin de set et en live il fonctionne hyper bien. On a décidé de le reprendre car il avait un goût d’inachevé sur l’EP. On voulait faire mieux !
Le morceau a aussi clairement évolué depuis l’EP. Sur l’EP on n’était pas vraiment prêt, c’était une des étapes les plus importantes dans notre musique et on n’avait pas vraiment les moyens. Ici on s’est donné les moyens d’aller au bout du morceau et de le produire comme on l’avait imaginé au départ. C’est un morceau très fédérateur pour nos fans et cette chanson nous représente vraiment bien. Ainsi on a aussi voulu créer un pont avec le passé et dire « voilà d’où nous venons et voilà ce que nous sommes aujourd’hui ».
Pourquoi le titre « The Fast of Solace » ?
Merci pour cette question ! J’adore quand on s’intéresse aux titres car on se creuse vraiment la tête pour trouver l’idée ou le concept qui représente bien un album. Si tu traduis « The Fast of Solace » tu as « Le jeûne du réconfort ». C’était un titre cohérent pour nous car il représente le refus de se laisser aller et de se laisser influencer par un discours démagogique. On voulait sonner l’alerte sans pour autant être alarmiste et sans donner de leçons.
C’était un titre prémonitoire avec ce qui s’est passé à Paris en novembre 2015, non ?
Oui malheureusement un mois après la sortie de l’album, on a vu que nous n’étions finalement pas loin de la réalité.
Comme nous arrivons à la fin de l’année, peux-tu nous raconter un concert /festival qui t’a marqué cette année ?
Oui, c’est un événement récent d’ailleurs. Il s’agit de la sortie de l’album que nous avons fêté le 17 octobre 2015 au Glazart avec Yorblind, Order Of 315 et Beyond Chronicles. Nous avions organisé cette sortie d’album dans un esprit de partage et il y a eu des feature sur scène avec tous les groupes présents. A la fin de notre set, tout le public quasiment s’est retrouvé sur scène. Il y avait une cinquantaine de personnes et c’était totalement spontané ! C’était angoissant mais vraiment fantastique !
Un album qui t’a marqué cette année ?
Oui je n’ai pas arrêté d’écouter l’album de Pro Pain « The Voice of Rebellion ». Bizarrement quand tu fais de la musique, tu écoutes moins ce que font les autres artistes ! Tu n’as plus vraiment le temps et c’est vraiment dommage. Concernant cet album de Pro Pain je ne peux pas prétendre qu’il ait eu une grande influence sur l’album qui est sorti en octobre car nous avions déjà composé les morceaux mais peut-être a-t-il eu une influence sur comment on les a joués, car je l’écoutais vraiment en boucle.
Enfin notre question rituelle : Beatles ou Rolling Stones ? Et pourquoi ?
C’est très compliqué comme question. Je dirais les Beatles car je pense que c’est le groupe qui fédère le plus et qui a été repris le plus de fois. C’est un vrai socle musical.