Art Sonic, pour sa 16ème édition, est un festival à taille humaine mais d’envergure nationale qui continue à jouer la carte de l’éclectisme tout en offrant une programmation de qualité pour des tarifs ultra-abordables: cette année, c’est Gojira, Cali, Beat Torrent, Philippe Katerine, Headcharger ou Les Sales Majestés que vous pourrez venir applaudir. Nous avons demandé à Xavier Carjuzaa, organisateur du festival, quels sont les secrets de sa longévité mais aussi les nouveautés et découvertes de l’édition 2011 qui s’annonce alléchante…
C’est la 16ème édition d’Artsonic, à quoi peut s’attendre le public habituel, mais aussi ceux qui ne sont jamais venus?
De toute façon à passer un très bon week end! Art Sonic est avant tout un festival à taille humaine au sein d’un milieu rural. Nous avons déménagé l’année dernière sur une parcelle communale, pour se rapprocher du bourg de Briouze et de ses commodités. Cette édition fut un réel succès, tant pour l’organisation que pour les festivaliers ou les commerçants. Nous repartons donc sur de bonnes bases cette année, avec une programmation qui promet une 16ème édition haute en couleurs.
Quelles seront les nouveautés de ce festival ?
Nous faisons notre possible pour que chaque nouvelle édition soit encore plus réussie que la précédente. Côté artistique, nous avons augmenté le budget de programmation de 25%. Ce qui nous permet globalement d’accueillir plus de têtes d’affiche que les années précédentes. On peut noter cette année un plus côté electro. Et puis nous accueillons huit artistes provenant de Normandie cette année, principalement du Calvados, ce qui n’est pas vraiment une nouveauté mais plutôt un record! Ils joueront chaque jour en ouverture et en fermeture des scènes.
La programmation se veut toujours plus éclectique, comment réussissez-vous à faire cohabiter les différents publics?
Je ne crois pas que ça soit une course à l’éclectisme, c’est plutôt une histoire d’opportunité, de disponibilités des groupes, des coups de cœurs, de budget, ou de ce que programment les autres festivals, etc. Le hasard des tournées fait que l’affiche a une teinte particulière chaque année, mais notre couleur est et restera majoritairement «rock». Allié le rock, au reggae, à l’electro, au metal ou à la pop permet au public de découvrir d’autres artistes et d’autres styles musicaux. Les bonnes surprises sont souvent celles que l’on n’attendait le moins!
Après c’est vrai que programmer La Rue Ketanou en 2009, Olivia Ruiz en 2010 et Cali cette année nous amène aussi un nouveau public, peut être plus familial qu’avant. On ne s’interdit rien tant que l’univers artistique nous plaît, tout en essayant de garder notre identité. On considère que c’est une chance que de proposer ces artistes à Briouze, surtout avec les tarifs que l’on propose au public. Benoît, notre programmateur, attendait par exemple depuis plusieurs années de pouvoir accueillir une belle tête d’affiche electro. Nous avons eu l’opportunité cette année avec Beat Torrent, un duo qui illustre à lui seul un mélange des genres réussi.
La concurrence étant devenue rude entre les nombreux festivals de l’été en Europe, quelle est la place d »Artsonic aujourd’hui parmi eux?
Je ne sais pas si on peut vraiment parler de concurrence. Notre festival a avant tout une dimension régionale, même si une partie non négligeable du public vient de plus loin: Bretagne, région parisienne, Pays de la Loire, et parfois même du sud de la France ou l’Angleterre. Mais nous souhaitons garder notre rythme, et surtout cette ambiance qui nous est chère. En ce qui nous concerne, nous rencontrons des problématiques organisationnelles et budgétaires communes avec nos «voisins», et on a tous plutôt tendance à s’épauler quand on le peut.
Pour te donner un exemple, nous travaillons depuis plusieurs années sur un projet nommé «La Route des Festivals» avec Les 3 Eléphants, le Foin de la Rue, et Chauffer dans la Noirceur. Cela se concrétise par des achats d’espaces publicitaires ou sur la création et la diffusion de flyers communs, que nous aurions du mal à nous offrir séparément. Là c’est un exemple sur la partie «communication», mais le principe reste le même avec sur la logistique. Nous prêtons ou louons régulièrement du matériel. Après chacun à son projet culturel et sa programmation, même si parfois les territoires et publics peuvent être communs.
Gojira, Cali et Beat Torrent
On sait que beaucoup d’entre vous sont bénévoles, comment le festival perdure-t-il à travers les années? Quelle est votre vision à long terme pour le festival ?
C’est vrai. Le festival est entièrement porté par des bénévoles, dont un conseil d’administration composé de 9 personnes. Je suis le seul salarié sur une période de 3 mois, de début mai à fin juillet, sans oublier notre stagiaire. Art Sonic est un gros bébé, il y a de quoi faire! On bénéficie d’un noyau dur, tant au niveau du CA que sur les postes clés du festival (restauration, logistique, billetterie, accueil, etc), tandis que de nouveaux bénévoles arrivent naturellement chaque année.
En ce qui concerne notre vision à long terme, je pense que notre souhait à tous est encore une fois de garder ce rythme que nous avons trouvé et qui nous convient parfaitement, sans avoir comme objectif d’exploser les scores de fréquentation et de nous perdre en cours de route.
Quels sont vos coups de cœur dans la programmation de cette année ?
J’ai vraiment hâte de découvrir Manatee sur scène, de me prendre une claque devant le show de Beat Torrent ou de voir le public devant Headcharger qui va envoyer du bois pour la dernière date de leur tournée. Et je ne te cache pas que je serai devant Gojira le vendredi, et Les Sales Majestés le samedi. Ça promet d’être un joyeux spectacle!
Xavier Carjuzaa, organisateur du festival
Vous souhaitez qu’Art Sonic s’inscrive dans une démarche citoyenne et environnementale, comment sensibilisez-vous le public à ce sujet?
Nos supports de communication sont labelisés Imprim’vert (gestion des déchets dangereux) et PEFC (gestion durable des forêts), et sont imprimés à Alençon. Nous essayons d’ailleurs de travailler en priorité avec des entreprises locales. Nous développons cette année le tri sélectif, nous doublons nos toilettes sèches, et améliorons notre système de gobelets réutilisables et recyclables. Le festival est aussi partenaire de 3 solutions de covoiturage pour ses différents publics : départementale, régionale et nationale. Nous travaillons sur le dispositif de tri sélectif avec des jeunes des «Espaces Locaux d’Activités Novatrices de Flers» et de la Ferté Macé. Ces jeunes sont identifiés par la Région, et le projet a pour finalité leur intégration sociale et professionnelle. Nous avons également des stands dʼinformation et de prévention (Alcool Assistance, Drog’Aide 61) tout comme des accès et des sanitaires adaptés aux personnes en situation de handicap. Je crois avoir fait le tour. Après c’est aussi aux festivaliers de jouer le jeu!
Merci à Xavier d’avoir répondu à nos questions!