{multithumb thumb_width=500 thumb_height=500}A l'origine possible uniquement par mail, l'interview des Américains de My Ruin m'est finalement organisée par Sylvain, le gérant de la salle du Floride à Nantes. Me voilà donc parti au casse-pipe avec seulement quelques questions véritablement définies…
BEN : My Ruin est encore assez méconnu du public Français, pourriez-vous nous résumer rapidement le chemin parcouru jusqu'ici ?
Tairrie (chant) : J'aimerais commencer par présenter Matt et Chris, qui sont arrivés récemment dans le groupe en tant que batteur et bassiste. Le line-up de My Ruin a beaucoup changé avec les années… Mike (guitare) et moi-même composons en règle générale la quasi-totalité des chansons. Nous existons depuis maintenant quelques années, le premier album (Speak & Destroy) est sorti en 1999, ça commence à faire un petit bout de temps ! Par le passé, nous avons ouvert pour des groupes comme Type O Negative, Fear Factory et bien d'autres…
D'où vient le nom du groupe ?
Tairrie : Il faut remonter jusqu'en 1996. J'étais à une fête d'anniversaire, 29 ans je crois… Il y avait un invité qui portait un tatouage, une fille emprisonnée dans un miroir comme ceux que l'on trouve dans les commerces, et My Ruin était écrit en dessous de celui-ci. J'avais trouvé ce dessin vraiment cool, et quand j'ai formé le groupe j'ai tout de suite pensé à ce nom. Au début j'avais l'habitude de dire que ce groupe allait nous démolir, je cherchais à vivre de façon apocalyptique, le nom était parfaitement approprié !
Beaucoup de groupes Américains ne passent en France qu'à l'occasion d'une unique date à Paris, planifier ces concerts en dehors de la capitale était une volonté ou un simple hasard ?
Mike (guitare) : Un peu des deux pour être honnête. Nous venons d'achever deux semaines de tournée en Angleterre, nous avions un peu de temps libre et nous n'étions pas loin, donc on a programmé quelques dates en France. On a fait Paris, Rennes, aujourd'hui Nantes et il nous reste Toulouse et Bordeaux je crois.
Tairrie : En fait, rien n'était vraiment étudié. On ne sait pas du tout s'il va y avoir du monde ce soir ou sur les prochaines dates. Tu fréquentes souvent ce club ?
J'habite à Lille, je suis de passage en Bretagne pour les vacances, donc je ne pourrais guère te renseigner !
Tairrie : On n'a vraiment aucune idée du public qui va venir au show…
Mike : Mais en tous cas, même si l'assistance reste restreinte, les concerts se déroulent vraiment à merveille.
Vous avez sortis en septembre un nouvel album…
Tairrie : Oui, The Brutal Language.
Comment le public réagit aux nouveaux morceaux ?
Tairrie : Vraiment bien, c'est très agréable. Je suis contente car je pense franchement que c'est notre meilleur album. Toutes les critiques sont positives en tous cas.
Est-ce que ce changement de line-up a rendu le travail de composition et d'enregistrement différent ?
Tairrie : Oui, ça n'avait absolument rien à voir avec les anciens albums.
Mike : On a composé l'intégralité du nouvel album à deux. J'ai assuré tous les instruments : guitare, basse et batterie.
Tairrie : Nous avons eu une nouvelle approche du travail en studio…
Mike : Deux membres ont quitté le groupe, nous avons donc été obligés de concevoir le disque nous-mêmes.
Tairrie : Mais maintenant, nous avons Chris et Matt qui tournent avec nous en ce moment et ont appris les nouvelles chansons. Ils correspondent tout à fait à l'esprit de My Ruin et prendront part au prochain disque, qui est déjà en cours d'élaboration.
Si plutôt que de tenter de vous coller une étiquette, on vous laissait parlez de la musique de My Ruin, qu'en diriez-vous ?
Tairrie : Je pense que ce qui conviendrait le mieux serait « Heavy Metal Rock'n'Roll », tout simplement…
Mike : Avec également des influences old-school, mais modernisées. Nous essayons de mixer et d'associer les sons les plus récents avec du rock plus classique ou du vieux heavy-metal, nous y trouvons énormément d'idées. Au final je pense que l'on obtient un metal assez puissant et…
Tairrie : Sûrement pas néo-métal ! (Rires)
Mike : Absolument pas, nous n'avons rien à voir avec ces groupes là !
Que pensez-vous de cette scène relativement récente ?
Mike : Certaines formations sont excellentes, d'autres ne le sont pas du tout… Pour donner un avis personnel, je pense que les idées qui viennent des groupes les plus récents sont vraiment usées et déjà utilisées. Je rangerais plus My Ruin dans le Rock qu'aux côtés de ce mouvement.
Où puisez-vous votre inspiration ? Est-ce que certains films vous influencent par exemple…
Tairrie : Oui, quelques-uns. Je vois un peu notre dernier album comme un livre sur « les cycles de vie Américains ». En général, les relations avec les autres m'apportent beaucoup d'idées.
Quelles différences feriez-vous entre les publics Anglo-saxons et Français ?
Tairrie : Les Américains arrivent à me comprendre (Rires) ! Pourtant j'essaye en France, mais rien à faire !
Mike : Il n'y a pas de barrière linguistique aux Etats-Unis et en Angleterre donc les gens chantent beaucoup plus.
Tairrie : Il y a aussi énormément de filles à nos concerts.
Mike : Tandis qu'ici, on ne voit que des mecs ! Mais la première soirée était dingue, j'ai eu l'impression que les gens étaient complètement ivres ou défoncés… Il y avait une ambiance de feu !
Avez-vous été témoins de comportements vraiment étranges ?
Tairrie : Oh oui ! Hier soir nous étions à Rennes, c'était vraiment spécial, les gens paraissaient… vraiment très nerveux ! Ils étaient sans doute effrayés par le contact…
Mike : Tairrie aime bien toucher le visage des gens dans le public, descendre parmi eux… Et parfois, certains se prennent un peu trop au jeu (Rires) !
Tairrie : Mais c'était quand même un super show, c'était fun.
Quelle est votre opinion sur la situation économique et politique des Etats-Unis ?
Tairrie : On n'en parle pas trop…
Mike : On n'aime pas la politique, on est juste Rock'n'Roll !
Tairrie : Je suis convaincue que certains membres du groupe ont des opinions politiques qui divergent. On n'est pas System Of A Down ou Rage Against The Machine, mais je suis heureuse de vivre dans un pays où la liberté d'expression est de vigueur. Je peux dire ce que je veux, et c'est le plus important pour moi.
Imaginons que subitement My Ruin vende autant de disques que U2, aimeriez-vous engager la tournée des grands stades ?
Mike : Sérieusement, je préfère les petites salles, le show est plus intense dans les clubs.
Tairrie : Dans les grandes arènes, le public est déjà à quinze mètres de toi, ça n'a aucun intérêt. J'ai besoin d'être avec les gens, de vivre le concert avec eux.
Merci à Tairrie, Mike, Chris et Matt ainsi qu'à Sylvain.