Pour ce 10e anniversaire des Solidays, Asian Dub Foundation tenait la tête d’affiche. Le concert restera mémorable pour de nombreux festivaliers puisque le groupe profite de l’occasion pour nous présenter des titres de son nouvel album Punkara. Nous retrouvons l’ensemble d’Asian Dub Foundation à l’espace presse, après leur repas. Le groupe semble apprécier le vin français et il est difficile d’assurer une conversation cohérente avec l’ensemble du collectif.
Comment s’est passé le concert, pouvez-vous nous raconter en détails ?
ADF : Pour moi personnellement, c'était super, le public est vraiment génial. Les nouvelles chansons ont été mieux accueillies ou du moins autant que les anciennes et c'est toujours gratifiant. Cela valait vraiment la peine de passer toutes ses heures d’esclavage au studio. Hier, c'était une expérience différente et exceptionnelle, nous avons toujours été bien accueillis en France. Nous aimons la révolution des jeunes français, des étudiants, vous en êtes n’est-ce pas ?
Si on veut !
ADF : Donc je parle à un site web d’étudiants ?
Oui, Vacarm.net se compose avant tout d’étudiants et de jeunes passionnés par la musique.
ADF : L’histoire des étudiants, c'est la révolution, en France comme partout dans le monde. Et nous aimons le public français, parce qu’il sait apprécier notre musique, qui est une musique très révolutionnaire. Et quand on fait la révolution, on a besoin de musique. {multithumb thumb_width=450 thumb_height=320}
Est-ce que tu peux me dire ce que signifie le titre de votre prochain album Punkara ?
ADF : C’est une contraction de « Punk » et de « Bangara », cela donne « Punkara », c'est le nom de l’album et c'est ce que représente l’album, un mélange de punk et de Bangara. Punkara est un message à tous les étudiants : vous devez bosser dur, écouter, ne pas croire ce que vous disent vos parents, faire la révolution.
Quel était votre état d’esprit au cours de l’enregistrement ?
ADF : Je ne me rappelle pas. Nous avons enregistré dans différents endroits. Mon idée était de trouver un bon ingénieur pour nos enregistrements, pas un bon mixeur, ni un bon producteur, mais un bon ingénieur. Nous étions dans une forteresse, c'était une ambiance très relaxante. Nous avons eu la chance de travailler avec un professionnel, il a fait exactement ce qu’on lui a demandé de faire. Ensuite, nous avons mixé nous-mêmes les enregistrements. Mais il faut toujours passer par un bon ingénieur, c'est très déterminant, même si ADF se suffit à lui-même et en plus on ne peut pas non plus se permettre de travailler dans un studio équipé, c'est beaucoup trop cher.
Comment a évolué votre musique par rapport aux autres albums, comment décririez-vous votre nouvel album ?
ADF : Il est bien sûr différent de ce qu’on a fait avant, parce que ce sont d’autres personnes qui ont travaillé dessus, les vocalistes ne sont pas les mêmes. Il y a deux nouveaux vocalistes par rapport à notre dernier passage aux Solidays. Chacun d’entre nous a une influence musicale différente, d'ailleurs tu peux t’en rendre compte en écoutant notre musique, chacun essaye d’apporter sa touche personnelle.
Si on parlait de votre engagement social : quelles sont vos limites dans ce domaine ?
ADF : Il n'y a pas de limites. Je pense qu’on est dans une position avantageuse, en tant que groupe se produisant un peu partout, on peut délivrer des messages à travers les paroles de nos chansons. On espère que nos concerts pourront profiter aux autres.
Quelle est la relation entre votre musique et le développement humain, la solidarité, la diversité ?
ADF : Personnellement, j’ai toujours eu beaucoup d’admiration pour des gens comme Che Guevara, des gens qui n’ont pas besoin d’argent pour défendre une cause.
Quels sont les thèmes abordés dans Punkara ?
ADF : Nous avons une chanson qui s’appelle « Superpower », c'est à propos de l’Inde qui est en train de devenir une super puissance, en se dotant d’arme nucléaire et tout le reste. Cette chanson pose des questions : il y a des bidonvilles et des citoyens qui meurent de faim notamment à cause des logiques de castes mais le gouvernement dépense des millions sur des programmes nucléaires. En fait, chaque chanson aborde un thème différent. Mais ADF continue d’avoir le même message depuis le début, depuis les premiers albums.
Quel est votre morceau préféré sur cet album ?
ADF : « Superpower » est toujours un bon morceau pour nous. Mais cela change tous les soirs.
Quelle est la relation que vous avez avec vos fans ?
ADF : Je crois que c'est une relation d’honnêteté, nous essayons d’être honnête avant tout. C'est notre karma qui nous guide et nous croyons au fait que tu ne récoltes que ce que tu sèmes. C'est vrai que nous commettons tous des erreurs, seulement il ne faut pas les ignorer, au contraire il faut en tirer des leçons.
Un dernier mot peut-être, pour les gens qui vont lire cette interview sur notre site web ?
ADF : Pour les lecteurs de Vacarm, je dis écoutez Asian Dub Foundation, achetez nos disques et soyez toujours au rendez-vous !
Merci à Asian Dub Foundation de nous avoir accordé cette interview.
Merci à l’équipe de LC les Filles.
Interview co-réalisée par JiHeF.
Traduction : Mounia Bensouda