6 février 2009, Amanda Palmer, connue pour son duo avec Brian Viglione au sein des Dresden Dolls revient à Paris pour la deuxième fois en quatre mois dans le cadre de sa tournée Who Killed Amanda Palmer. Du même nom que son album solo, cette tournée affiche complet un peu partout en Europe et aux Etats Unis. C'est l 'occasion aujourd'hui de rencontrer la reine du Punk Cabaret afin de lui poser quelques questions sur cette carrière solo, sa passion pour la France, le destin des Dresden Dolls et le sien.
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En octobre tu as donné un concert à La Boule Noire, c'était complet. Pourquoi avoir choisi de revenir dans une salle aussi petite que la précédente?
J'aime jouer dans les petites salles. Je fais des petits shows prévus pour de petits endroits. Je préfère quand c'est bien rempli car l'énergie est tellement meilleure. Je pourrais probablement jouer dans des endroits plus grands, mais je préfère un petit concert bien plus marrant, car de toutes façons je sais que je reviendrai jouer donc il y aura d'autres concerts.
Sur ton Myspace, tu tiens à jour une colonne sur tes films préférés, tes livres et albums. Souvent on y retrouve des oeuvres française comme La Môme ou Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain. D'où te vient cette passion pour la culture française?
Mes films préférés sont français. Roi de coeur. Tu l'as vu ? Tu dois le voir ! C'est le meilleur film jamais réalisé. Il a dû être réalisé à la fin des années 60 peut être ou quelque chose comme ça. Il y avait un cinéma à Boston. Où j'ai grandi, dans les années 70, ils jouaient tous les week-end ce film et ce pendant 5 ans, les gens continuaient d'aller le voir, c'était incroyable. Mais je pense que c'est parce que ma mère a vécu à Paris, lorsqu'elle était étudiante, elle parlait français, et mon beau-père parlait français avec sa grand mère. Donc mes parents parlaient français, et mes grand parents aussi un peu. Je pense donc que je m'y suis intéressée naturellement. J'avais besoin du langage, de la connexion avec ma famille. C'est un putain de mystère ce pourquoi ! Il y a aussi l'humour, la culture, les sentiments…
Combien de temps a nécessité la réalisation de Who Killed Amanda Palmer ?
Il n'ya pas vraiment de fin déjà, donc ce n'est pas encore réalisé (rires). J'ai commencé à penser à l'enregistrement probablement à partir de 2005. Je pensais à un enregistrement solo. Mais l'enregistrement a dû prendre deux ans. Et maintenant il y a la tournée, le dvd en préparation, un livre aussi. C'est sans fin, ça pourrait se terminer si j'étais malade. Ou quand tout ceux qui peuvent potentiellement aimer auront une copie, sur leur ipod. Pas besoin de l'acheter, juste l'avoir.
Ce n'était pas trop dur de composer pour ta carrière solo en même temps qu'avec les Dresden Dolls ?
Non car j'écrivais sans trop me poser de question donc j'ai jamais eu de souci là dessus. J'ai toujours composé des chansons. Beaucoup des titres ont été composés il y a bien longtemps. Certains titres auraient pu être pour les Dresden Dolls. Elles sont juste des victimes de coïncidences. « Runs in the family » est vraiment vieille par exemple, une dizaine d'années.
Ben Folds semble avoir apporté beaucoup pour la création de cet album. Pour de prochains travaux tu préférerais retenter l'expérience avec lui ou tenter quelque chose de nouveau ?
Je pense que c'était vraiment une collaboration très spéciale. Ben n'a jamais bossé comme producteur. Je ne sais pas si c'est nécessaire de répéter la même expérience. Il a fait du bon boulot mais je suis totalement ouverte. J'ai aimé bosser avec lui alors je suis prête à le refaire. Mais c'était surtout un essai pour ce projet. C'était une situation bizarre. Je ne sais pas s'il voudrait être un producteur à temps plein, c'est Ben Folds ! Il fait de la musique et des tournées…
Quand a débuté ton désir d'une carrière solo ?
Quand j'étais petite bien sûre j'ai eu ma période. Mais sinon c'était pendant une tournée avec les Dresden Dolls. Probablement pendant toute la tournée en fait. Je me demandais ce que ça ferait tourner avec une autre personne. Je pense que chaque artiste, chaque groupe, à force de tourner ensemble, deviennent un moment fou à se voir tout le temps. Mais ça ne veut pas dire que Brian ne me manque pas. Au contraire parfois il me manque terriblement. Notamment quand nous jouons ensemble, par exemple il y a deux semaines nous avons eu un concert ensemble et ça m'a rappelé les moments de scène et le fun qu'on peut avoir, ça me manque. C'est comme une pomme et une orange, ce sont deux choses radicalement différentes. Le problème avec Brian c'est qu'on a passé trop de temps ensemble. Surtout pour travailler, composer, tourner. {multithumb thumb_width=450 thumb_height=320}
Peux tu nous dire qui est le « Dangerous Ensemble » ?
C'est un groupe d'acteurs australiens avec qui j'ai bossé il y a deux ans. Ils apportent un élément théatrale au spectacle. C'est dur de les définir, il faut le voir je crois.
Quels sont tes futurs projets?
Je finis un livre à mon sujet. Je suis en train de bosser sur une sorte d'autobiographie, mais pas une stricte autobiographie, plus un sujet autour de mes performances avec une part de souvenirs dedans. Sinon je suis en tournée actuellement et j'essaye de promouvoir l'album.
Les fans des Dresden Dolls ont ils suivi ta carrière solo ?
Une bonne partie de mes fans, oui. Mais pas tous, je suis parfois surprise de rencontrer des fans des Dresden Dolls, dans la rue par exemple, parce qu'ils me reconnaissent et ils apprennent que j'ai une carrière solo ! J'ai un peu de boulot à faire là dessus.
Peut on dire que les Dresden Dolls sont morts?
Non, on a déjà des concerts de programmés. On a pas encore de projet de nouvel album ensemble mais on continue de jouer ensemble.
Merci à Roadrunner, Karine et Charlotte pour avoir gérées cette rencontre.