Nous vous parlions il y a quelques temps de la sortie du dernier EP de Blackstrobe . En quête de nouvelles informations sur le projet, nous avons rencontré Arnaud Rebotini, frontman de la formation, pour quelques questions complémentaires.
 
Donc nous sommes aujourdhui environ un mois après la sortie de ton dernier EP Boogie in Zero Gravity, est-ce que tu pourrais nous en parler un peu pour les lecteurs qui nauraient pas encore eu loccasion de lécouter ?
 
Et bien en parler, ça va être compliqué, autant l’écouter et aller voir le clip sur YouTube (rires). C’est un maxi que l’on peut qualifier de néo disco, de cette mouvance là, j’ai essayé de réunir tout l’univers Blackstrobe, qui est un univers très étendu, avec de nombreuses influences, comme on peut l’entendre déjà sur l’album précédent.
 
Est-ce que l’entière composition des morceaux de cet EP est faite par toi, ou est-ce que cest un travail de plusieurs musiciens en studio ? En dautres termes, est-ce que les musiciens qui taccompagnent en live sont présents en studio ?
 
Ah non les musiciens sont là aussi en studio, Mathieu est le guitariste, le batteur joue ses partie de batterie. Les solos c’est pas moi qui les écrit, par exemple, c’est un travail d’équipe. Après toutes les mélodies, les grilles, oui c’est moi qui les écrit
 
Ta musique fait ressortir un certain aspect «retro», particulièrement ce côté blues de ton dernier EP, est-ce que cest une volonté particulière de refuser les standards musicaux actuels ou est-ce que cest quelque chose que tu fais sans y penser ?
 
J’essaye toujours de faire des disques un peu intemporels, c’est peut être ça qui fait penser que c’est un peu rétro, mais c’est plus une recherche d’une certaine intemporalité qu’une volonté de faire quelque chose de vraiment rétro. Je me sens pas hyper rétro, c’est l’aspect un peu blues qui veut ça, mais c’est assez proche de la scène néo-disco qui marche bien en ce moment.
 
Tu prévois un nouvel album pour 2013, est-ce que l’on doit s’attendre à quelquechose de la même veine que Boogie in Zéro Gravity ou à quelque chose d’entièrement différent ?
 
C’est un EP avec des remixes qui a un côté très club, c’est dailleurs le morceau vraiment club de l’album, mais il y aura des choses plus rock, avec surement une ballade, ça sera un peu plus varié que l’EP mais il y aura toujours ce côté un peu discoïde qu’on retrouve dans le maxi.
 
Donc en parlant de cet EP, il est sorti sur ton propre label qui est Blackstrobe Records, peux-tu nous présenter un peu ce label, tu as sorti principalement des EPs à toi sur ce label, et un seul du Parisien Museum, est-ce que tu as envie et/ou prévu de signer dautres artistes ou est-ce que Musuem était un véritable coup de coeur ?
 
Museum est le guitariste de Blackstrobe, j’avais envie de sortir son maxi et le label s’est fait un peu à ce moment là. On va peut-être refaire un autre Museum, il y aura peut être d’autres artistes à long terme mais là je suis pas mal occupé avec l’album de Blackstrobe. Tu sais on est que deux, mon manager et moi, à s’occuper du label, on a pas le temps de sortir des disques souvent.
 
Donc tu as commencé la musique électronique dans les années 90, comment tu te situe dans la scène musicale électronique, est-ce que tu ressens un certain décalage par rapport au public qui est parfois en face de toi ?
 
Non pas de décalage, enfin il y a un décalage d’âge évidemment, ils sont un peu plus jeunes que moi, mais non le public jeune me reçoit bien, jai justement pas mal d’écho de jeunes qui ont envie de faire de la musique avec des synthétiseurs analogiques. Pour eux la pop n’es pas une révolution comme ça a pu l’être pour les gens de ma génération, ils ont toujours vécu avec des ordinateurs portables entre les mains. Pour eux c’est un truc, ils voient de vraies machines, ils se rendent compte que les sons et les gestes ne sont pas les mêmes. Et puis les gens qui me remixent sont des jeunes artistes en général, qui sont donc assez proche de ce public jeune.
 
Jai lu quelque part que tu avais fait parti dun groupe de death métal avant de faire de la musique électronique, et tu as récemment collaboré avec Mixhell (ancien batteur de Sepultura ndlr.). Cest un passé dont on ne se doute pas du tout lorsque lon écoute tes productions récentes, est-ce que cest un style que tu affectionnes toujours ou est-ce que cest un style qui ne te parle plus du tout ?
 
J’en écoute toujours régulièrement, par période, du black métal aussi, j’écoute beaucoup de musique en général, d’ailleurs assez peu de musique club pour mon plaisir personnel, je préfère écouter d’autres trucs que ce que je fais toute la journée, donc oui le métal toujours.
 
Justement, le death métal est un style musical très scénique, est-ce que cest de là que tu as tiré ton envie de jouer live ?
 
Pas spécialement le métal, en plus le death n’est pas une musique toujours facile à écouter en live ou en voiture, c’est tellement rapide que ça peut être complexe. Mais non, c’est la musique en général, je ne suis pas né avec la musique électronique et il n’y a pas que la musique électronique dans mon univers, enfin ça en fait partie mais il n’y a pas que ça. J’ai toujours eu des groupes dans lequel j’ai joué.
 
Est-ce que tu as écouté les récentes sorties mélangeant métal et électro, si oui quen penses-tu ? Est-ce que tu penses que cest un crossover des genres qui peut fonctionner ou est-ce que les deux mondes sont totalement incompatible ?
 
Alors le dubstep j’ai déjà vachement de mal alors mixé avec du métal pas du tout, j’imagine un espèce de gloubi-boulga horrible, Korn avec Skrillex non ça ne m’intéresse pas du tout ce genre de chose. Ça ne me touche pas du tout, j’ai écouté de la jungle dans les années 90 mais je ne tomberais pas deux fois dans le piège (rire). Au final j’en sais rien et ça me passe complètement au dessus, ça m’intéresse pas, à part quelques trucs ambiants, mais sinon non.
 
Quest-ce que tu penses de tout ce débat récent concernant les artistes de musique électronique étant juste de simple «pousseur de boutons», est-ce que tu penses que lavancé récente des technologies est en train de «tuer le Djing» ?
 
On disait ça de Depeche Mode dans les années 80, le débat n’est pas très nouveau, les groupes de rock se moquaient des groupes des années 80 de musique électro, que les gars avaient juste à faire play et puis voilà. Ce n’est pas un débat récent, le débat est clos. Des gens qui ont une vraie démarche artistique il y en a toujours eu, des imposteurs y’en aura toujours.
 
Pour finir, est-ce quil y a des artistes actuels qui te font particulièrement vibrer, des artistes à suivre de très près pour la rentrée 2012 ?
 
Il y a quelques artistes techno que j’aime bien : Elijah Collins qui vient de signer un remix sur le label, qui est un anglais qui est dans la mouvance néo-disco, et Mr Nô qui est de Grenoble et qui va surement bientôt tout péter.
 
Et pour vous donner une petite idée de ce que donne un dj set de l’artiste, voici un summer mix d’une heure de BlackStrobe :
 
Merci à Arnaud Rebotini pour cet interview, vous pouvez toujours découvrir notre chronique du dernier EP de Blackstrobe ici.