Après plusieurs années d’absence sur le plan musical, Tryo est de retour sur le devant de la scène en sortant début septembre leur nouvel opus Ce que l’on sème, quatrième récolte de Tryo. La sortie d’un album annonce l’arrivée d’une tournée, nouvelle qui donna le sourire à son public fidèle depuis la genèse du groupe ou à celui qui découvre avec presque douze ans de retard les chansons reggae/acoustique de Tryo. Guizmo, Christophe Mali, Manu Eveno et Daniel ont donc repris la route des salles hexagonales pour ressentir à nouveau le contact du public, cette proximité qui fait le bonheur de chaque artiste. Tryo est né de la scène, leur réputation s’est faite par le bouche à oreille au tout départ mais désormais les quatre musiciens remplissent les salles sans difficulté. En pré tournée avant de s’attaquer aux Zéniths, Tryo était programmé à l’Olympic de Nantes, date qui affichait complet depuis plusieurs semaines.
En effet, à notre arrivée une foule s’entassait pour faire la queue à l’entrée de l’Olympic. Des personnes désespérées tenaient dans leurs mains des écriteaux annonçant « Cherche places à vendre !! », inutile pourrait on dire ou il faut être amplement inconscient de revendre sa place simplement pour une poignée de billets. Les chanceux qui avaient en leur possession l’objet désiré pouvaient pénétrer dans la salle pour assister au retour attendu sur scène de Tryo.
21h. N’ayant pas pu voir la première partie de la soirée chargée de chauffer le public on se rend dans le sous sol de la salle pour un moment rafraichissement à base d’houblons avant de se lancer dans la fournaise de la salle.{multithumb thumb_width=450 thumb_height=320}
L’olympic est chaud comme de la braise au moment où les membres de Tryo se lancent sur scène. Des les premières notes de « Ce que l’on s’aime », l’auditoire ne se fait pas prier par les acteurs de la soirée pour hausser la voix et montrer sa joie de ce retour à ce qui fait la réputation de ce groupe, la scène. Guizmo prend dans ses mains une guitare électrique et Christophe mali pose ses mains sur les touches de son piano pour interpréter « Jocelyne ». Le public est en phase avec les artistes, le courant passe réellement bien et nous ne sommes qu’au deuxième titre du set. Guiz' lâche sa gratte pour se focaliser sur des vocalises qui vont nous projeter quelques années en arrière avec « Cinq Sens » où un air de samba se propage dans toute la salle de lOlympic sur la fin de ce titre.
Retour à l’actualité avec « Mrs Roy » du nouvel opus Ce que l’on sème puis une odeur écologique se fait ressentir avec « L’air du plastique » où Manu se met à jouer du Ukulélé. Le public se met à taper dans ses mains lorsque les notes de guitares annonçant l’arrivée de « Sortez les » font leurs apparitions. L’ambiance est présente et ne diminue pas alors que la setlist défile. Pablo Mendez, nouveau percussionniste qui suit Tryo pour cette tournée, fait son entrée sur « El Dulce De Leche » où l’on peut remarquer que la salle reprend à haute voix les paroles de cette chanson. On assiste à un magnifique duo de cajon entre ce nouvel arrivant et Danielito qui n’hésitent pas à faire réagir le public en jouant avec lui.
Guizmo lâche quelques mots a la foule, « Je pense que le moment des reprises est arrivé ». Sans se faire prier, Manu se met dans tous ses états en usant ses médiators pour interpréter « Master Of Puppets de Metallica, de suite suivi par une imitation de Mylène Farmer joué par Guizmo mais qui préfère s’attarder par une reprise des poinçonneurs des lilas du mythique Serge Gainsbourg.
Une couleur verte est diffusée dans l’Olympic pour nous mettre en condition de la «Main Verte» où le public donne une nouvelle fois de la voix tout comme sur le single de Ce que l’on sème, « Toi et Moi ». Les corps sautillent gentiment sur les accords saccadées de « Bye Bye » avant d’effectuer un nouveau flashback avec « Pompe à Fric » de Grain de sable, titre gentiment adressé pour les personnes qui dirigent notre cher pays. La soirée avance, l’horloge tourne te malheureusement on se dit que le concert ne sera pas éternel. Le festif « Désolé pour hier soir », extrêmement attendu fait remonter à la surface des souvenirs nocturnes dans les têtes présentes à l’Olympic
23h05. Tryo quitte la scène pour rejoindre les loges sous les applaudissements soutenus de la fosse comblée de la prestation du groupe. Par contre, elle espère que les musiciens vont effectuer un rappel pour permettre de continuer la soirée et la communion entre Tryo et son public. Ils reviennent sans trop tarder pour un moment romantique avec le langoureux « Serre Moi » où le public montrera une nouvelle fois ses talents de chanteurs en effectuant des passages a capela. Guizmo se met à chanter « Yakamonéyé » du cultissime Mamagubida.
23h30. Deuxième rappel, le public se fait entendre encore une fois pour montrer sa ferveur face au groupe Tryo. Il manquait une chanson pour que le setlist se termine sur une bonne note, c’est bien évidemment « L’Hymne de nos campagnes » qui se termine par une ovation à la hauteur de la prestation des musiciens sur scène. Une standing ovation même si tout le monde était debout dans la salle.
Au fil des années, ce groupe authentique a su plaire au public par leur simplicité, leur attitude hors scène et bien sur par leur musique attachante et sensée. Au gré des concerts, Tryo s’est forgé une réputation de groupe de scène, il a confirmé cette affirmation ce soir. L’auditoire grandissant en terme de nombre à chaque concert, Tryo a semé des albums intéressants tout au long de leur carrière mais au final avec cette notoriété, le plus beau cadeau que l’on peut faire à un groupe taillé pour le live, c’est d’être présent aux concerts.
Merci à Nina de chez Ephelide pour l'accreditation et le pass photo.
Photos : Hervé