J’ai effectué ce weekend mon retour aux Transmusicales de Rennes, après plusieurs années où j’avais loupé la grand messe du début de l’hiver… Le festival se déroulait du 6 au 10 décembre 2023 – et j’étais sur place le vendredi et le samedi. L’occasion de faire le plein de nouveautés !
Revenir aux Trans est un authentique pèlerinage pour moi, tant ce festival a marqué ma jeunesse et fondé mon goût pour les marges musicales – quel autre festival assume pleinement une ligne artistique toujours aussi exigeante et originale, capable d’une grande modernité tout en sachant s’adresser à un public très large ? Depuis 1979, le succès des Transmusicales ne se dément pas, et les deux soirées au Parc des Expos auxquelles je me suis rendu affichaient complet, avec un public très varié : lycéens et étudiants venus pour s’enjailler, trentenaires branchouilles à l’affût des nouveautés et vieux de la vieille à qui on ne la fait plus. Très cool. La programmation est pléthorique, très variée, même si la musique électronique est clairement sur-représentée pour le lecteur de Vacarm de base.
Petit retour, donc, sur les sets qui m’ont marqué et les artistes dont je suivrai la suite de la carrière avec plaisir…
Vendredi soir
Petite mise en jambe électro avec le projet TINP (This Is Not Punk). Il y a une vingtaine d’années, on aurait appelé ça de l’electroclash. Très dansant. J’enchaine sur les locaux de l’étape, Hanry. Ils proposent un post-punk shoegaze 100% instrumental, bien planant – peut-être un peu tôt dans la soirée pour apprécier complètement le trip, mais on sent que c’est maitrisé.
Pour moi, la grosse révélation de la soirée du vendredi aura été Canblaster. Avec ses synthés analogiques, l’artiste connu pour son travail chez Club Cheval, nous a servi un set très rave 90s tendance breakbeats – voire big beat, n’ayons pas peur des gros mots -, parcouru par d’énormes basses rutilantes et la scie acid d’une TB303. J’ai vraiment adoré.
J’ai également beaucoup aimé les suédois de Diskopunk ; musicalement nous sommes en terrain connu avec ce groupe dont le nom est déjà un manifeste tout à fait transparent – oui, ils font ce qu’on peut appeler du disco-punk. Mais le chanteur complètement barjo et charismatique à souhait occupe la scène et emporte son public avec sa voix haut perchée qui rappelle les belles heures du hard rock à l’ancienne.
Je termine cette première soirée par le groupe Bantu Spaceship. Le groupe offre un mélange de “jit”, une musique populaire du Zimbabwe, dont il est originaire, mélangé à de grosses machines qui envoie du paté électro. Mes premières écoutes et la description du groupe faite par les organisateurs m’avaient laissé penser que j’allais assister à un set un peu retro, mais pas du tout : les zimbabwéens sont très énergiques et c’est sur cette très chouette note que je termine cette soirée..
Samedi soir
La soirée début avec le groupe italien Post Nebbia. Le groupe nous propose une pop-rock aux tendances psyché – mais sans fuzz.
Les ukraino-japonais de Heaveanphetamine nous font voyager dans les années 70s, avec un son krautrock bien planant porté par une flûte traversière – oui, oui. Un groupe à suivre.
La fatigue arrivant, je finis par me laisser porter de l’électro un peu débile mais parfaitement adaptée à mon état d’esprit avec le duo de DJs parisiennes de Girls in Effect. Parfait pour perdre encore quelques neurones dans une ambiance qui évoquera plutôt les clubs de l’ouest parisien. Dans le même registre techno, j’ai également bien aimé le set de la DJ roumaine Nusha, un peu plus martial.
Le set que j’aurais préféré ce samedi soir sera finalement celui de l’irlandaise Bambie Thug, bien musclé. Son mélange puissant de pop urbaine et de techno industrielle m’a bien réveillé. Le public n’était pas complètement au rendez-vous, mais cette artiste mérite vraiment d’être suivie.