Le 11 Novembre célèbre l’armistice mettant fin à la Première Guerre mondiale, ce soir c’est plutôt l’impression d’une déclaration de guerre pour la première tête d’affiche de The Unseen en France. Le début des hostilités est prévu à 18h, on vend déjà des bières à cette heure-ci ?
The Last Wanted ouvre le bal avec un punk’n’roll assez classique et un chanteur à la voix gravement éraillée. Les belges restent un peu trop statiques sur scène, cela n’empêche pas quelques timides mouvements dans la fosse. La prestation est très correcte, disons qu’elle prépare la suite.{multithumb thumb_width=276 thumb_height=400}
Time Bomb a déjà des fans, la fosse s’agite ainsi avec plus d’entrain que pendant The Last Wanted. Dès le premier couplet, le chanteur débranche son micro, suivront des cassages de cordes pour le guitariste, rien de bien méchant, on est entre amis. Les paroles politisées du quintette sont reprises en chœur, on a affaire à du bon punk-rock rapide et intègre. Rien de révolutionnaire mais une voix elle aussi pas mal amochée et une jeunesse qui pourrait faire frémir les vétérans.{multithumb thumb_width=276 thumb_height=400}
Vous vous souvenez de la « Salsa du démon » ? Voici la version punk ! Les rennais de Banane Metalik se qualifient eux-mêmes de groupe « gore’n’roll », difficile de les contredire vu leur accoutrement… Totalement décalés par rapport aux autres formations, les cinq Banane Metalik mélangent un rock/punk rythmé à contrebasse avec une mise en scène horror. Tout ceci donne bien évidemment envie de sourire au début, puis la bonhomie et la sincérité du chanteur finissent par convaincre une partie du public qui prend en affection ces anar’ un peu attardés. Bel accueil pour ce groupe qui finira sur un rappel alors qu’il n’avait pas joué à Paris depuis des années ; on regrettera un set un peu long tout de même. Nous n’oublierons pas la ravissante « gore gore girl » qui change de costume sexy entre chaque morceau et qui vient animer (et aguicher) les mâles à crête. À prendre au 17ème degré.{multithumb thumb_width=277 thumb_height=400}
The Unseen débarque, on ne déconne plus, le machine à tubes « crêtiens » se met en marche, plus rien ne pourra désormais l’arrêter ! L’iroquois dressé comme un i, le chanteur déclenche l’offensive et scande ses brûlots politiques à une salle bouillante. La musique ultra rapide rythme les mouvements dans la fosse qui n’en finit pas de pogoter et de slammer. Le son est parfait, les classiques comme « False Hope », « Dead Weight Falls », « Scream Out » ou « Breakaway » sont repris comme un seul homme par la foule. L’ambiance est dingue, le frontman sautille de 3 mètres à chaque intro et n’hésite pas à laisser chanter les plus courageux parvenus, on ne sait comment, jusqu’à la scène. Succès total pour le quatuor de Boston et son street-punk ravageur. Le groupe quitte la scène ovationné mais le public en veut encore, un rappel non prévu de trois anciens titres clôturera pour de bon la soirée. Grande prestation et professionnalisme absolu, The Unseen a convaincu Paris ; voilà sans aucun doute l’un des meilleurs concerts de punk de cette fin d’année. {multithumb thumb_width=300 thumb_height=400}
The Unseen, c’était la claque du siècle, une paume puis un revers dans la gueule comme on aimerait en prendre à chaque concert. Et dire que des pauvres types croient encore convaincre les faibles d’esprit que cette musique est jouée par des « vendus »…
Merci à Sophie d'Epitaph et à Flora !
Photos : Flora