Il y a des dates que l’on ne doit pas oublier, l’anniversaire de notre amie et autres évènements familiaux mais ce 3 mars 2008 était entouré de rouge sur mon calendrier pour être sûr de ne pas oublier que ce soir là, la bande de Josh Homme se produisait tout près de Nantes (Rezé) à la salle de la Trocardière. C’était presque impossible que cette date soit effacée de ma mémoire tant le lecteur mp3, à plein volume faisait endurer de rudes épreuves à mes oreilles depuis plusieurs semaines. Era Vulgaris en playlist pour se familiariser avec le nouvel album des Queens of The Stone Age qui se veut peut être moins abordable à la première écoute que les anciens albums des stoners californiens.
Départ d’Angers où j’ai domicilié pendant quelques semaines au dépend de Nantes avec en trame sonore un disque qui lui a donné résidence dans mon lecteur, l’excellent Song For the Deaf. Il y a des albums culte pour chaque groupe celui là est une référence de poids en ce qui concerne les QOTSA. Une heure après le départ, j’arrive à la salle de la Trocardière vers 20h sachant que le début des hostilités était programmé une demi heure plus tard. Première galère, trouver un emplacement pour se garer car les parkings étaient bondés de monde. On se dit que l’on est arrivé à bon port au vue du public, venu en grand nombre assisté au show des reines de l’age de pierre qui ne font malheureusement que quelques dates dans notre cher pays.
Après la fouille habituelle, on peut se permettre d’entrer dans l’antre qui accueille ce soir les californiens. Chaque concert à la Trocardière me rappelle de mauvais souvenirs même si les groupes qui se produisaient sur cette scène pouvaient avoir de l’énergie à revendre et assuraient de bonnes prestations, on ne peut pas lutter contre une salle qui n’accepte pas les hauts décibels. Un bref passage devant le merchandising des Queens et j’aperçois les membres de The Likely Lads, groupe de rock angevin qui a fait le déplacement pour voir le set des californiens. Après une brève discussion qui était bien évidemment focalisé sur le concert de ce soir, les lumières s’éteignent pour l’entrée de la première partie.
21h. Les guests des QOTSA nous viennent de Glasgow pour défendre leur quatrième album Puzzle. Le guitariste et chanteur Simon Neil ainsi que les jumeaux de la famille Johnston, James (basse) et Ben (batterie) se lancent dans l’arène sans prévenir le public. Ce trio écossais formant les Biffy Clyro, rockstars tatoués, chevelus et énergiques font une entrée fracassante en déballant un set mêlant puissance et une fougue communicative. James et Simon se démènent sur la scène. Pour dire je n’ai même pas vu les yeux du bassiste tant ces cheveux couvraient sa figure mais ne l’empêchaient pas du tout d’assurer ses lignes de basse. On a pu entendre du très bon Biffy Clyro avec les singles « Who’s Got A Match » et autres « Saturday Superhouse ».{multithumb thumb_width=450 thumb_height=320}
Aux premières notes délivrées par Simon on n’est pas rassuré pour la suite des évènements car le son est saturé. Les structures métalliques de la salle tomberaient que je ne serais pas surpris. Dommage que la soirée ne se passe pas comme on le voudrait à ce niveau là. La Trocardière contre le zénith ne pèse pas lourd sur la balance en terme de qualité sonore. Pourquoi un groupe comme les Queens of The Stone Age n’ont pas été programmé dans cette nouvelle salle nantaise, Placebo et Muse y sont passé et la qualité était au rendez vous. Peut être aurait il du faire signer une pétition par les fans des QOTSA pour faire venir les reines dans cette enceinte tout comme les adolescentes hystériques de Tokio Hotel ont tenté leur chance pour essayer de faire changer d’avis le tourneur des allemands. Bref, parlons musique et de bonne musique en revenant à nos moutons gallois qui nous donnent un court set au rock bien nerveux. Seulement trente minutes d’échauffement en guise de mise en bouche et les Biffy Clyro rentre dans les backstage sans effectuer de rappel.
Pendant que l’équipe technique se démène pour la suite de la soirée, les quelques récalcitrants contre la loi anti tabac dans les lieux public fraudent gentiment pour essayer de prendre une dernière bouffée de nicotine histoire de se faire mal aux poumons avant de se faire mal aux vocalises en reprenant à plein poumon les titres des QOTSA.
21h28 exactement, les reines de la soirée pointent le bout de leur nez sur la scène de la Trocardière. Comme à son habitude Josh Homme arbore une magnifique chemise à carreaux rouge et noirs qui prouve que l’on peut être une star et s’habiller comme un bûcheron. C’est sous les applaudissements soutenus d’un public ravit de voir la formation californienne à Nantes que l’entrée des Queens of The Stone Age se réalise. Un «Sick, Sick, Sick » énervé en ouverture et on se dit qu’Era Vulgaris sera à l’honneur. Pour la suite, retour en arrière avec «Do It Again» de Song For The Deaf qui prend place. On remarque un Josh Homme en grande forme suivit de très près par Troy Van Leeuwen en costard top classe à la différence de son leader.
Après les dernières notes d’«3’s & 7’s », les photographes de la soirée sont gentiment expulsés de la salle par le service de sécurité et c’est donc de l’extérieur que j’entend «If Only». Les titres défilent «Misfit Love», «Burn The Witch», «Hangin’ Tree»,«Into The Hollow» que j’arrive à voir, une fois le retour dans la salle après une séance de négociation avec un vigil. Petit désagrément qui ne ternis pas ma joie d’assister au concert des Queens. Lullabies To Paralyse fait son apparition avec l’excellent «Little Sister» qui fait enfin bouger la fosse malgré un son toujours aussi saturé. Là, mention spéciale décerné à un Joey Castillo démentiel qui décime ses futs, impressionnant ! «Make It With Chu» montre bel et bien qu’il est le single d’Era Vulgaris mais dans une version plus rock que celle du dernier opus des QOTSA. La fosse ce repose sur ce titre et démontre qu’elle sait prendre de la voix en chantant à capela le refrain de «Make It With Chu» où Josh nous y fera même un solo remarquable à la fin. Quelques notes en arpège pour lancer sur une atmosphère pesante « Someone’s in the Wolf ». Pesante voir lourde lorsque deux anglais bien éméchés se sont mis presque à vomir leurs tripes sur les pieds de leur voisins. Perturbateurs vite dégagés par les vigils. «Someone’s In The Wol » se termine sur encore avec cette atmosphère pesante digne d’un film d’horreur accompagnée de bruits cinglants. Effet accentué avec l’éclairage qui s’assombrissait au fur et à mesure que le titre avançait dans la durée. « Go With The Flow» débarque avec tout le bordel qu’il entraîne sur son passage. Avec un temps plus rapide que la version commerciale le public est très réceptif, on peut le dire c’est un des meilleurs titres de Song For The Deaf.
22h32, c’est sur une fin brusque que les membres des Queens Of The Stone Age quittent la salle en surprenant le public pris à la gorge. Le rappel se fait direct, on veut un retour des stoners californiens. On constate un mélange de sifflets et de ferveur pour un retour probable sur scène. C’est alors que Josh Homme revient clope au bec pour interpréter « Feel Good Hit of The Summer » puis le magnifique « No One Knows »qui démontre que le public à de l’énergie à revendre. Les instruments se taisent petit à petit, pour laisser Homme chanter a capela. Il fait vraiment bon vivre dans la fosse lorsque « Song For The Dead » déroule un roulement de batterie que seul Castillo sait pratiquer (sans oublier Dave Grohl). Homme part de scène sur le final de cette chanson. Tout le monde est excité sur scène tout comme le public, il est 22h53 et désormais on doit se contenter des versions disque pour faire perdurer notre soirée avec les Queens Of The Stone Age.
Le concert est terminé, l’avis est partagé entre l’envie de continuer la soirée car le set était un peu trop court mais peut être valait il mieux arrêter les dégâts sonores engendrés par la salle de la Trocardière sur les compositions des californiens. Le show était bien présent mais il faut se rendre à l’évidence, pour assister à un concert de cette envergure il faut une structure adaptée pour accueillir des concerts de ce calibre sonore. On veut une revanche pour revoir un set sans pollution sonore. Peut être aura t’on l’occasion de croiser les Queens of The Stone Age sur la route des festivals cet été ?
Merci à Alexandra de chez O'Spectacles pour l'accréditation photo.