Pour cette sixième édition du festival Sequed’in Rock, le service culturel de la petite ville de Sequedin, dans la banlieue de Lille a vu les choses en grand. Fiers de leur précédent succès, avec plus de 800 spectateurs lors de l’édition 2008, les programmateurs ont invité cette année Stereotypical Working Class, Sna Fu, Doyle, Furykane et Paranoid à se produire sur une grande scène installée au sein du gymnase de la ville. Retour sur une soirée haute en décibels.
A l’ouverture des portes la surprise est de taille, puisque la capacité du gymnase est très grande (supérieure à 1000 personnes), en comparaison des salles auxquelles sont habitués les groupes à l’affiche ce soir. Alors que la grève sévie durement dans la région, celle-ci ne sera qu’à moitié pleine, avec 300 spectateurs durant la soirée, mais cela n’entachera pas la prestation des groupes qui joueront le jeu à 200%. C’est à Paranoid que revient la difficile tâche de chauffer la salle, dès 19h30, face aux premiers arrivants. Pari réussi pour ce groupe de la région lilloise, grâce à ses titres rock / metal. Dès 20h30, c’est à Furykane de monter sur scène, on change de style avec la fusion crunk / rock du combo parisien. Le groupe vêtu de blanc, est une bonne claque scénique, avec une énergie spontanée, de grosses guitares et surtout l’originalité du chant de Jen. Le groupe prépare actuellement la sortie de son premier album, Fake, en mars 2011, et nous aura présenté quelques nouveaux titres tels que le clinquant « Kick Ass » ou l’énergique « Soft ». Après un solo de batterie, tout en technique, c’est aussi le single du groupe, « STFU », qui marquera les esprits.
Après 45 minutes d’un show intensif, Furykane laisse la place à Doyle, groupe de screamo-hardcore parisien, dont le style est plutôt en décalage dans cette soirée. Influencés par Norma Jean et confrères, Doyle propose un set au rythme soutenu, les nerfs à vif, articulé autour des compositions de leur premier album And Gods Will… Le public ne semble malheureusement pas être très réceptif à la prestation du groupe et la foule devant la scène sera moins dense au début du concert de Sna Fu, qui donnera de loin la meilleure performance de la soirée. Véritable déluge sonore, le groupe monte sur scène vêtus de masques en laine, avant d’exploser sur les rythmes saccadés des nouvelles compositions de Mighty Galvanizer. Du puissant « Leaf » aux complexes « Counterplay » et « Dreamorama », Sna Fu nous fait saliver, les bras en l’air. Le groupe n’a pas oublié les compositions de son premier album, mais face aux petits bijoux toniques de Mighty Galvanizer, la joie d’entendre leurs nouveaux titres prend le pas. Avec des élans tantôt noise, tantôt hardcore, Sna Fu est un compromis entre la force de Refused et le grand bordel The Mars Volta sur scène. A voir absolument.
Pour la dernière partie de soirée, c’est à l’ancienne gloire Stereotypical Working Class de monter sur scène. Les musiciens arborent fièrement des t-shirts de supers héros, et vu l’heure tardive, il leur faudra des super pouvoirs pour garder leur public au plus proche de la scène jusqu’à la fin de soirée. La prestation du groupe est sans défaut du point de vue de l’interprétation des titres, Martin étant un excellent chanteur, remarquable par son timbre de voix. Cependant, le jeu de scène est poussif et manque véritablement de punch, en comparaison des groupes précédents. On appréciera tout de même entendre les titres phares de Stereotypical Working Class, extraits de Sans Repères ou de Illusions, bien qu’une large place soit laissée aux compositions de Day after Day.
En définitive, la sixième édition du festival Sequed’in Rock aura proposé une nouvelle fois une affiche de qualité et variée, avec des groupes assurant « le show », à l’image de Sna Fu. Une salle de moindre capacité aurait rendu l’expérience bien plus forte. Vivement l’année prochaine !