Passé cette mauvaise note – un comble alors que le concert n’a pas encore débuté – les musiciens arrivent enfin sur scène à tour de rôle. C’est « No Twilight Within the Courts of the Sun » qui ouvre le bal. Le morceau prend en live tout son intérêt et introduit parfaitement le set, malgré un son bien trop fort et parfois même un peu brouillon. Les quelques morceaux suivants font la part belle au nouvel effort de l’artiste, alors que le voile séparant le groupe de l’audience se décide à tomber durant le majestueux « Postcard ». Il était temps ! Les films de Lasse Hoile continuent toutefois d’animer le concert derrière les musiciens, soit à leur place traditionnelle, et personne ne s’en plaindra. Du côté gauche de la scène, les instrumentistes ont visiblement plaisir à jouer : Nick Beggs se retourne de temps à autre vers son complice Marco Minneman le sourire aux lèvres. Au contraire, la rive droite semble plus studieuse et appliquée. Au centre, le maître de cérémonie vit littéralement ses compositions qu’il soit à la guitare ou derrière son clavier. Il partage sans mesure son énergie avec ses camarades.
Les titres s’enchaînent de façon cohérente, alternant ambiances tantôt oppressantes (« Index », « Sectarian »), tantôt plus lumineuses (« Deform to Form a Star », « Postcard ») ou nostalgiques (« Like Dut I Have Cleared From My Eye »). La musique bénéficie d’une vraie valeur ajoutée puisque certains morceaux laissent libre court aux improvisations, notamment sur les passages les plus jazzy de « Remainder the Black Dog ». Ces quelques moments nous permettent d’admirer toute la technique et le talent des divers protagonistes. « Harmony Korine » convainc les plus sceptiques grâce à son refrain épique et aérien.
Enfin, « Raider II » – pièce la plus difficile à mettre en place dixit son auteur – et ses 23 minutes terrassent les spectateurs. Le final de l’oeuvre est déconcertant de puissance et de lourdeur. A n’en pas douter l’un des meilleurs moments de la soirée. En rappel, Steven Wilson retourne sur scène affublé de son masque à gaz – en référence à la pochette de son premier album solo Insurgentes – pour clôre le concert sur le sinistre « Get All You Deserve », représentatif du caractère de l’homme sur bien des points. Après 1h45 de show, la petite troupe quitte définitivement la scène sous l’ovation méritée du public.
Au-delà d’un concert, c’est une expérience à part entière qu’ont vécu les quelques centaines de spectateurs venus acclamer leur idole d’outre-manche. La combinaison de musiciens de grande classe et des images tout juste flippantes correspondant à merveille à l’univers lugubre de Steven Wilson a fait son effet. Ravis de leur succès, le sextet pourrait bien prolonger sa tournée européenne en début d’année prochaine. Si cela s’avère confirmé, sachez messieurs que la France vous accueillera de nouveau à bras ouverts.
.: Setlist :.
01. No Twilight Within The Courts Of The Sun
02. Index
03. Deform To Form A Star
04. Sectarian
05. Postcard
06. Remainder The Black Dog
07. Harmony Korine
08. Abandoner
09. Like Dust I Have Cleared From My Eye
10. No Part Of Me
11. Veneno Para Las Hadas
12. Raider II
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13. Get All You Deserve
Merci à Arnaud Damiani pour ses photos.