Cela faisait bientôt quatre ans que Mondo Generator ne s’était pas produit à Paris. Depuis, Nick Oliveri, l’ancien bassiste chauve des Queens of the stone age, s’est entouré de nouveaux musiciens issus d’un groupe de punk californien Hy Test. De retour dans la capitale avec de nouvelles compositions, Mondo Generator a fait forte impression face à un petit comité d’adeptes du stoner rock dans la salle de la porte de pantin.
Les hostilités sont ouvertes par Loading Data et Die on Monday, deux groupes français qui assurent une première partie de soirée devant un public très restreint. Die on Monday bénéficie déjà d’une certaine notoriété puisqu’on retrouve dans le groupe Ben d’AqME et Toni d’Enhancer. Plutôt statiques sur scène, ce dernier groupe va peiner à séduire son audience malgré des compositions qui s’avèrent simples et efficaces. Puis c’est au tour de Hy Test de monter sur scène. Le public appréciera alors la présence de Nick Oliveri himself venir soutenir, depuis la fosse, deux de ses musiciens présents dans Mondo Generator. Avec quelques pas de danse, deux-trois « wouhou » et une série d’applaudissements, Nick Oliveri va motiver une partie du public à se rapprocher de la scène et à pogoter sur les compositions très énergiques de Hy Test. Il faut avouer que le trio envoie le pâté. Entre stoner aux influences très punks et hardcore, Hy Test est la surprise de ce début de soirée. Le groupe dispose d’un seul album à son actif, Dishing out the good times (2010). Le bassiste fait preuve d’une hargne sans relâche et on se demande presque comment celui-ci réussi à garder ses cordes vocales intactes jusqu’à la fin du concert vu son état d’excitation sur la scène.
Le changement de plateau est très rapide puisque deux des musiciens restent sur scène. Nick Oliveri n’a plus qu’à monter préparer son matériel et le show va commencer d’emblée dans une ambiance qui pousse le public d’une centaine de personnes à se jeter les uns sur les autres. Le charisme de Nick Oliveri, avec sa stature imposante, capte tous les regards bien que les musiciens à ses côtés se démènent pour nous en donner pour notre argent. Un guitariste au visage perdu sous ses cheveux transpirants, le bassiste de Hy Test devenu guitariste rythmique et un batteur tatoué de la tête aux pieds avec une frappe lourde. Mondo Generator était deux jours auparavant sur l’une des scènes du Hellfest, quelques festivaliers l’ont apparemment suivi jusqu’à Paris et semblent apprécier ce show à Glazart pour la qualité sonore de la salle.
Côté setlist, Mondo Generator dispose désormais d’une discographie qui permet au groupe de donner un set homogène composé des titres principaux des trois albums, Cocaine Rodeo, A Drug Problem That Never Exist et Dead Planet. Le public réagit particulièrement bien sur les morceaux les plus entrainants tels que « All the way down », « Lie Detector » ou « So high, so low ». Mondo Generator interprète aussi son nouveau single « This isn’t love», enregistré sur le dernier EP en date, Dog Food auquel a participé Dave Grohl. Puis le groupe enchainera avec la reprise d’Iggy Pop qui donne le nom cet EP et le public appréciera les paroles très ironiques de la chanson : « Dog food is good for you ». Nick Oliveri fera quelques clins d’œil à sa carrière passée dans Queens of the stone age et Kyuss en interprétant « Green Machine », « Gonna Leave you » ou encore « Jr High Love » présent sur la Desert Sessions n°4.
Sans faire de très grand exploit, Mondo Generator donnera donc un set particulièrement décomplexé qui séduira les amateurs de stoner. On est loin de l’ambiance aliénante d’un Zenith rempli pour Them Crooked Vultures ou des festivals bondés où les groupes ne s’expriment qu’en quarante cinq minutes. Ce soir, Mondo Generator aura eu le temps de donner un concert de plus d’1h30, avec deux rappels.