{multithumb}Se rendre à un concert de Mass Hysteria est toujours l’assurance de recevoir en retour une sacré baffe sonore, tant le live demeure l’élément de prédilection de ces cinq vétérans de la scène Française. Un art dans lequel le groupe a toujours réussi à s’imposer, et ce malgré quelques sorties discographiques qui auront partagées les opinions. Mais ce qui est certain en ce qui concerne cette années 2007, c’est que Une Somme De Détails, leur dernier opus en date, est parvenu à rassembler de nouveau derrière les musiciens les adorateurs de la première heure déçus par leurs précédentes explorations. Si le festival des Vaches au Gallo ne battra pas des records d’affluence (celui-ci ayant pourtant rassemblé affiche alléchante ainsi que temps au beau fixe, deux facteurs assez rares ces dernières semaines), beaucoup ont fait le déplacement uniquement pour venir saluer ce retour aux planches et investissent les premiers rangs face à la scène principale alors que la prestation d’Oxmo Puccino bat son plein de l’autre côté du terrain.
Fort heureusement pour ces acharnés, les cinq Mass Hysteria vont livrer comme à leur habitude un show impeccable et efficace, usant des soixante courtes minutes attribuées à bon escient et ne laissant absolument aucun temps mort s’immiscer entre deux morceaux. Et pour ce faire, le groupe opère un choix assez osé mais parfaitement compréhensible au vu du retour aux sources amené par les treize morceaux composant Une Somme De Détails. Aucune place ne sera donc laissée aux pourtant très bons De Cercle En Cercle et Mass Hysteria, le quintet gagnant par cette manœuvre en cohésion au sein d’une set-list basée sur l’énergie brute, même si certaines compositions contenues sur ces albums auraient facilement réussies à se glisser entre deux classiques. Le Bien-Etre et la Paix retrouve donc une place plus que conséquente dans la prestation, et c’est avec un plaisir non dissimulé que Mass Hysteria se fend d’un enchaînement « Mass Protect » / « Knowledge Is Power ».
Mais qu’importe, Mass Hysteria envoie le paquet lorsqu’il s’agit d’investir la scène de Louvigné du Désert, attaquant méchamment les hostilités à l’aide d’un « Contraddiction » dantesque enflammant une assistante qui n’en demandait pas tant d’entrée de jeu, enchaîné directement sur un « Attracteurs Etranges » aux refrains planants. Les musiciens semblent remontés à bloc et rentrent dans le jeu en à peine quelques secondes, visiblement ravis de retrouver leur public à l’image d’un Mouss communicatif qui se tire après quelques minutes un sourire de quinze centimètres à l’aide de ses doigts. Techniquement parfait, chaque musicien investit l’espace à sa façon, Yann attaquant ses désormais traditionnels tournoiements toutes les trente secondes alors que Stephan ne peut s’empêcher de faire le clown en exécutant quelques chorégraphies étranges et en déconnant avec ses collègues.
Nicolas, bien que plus discret, semble cependant parfaitement intégré à l’équipe et exécute les parties auparavant assurées par Olivier sans aucun accroc, prenant les baguettes avec ses trois autres compères lorsqu’il s’agit d’assurer le break tribal d’« Aimables à Souhait ». Sans surprise, la dernière production en date sera à l’honneur avec pas moins de six morceaux sur les douze joués ce soir, six compositions taillées pour la scène qui remporteront tous les records à l’applaudimètre. Aidée par EDA (qui assurait les machines chez Enhancer) en ce qui concerne tous les différents samples auparavant lancés par Olivier, la formation livre avec les percutants « Des Nouvelles Du Ciel » et « Killing Ze Hype » les deux moments forts de la soirée. On pardonnera rapidement à Mouss qui entame un discours sur la nouvelle scène parisienne afin de lancer ce dernier avant que Stephan ne lui glisse discrètement à l’oreille qu’il faudra auparavant se délaisser d’un « Echec » à la suite duquel Sarkozy en prendra pour son grade, le frontman recommandant de profiter à fond de ce genre de festival « dans un champ à vaches » tant qu’il en est encore possible.
L’ambiance aurait néanmoins pu être entachée par certaines personnes apparemment bien imbibées jetant quelques projectiles sur le groupe. Mouss prendra néanmoins le problème avec humour, demandant plutôt à ces quelques individus de jeter des joints avant de s’échauffer légèrement quelques morceaux plus tard en demandant de ne plus le prendre pour un pigeon. Le meneur de jeu ne perd cependant pas son self-control et embraye directement en continuant à s’amuser des événements. Dans le même esprit que les organisateurs des Vaches au Gallo, le groupe encourage à l’éclectisme et à l’ouverture d’esprit à travers « Respect To The Dancefloor » sur lequel le groupe encourage le public à effectuer son pas de danse le plus ridicule. Une demande à laquelle chaque musicien s’exécutera avec un talent certain et une incroyable classe.
La fin du show se conclue comme d’ordinaire avec un « Furia » explosif qui emportera les dernières onces d’énergie d’un coté comme de l’autre des barrières. Lessivant, mais toujours aussi bien mené. La tournée en tête d’affiche risque bien de faire des ravages. retrouve donc une place plus que conséquente dans la prestation, et c’est avec un plaisir certain que Mass Hysteria se fend d’un enchaînement « Mass Protect » / « Knowledge Is Power ».