Mark Lanegan posait les pieds sur les planches de l’Alhambra le 7 mars dernier, une nouvelle fois accompagné de Duke Garwood et Lyenn en première partie. Un peu plus d’un an s’est écoulé depuis le dernier passage de la troupe à Paris, lors de la tournée promotionnelle de Black Pudding. Le plateau présenté évoque un arrière-goût de déjà-entendu, mais Mark Lanegan, toujours aussi productif dispose de deux nouveaux albums à défendre (Phantom Radio, et sa version remixée). Le public est au rendez-vous et semble fait preuve d’une forte empathie lorsque Mark Lanegan reprend ses hits les plus rock.
Dès l’ouverture des portes, Lyenn propose une prestation intimiste durant une petite demi-heure, qui se conclue en éclats d’une voix déchirée, sur fond de guitare électrique torturée. Le public n’a pas encore complètement investi la salle. C’est seulement lorsque le changement de plateau avec Duke Garwood s’opère, que la foule se place devant la scène.
D’un air peu avenant, on comprend pourquoi les deux compères Garwood et Lanegan sont faits pour s’entendre. En costume sur scène, simplement accompagné d’un batteur sur scène, Duke Garwood est venu défendre son album Heavy Love, auprès des amateurs nostalgiques d’americana. Il n’hésite pas à appuyer sur la pédale de fuzz pour électriser des titres tels que « Sometimes » ou « Disco Lights ».
L’ambiance est à son comble lorsque Mark Lanegan entre sur scène. Dans une ambiance très tamisée, rendant la tâche difficile aux photographes, Dark Mark entame le concert avec « When your number isn’t up » avant de mettre un premier coup de fouet à l’assistance avec une interprétation efficace de « No Bells on Sunday ». On pensait retrouver Duke Garwood en second guitariste du groupe d’accompagnement, mais il ne rejoindra l’orchestre qu’en rappel, un peu perdu dans l’interprétation électro de « The Killing Season », extrait de l’album de remixes sorti récemment. A la guitare, Jeff Fielder assure le show, avec une interprétation particulièrement corsée sur les titres plus rock (« The Gravedigger’s song », « Hit the city » ou « Riot in my house »).
Mark Lanegan a pris l’attention de revoir en profondeur sa playlist, depuis son dernier passage à Paris. Il faut dire qu’il ne manque pas de catalogue avec plus de 14 albums solo au catalogue, presque autant de collaborations et de projets antécédents… La prestation est beaucoup plus énergique et rock’n’roll. que l’an passé, malgré un passage à vide en milieu de concert (« Quiver Syndrome », « One Way street »). On appréciera la reprise des Twilights Singers, « Deepest shade of blue » qui met particulièrement en avant sa voix profonde, dans un registre mélancolique appuyé. Néanmoins, ce sont les titres extraits de Bubblegum qui retiendront l’attention du public, qui n’hésite pas à faire vibrer ses cordes vocales sur les refrains (« Hit the city », « Methamphetamine Blues »…). Mark Lanegan sortira de scène de manière magistrale au son de « Death Trip to Tulsa » et de ses claviers baroques, avant de revenir quelques minutes plus tard pour un ultime rappel.
Setlist Mark Lanegan – Alhambra (Paris) – 7 mars 2015
1. When your number isn’t up
2. Low
3. Morning Glory Wine
4. No Bells on Sunday
5. The Gravedigger’s song
6. Harvest Home
7. Quiver Syndrome
8. One Way Street
9. Grey goes black
10. Deepest Shade (Twilight Singers)
11. Hit the City
12. Ode to Sad Disco
13. Riot in my House
14. Harborview Hospital
15. Floor of the Ocean
16. Torn red heart
17. Sleep with me
18. Death Trip to Tulsa
19. Methamphetamine Blues
20. I am the Wolf
21. The Killing Season
