Ce n’est pas parce que l’été est fini que la musique s’arrête ! Vacarm a pu poser quelques questions à Matt, chargé de la programmation de l’Interceptor Fest qui aura lieu les 5, 6 et 7 octobre 2017 à Bordeaux. Cat pour Vacarm.
C’est la 1ère édition de l’Interceptor Fest. Tu te sens comment à un mois de l’événement ?
Un peu dans le speed mais j’ai fait 10 ans de club avant de bosser à la Rockschool Barbey* et auparavant j’avais participé à l’organisation de festivals à l’étranger. Ce projet on l’avait un peu sous la main depuis quelques années avec d’autres potes mais on s’était fait un peu enfler par une mairie et c’était resté de côté. Là le contexte a fait que tout s’est bien réuni au bon moment, le financement, les équipes etc. Mon nouvel employeur, la Rockschool Barbey à Bordeaux, nous a fait confiance, et on est parti là-dessus.
* salle de concerts, studios de répétitions, école de musique (ndlr)
D’où vient le nom du festival ? Interceptor ?
On a pas mal réfléchi mais pas trop non plus. C’est la caisse de Mad Max, elle est noire, elle trace, elle fait peur, il a caché une bombe sous le réservoir pour ne pas se la faire braquer, c’est le personnage principal.
L’Interceptor Fest propose de fêter la fin du monde entre ami-e-s. Pas très optimiste non ?
On ne sait jamais ! Pour en revenir au délire post-apo, tant qu’on a de l’électricité, qu’on peut faire de la musique amplifiée et qu’on n’est pas trop limité au niveau du son faut en profiter !
Tu décides seul de la programmation ?
Je choisis la prog avec François du Void* et Manu, le programmateur officiel de la salle pour laquelle je bosse. On a eu carte blanche totale sur la programmation. On ne nous a rien imposé.
* salle de concert associative et indépendante, locaux de répétitions et studio d’enregistrement (ndlr)
Quelle est la capacité d’accueil des salles ?
Le Void entre 200 et 250 personnes et la Rockschool Barbey entre 600 et 700. A Barbey on a le club en bas avec le bar où on installera le merch et peut-être une ou deux animations. On est juste à côté de la gare, une auberge de jeunesse est accolée à la Rockschool donc on peut passer tout le week-end sur le festival.
Il y a un public metal à Bordeaux ?
Il y a une bonne scène à Bordeaux, assez éclectique. Les genres se mélangent quand même pas mal et il nous manquait un truc comme ça. L’Interceptor Fest est destiné à un public averti. C’est clair que si tu as les oreilles toutes neuves, tu ne vas pas faire la différence entre tous les groupes.
Vous pensez que le public sera composé essentiellement de bordelais ou bien vous comptez sur les metalleux qui vont se déplacer ?
Il y aura beaucoup de Bordelais, pas mal de Nantais, des gens de Toulouse, du pays Basque, des espagnols, pas mal de potes de l’étranger aussi donc ça va vite être rempli.
Les pré-réservations sont encourageantes ?
Ça va, c’est cool on est confiants. La jauge est petite, ça va vite se remplir.
C’est facile de motiver des groupes à venir jouer pour une première édition ?
On a essuyé pas mal de refus. On a 18 groupes à l’affiche et il a fallu en solliciter presque le double mais ça a été relativement facile de trouver des groupes même si certains dont je tairai le nom ont refusé parce qu’il n’y avait pas leurs potes ou parce que ce n’était pas la 15e édition. Il y a quand même quelques petites divas. Mais pour certains aussi c’était une question de planning parce qu’on a commencé assez tard, on a fait le festival en 6 mois.
Comment avez vous décidé Swans à venir des Etats-Unis ?
C’est un concours de circonstances. C’est une première édition certes mais on a tous déjà fait des choses avant donc on a un réseau.
Un des groupes programmés, Angel Witch, est moins extrême que les autres et propose du heavy metal presque « classique ». C’est pour diversifier le public ? Pour qu’il y ait une bouffée d’air ?
C’est une bouffée d’air. Un d’entre nous kiffait vraiment ce groupe là, on cherchait une tête d’affiche pour le vendredi, je leur ai demandé. C’est pour changer un peu le style même si ça reste une musique super bourine.
C’est marrant que tu utilises ce terme !
Ben oui mais le public va en prendre plein les feuilles ! Y a quand même du grind, du death, du black donc faut un peu de heavy pour faire la fête aussi.
Parle moi un peu de l’ovni de la programmation Baby Dee ?
C’est le plateau des Swans. Je ne connaissais pas et c’est génial. Enfin moi je trouve ça cool. C’est l’intérêt des festivals, on peut faire des découvertes. Alors c’est vrai, tu as des aficionados qui vont rester bloqués sur leurs trucs, les deatheux avec les deatheux, les goths avec les goths, les blackeux avec les blackeux et puis des fois t’as des gens qui prennent le parti de se marrer. Dans le club qu’on a tenu à Bordeaux pendant 10 ans c’était un peu le but d’avoir tous les « freaks ». En écoutant d’autres choses, tu peux enrichir et dynamiser ta scène.
Concernant le running order, difficile à établir ? Les groupes sont ils soucieux du créneau horaire de leur passage sur scène ?
Oui, ils en sont très soucieux mais je ne leur ai pas encore donné leur heure de passage. Comme on a fait pas mal de tournées et de fests avant, on sait à peu près qui veut jouer à telle heure et qui va te faire un caprice parce qu’il joue une heure trop tôt.
A quel moment tu vas leur communiquer ?
La semaine prochaine je pense. Je suis assez confiant dans les choix qu’on a fait. Ils sont assez rationnels.
Les sets durent combien de temps ?
Tous les groupes m’ont donné la durée de leur set et on a vraiment voulu ne pas les brider donc on n’en a réduit aucun. On a bridé sur le changement de plateau. C’est les techniciens qui vont faire la gueule.
Les concerts vont se terminer vers quelle heure ?
Une heure du matin. Ensuite le club sera ouvert jusque tard dans la nuit histoire de prolonger.
Les groupes seront accessibles après les concerts ? Tu penses qu’ils viendront à la rencontre du public au club ?
Ça dépend des groupes. Les salles ne sont pas grandes, il va y avoir une certaine proximité, les groupes ont accepté de venir jouer en mode gros club alors que Tsjuder, Dead congregation, Looking for an Answer c’est des mecs qui jouent au California Deathfest. C’est super cool de leur part, je pense que ça va être le feu dans la salle quand ils vont jouer. On a changé la clim exprès ! Pas de crash barrières, une vraie proximité, on essaie de garder ce côté humain et pas trop « pro » pour un peu revenir vraiment aux forces du live, vraiment rock’n’roll.
Tes coups de cœur de la programmation ?
Mes coups de cœur c’est Ravencult et Gadget mais en même temps chaque groupe c’est un peu un coup de cœur parce que je trouve que chacun a la classe dans ce qu’il fait.
Merci d’avoir répondu à mes questions et longue vie à l’Interceptor Fest !
Cat pour Vacarm.
Merci à Roger de Replica Promotion pour cet entretien avec Matt.