La période estivale est le vivier des festivals mais en hors saison certains font parler d’eux en nous offrant des programmations attirantes portées sur l’éclectisme. Depuis quelques années, le festival Scopitone met la ville de Nantes en ébullition en mettant à l’honneur la musique électronique, les arts numériques par des expositions d’artistes. Direction place Jean Macé pour se rendre à la salle de l’Olympic qui, en ce mercredi est le siège du festival Scopitone. Aucune autre salle nantaise ne sera occupée par les festivaliers, c’est pourquoi le public est venu en masse pour cette soirée d’ouverture. Arrivée à la bourre pour ne pas changer les bonnes vieilles habitudes, je vois un écriteau affichant « Complet » placardé sur la porte d’entrée de l’Olympic.
20h30. Les français de Poni Hoax sont les premiers à faire face au public nantais. Une longue intro sert de mise en bouche pour ensuite laisser Nicolas Ker, le chanteur du groupe dans un genre crooner trash se démener sur scène pendant tout le set.
21h55. Fujiya & Miyagi font à leur tour leur entrée sur scène. Ces musiciens ne facilitent pas les présentations. On pourrait se dire que Fujiya & Miyagi sont deux comme le nom de groupe laisse présager et qu’ils débarquent tout droit du soleil levant. En réalité, nous sommes face à un trio originaire de Brighton qui a pour habitude de jouer dans une veine électro rock. Armé de leur troisième album à la main le dénommé Lightbulbs, le groupe dégage une ambiance tout à fait différente que nos petits frenchy. Leur set est beaucoup plus calme sur les premiers titres joués. En comparaison David Best et sa bande sont statiques en ne bougeant pas de leurs pieds de micro. Fort heureusement au fur et à mesure que la setlist défile, les musiciens deviennent beaucoup moins timides et se lachent pour captiver le public nantais.
Setlist Fujiya & Miyagi : Uh / Sorethumb / Ankle Injuries / Paper Airplains / Sick And Tired / Collar Bone / Pickpocket / Goose Bumps / Knickerbocker / Pterodactyls / In One Ear / Electro K
De jeunes anglais débarquent en ayant la réputation de nouveaux geeks de l’Angleterre. Joseph Mount la tête pensante de Metronomy ainsi que Gabriel Stebbing et Oscar Cash nous font replonger dans le grand bain synthétique des années 80 en la mettant au gout du jour. Pour définir Metronomy en quelques mots, veste joggings nike bien old school, baskets, synthé, boites à rythmes bien barrées ainsi que de magnifiques lampes rondes portées sur soi. Sur le style musical, ils ont des faux airs de Goose en moins dancefloors. Leur prestation fut remarquable et remarquée…
23h50. Après le départ sans rappel de Metronomy, pas mal de monde se place directement au devant de la scène pour faire un sitting et bien évidemment pour être à une bonne place pour assister au set qui va suivre. Pas de pause rafraichissement ou d’enfumage si l’on voulait profiter pleinement de la suite.
Fini l’électro rock pour cette soirée d’ouverture du festival Scopitone car les amplis Fender prennent place en nombre sur le plateau ainsi qu’une véritable batterie. Cette batterie arbore sur sa caisse le nom du groupe qui aura le privilège de terminer la soirée. The Wombats, trio de Liverpool que l’on connaît par leur single « Let’s Dance To Joy Division » est chargé de fatiguer les âmes nantaises avant d’aller se coucher. En espérant que le public possède des réserves d’énergie importante pour effectuer un bon accueil au groupe de la soirée.
00h15. Matthew Murphy et ses deux acolytes commencent leur set par un accapela avec leur titre « Tales Of Girls, Boys and Marsupials ». Un fou rire écourtera les vocalises du trio et mettra fin à cette introduction. Après ce bref passage humoristique, on enchaine cash avec « Kill The Director » qui ne tarde pas à mettre le feu dans la fosse. On assiste à un véritable show de Tord Knudsen, bassiste des Wombats. Omniprésent sur scène, il se démène sans compter face à un public déjà conquis. Les titres défilent, arrive « Here Comes The Anxiety » puis, pour calmer les ardeurs des festivaliers, les Wombats commencent à jouer « Little Miss Pipedream », belle ballade sur laquelle on peut voir apparaître quelques flammes de briquets. Sur la fin du set, on attend avec impatience les morceaux connus par le grand public. Lorsque les premières notes de guitares de Moving To New York sont jouées, la fosse est littéralement enflammée. Quelques jeunes se permettent de monter sur scène pour sauter dans le public qui chante à tue tête les paroles. Le résultat est le même pour « Let’s Dance To Joy Division » avec un surplus de mouvement de masse avec l’apparition de pogos.
1h du matin le trio nous fait un signe de la main pour nous prévenir de leur sortie. Y aura t’il au moins un rappel au cours de ce concert ? Les lumières de la salle ne se rallument pas, nous pouvons donc espérer un retour des anglais. A peine trois minutes d’attente et ils reviennent sur scène. Dan Haggis, le batteur du groupe prend la parole en francais pour nous annoncer qu’ils vont devoir nous quitter dans quelques minutes. Le très bon « School Uniforms » met de l’essence sur les braises encore chaudes pour raviver l’ambiance générale qui se dégage de la salle. « Backfire at The Disco » sera le morceau de cloture des Wombats.
Setlist The Wombats : Acapella (Tales Of Girls, Boys and Marsupials) / Kill The Director / Lost In Post / Party In A Forest / Here Comes The Anxiety / Patricia / Little Miss Pipedream / My First Wedding / Circuit Board City / Moving To New York / Let’s Dance To Joy Division / Rappel : School Uniforms / Backfire At The Disco
1h15. La première soirée du festival Scopitone termine sur une bonne note. The Wombats a été à la hauteur de leur réputation de groupe de scène, Metronomy m’a captivé par leur prestation scènique et leur énergie brit pop électro. En revanche, avis un peu moins favorable pour Poni Hoax et Fujia & Miyagi. Même si leur prestation était intéressante, tous les groupes ne peuvent attirer l’attention de l’audience. Peut être qu’au prochain concert d’un de ces deux groupes mon avis changera. Ceci ne gache pas la belle soirée passée à l’Olympic pour l’ouverture du festival Scopitone. On se donne rendez vous demain soir à la salle Paul Fort pour la deuxième journée de Scopitone.