Parfois, on se rend à un concert et on en ressort moins réjouit qu’à l’entrée. C’était le cas hier soir au Batofar, où le public retiendra de la soirée le goût amer de 22 euros déboursés pour trois prestations médiocres. {multithumb thumb_width=300 thumb_height=400}
On attendait à la base I Killed The Prom Queen en première partie, malheureusement à 19h, heure théorique de leur passage sur scène, le groupe n’est toujours pas arrivé à Paris. On annule donc leur set et c’est All Shall Perish qui s’installe en catastrophe. Le groupe prend lui aussi du retard et n'aura le droit qu’à un set très court, à peine 15 minutes. Pour couronner le tout, All Shall Perish n’a pas son chanteur habituel. C’est donc le bassiste qui s’essaye au chant pour un résultat très mitigé. On devra donc se contenter de l’impressionnante performance technique des deux guitaristes mais cela reste un bien maigre butin.
S’en suivent 35 minutes de changement de plateau. C’est long, très long puisque l’on avait déjà attendu presque 45 minutes le passage d’All Shall Perish. Enfin, Bleeding Through monte sur scène. Plus tatoué que la totalité du cheptel bovin français, le chanteur va se lancer dans une prestation survoltée. Naviguant de gauche à droite sur la scène et clamant les leitmotivs du groupe, il va réussir à lancer les moshers dans quelques circle pit. Ceux qui ne connaissaient pas le groupe avant de rentrer dans la salle seront surpris par la présence d’une jolie claviériste sur le côté droit. Son instrument apporte une touche d’originalité non négligeable surtout lors de passages chantés.
Cependant, le set de Bleeding Through reste très contrasté. Certains titres marquent par leur efficacité mais d’une manière générale on s’ennuie un peu. La sauce ne prend pas, il n’y a rien de bien palpitant dans cette prestation. Cela reste brut et massif mais sans qu’aucune émotion particulière ne se détache.
Nouveau changement de plateau et c’est finalement Caliban qui monte sur scène. Le groupe allemand, qui s’apprête à éditer un nouvel album (The Awakening), va nous sortir de la léthargie. Les titres de The Undying Darkness ne sont pas les plus sollicités par le public mais les parties chantées viennent aérer le set et produisent un effet d’émulation dans le public. Dommage que le guitariste qui vient en renfort sur ces chœurs ait la voix cassée, les mélodies prennent moins d’ampleur que sur l’album.
L’annonce du titre « Stigmata » sera acclamée avant que la fosse se sépare pour un wall of death. La prestation de Caliban est nettement plus intéressante que les deux groupes précédents mais, une fois de plus, ce n’est pas l’euphorie. Caliban semble chercher sa voie depuis la sortie de « The Undying Darkness », le groupe n’est pas à maturité, reste en développement et la sortie du prochain album sera décisive dans la poursuite de leur carrière. Mettront-ils l’accent sur leur ressemblance (à la mode) avec Killswitch Engage ou s’aventureront-ils à chercher de nouveaux horizons ?
En tous cas, on reste perplexe à l’issue de ce plateau. Peu d’éléments nous auront motivés à retourner voir ces groupes en concert. Effectivement, une forte dose d’énergie brutale aura été délivrée par les trois groupes mais il n’en ressort pas grand-chose d’intéressant au final.