Il a fait un temps tout simplement splendide pour cette édition 2013 du festival sponsorisé par John : le désormais bien connu Beauregard. Et malgré un planning bien chargé en festivals le même week-end (avec entre autres Astropolis ou encore le Mainsquare et les Eurockéennes de Belfort) le public était présent. On vous explique pourquoi.
Vendredi 5 Juillet
Premier jour en plein soleil !
On arrive le vendredi après-midi devant The Vaccines sur la scène A. Une mise en jambes rock que l’on continuera devant Local Natives qui jouent une afro-pop un brin psyché sous une température qui ne semble pas se décider à vouloir baisser. Pas de problème, la new-wave des vétérans de New Order prend le relais. Nous avons le droit à « Blue Mondays », et même une reprise de « Love Will Tear Us Appart » (et oui, pour ceux qui ne seraient pas encore au courant, New Order s’est fondé sur les cendres de Joy Division, après le suicide du chanteur Ian Curtis). Les légendes assurent le show, et le public est présent : de 7 à 77 ans, la foule semble réceptive aux riffs electro-pop du groupe britannique. On passe rapidement devant le QG du Colectivo, bus-bar où ronronne doucement de la techno-house. On arrive devant de nouveaux anglais, les garçons de Alt-J qui servent un set millimétré sur la scène B. Vous les connaissez surement pour leur succès An Awesome Wave, sorti l’année dernière et ayant fait parler de lui dans le sphère indé internationale. Un set carré, mais peut-être un peu trop, souvent trop calqué sur les morceaux studios. Pas d’interaction avec le public, bref, on avait adoré l’album, le concert fait le même effet tant on a l’impression d’être en train de l’écouter. Mais on vous laisse la vidéo ci-dessous pour vous faire une petite idée. On retourne donc vers la scène A, sur laquelle continue un français cette fois, le bien connu M qui offre au festival un set explosif dont lui seul a le secret. Fin de la soirée sur The Jon Spencer Blues Explosion, ainsi que Wax Tailor pour son projet The Dusty Rainbow Experience
Samedi 6 Juillet
Point météo : le soleil est toujours de la partie !
Deuxième jour en plein soleil, on arrive en milieu d’après-midi devant le set de Oxmo Puccino. Un set hip-hop/slam au poil sous ce soleil de plomb, terminant même ces 50 minutes de plaisir sur des morceaux reprenant des instrumentales des hip-hop US : Eminem et Dr Dre y passent et le public est conquis. On continue sur le premier set rock indé de notre journée avec les Macabees, pour un show carré et efficace. Le jeune Jack Bugg prend le relais sur la scène A, et celui que l’on compare au nouveau Johnny Cash nous gratifie de son blues rock devant lequel on meurt d’envie de sortir santiags et chapeaux de cowboys. On continue sur la scène B pour The Lumineers, qui ont fait parler d’eux récemment pour leur titre « Ho Hey », véritable succès radiophonique. La folk des américains s’empare du public du festival qui semble adhérer à ce que le trio propose. On les attendait de pied ferme, et c’est enfin leur tour, tout droit venus de Londres, les Bloc Party assurent un show sans faute. L’énergie du rock et le catchy de la pop se mélangent parfaitement et le groupe offre un beau bordel organisé qui se termine en véritable fête de quartier (oui, le jeu de mot est pourri, on sait). On est tout de suite conquis et les plus grands succès (de « Banquet » à « Helicopter ») sont joués par le groupe, même si on aurait aimé entendre que Kele Okereke se sépare de son chewing-gum. S’en suit sur l’autre scène Bat for Lashes, qui assure un show aérien psychédélique qui tranche un peu trop avec la vigueur de Bloc Party. Viennent ensuite les légendes, ceux avec qui nous avons grandi et que nous attendons comme des gamins : The Smashing Pumpkins. Même si l’on peut trouver douteux le choix vestimentaire de Billy Corgan (il a pris du bide non ?), on danse devant « Tonight Tonight », « Bullet with Butterfly Wings » ou encore « Zero ». Le show reste cependant assez « ascenseur » : on a droit à de véritables hymnes grunges / punks qui donnent envie de sauter partout, mais en même temps certains morceaux un peu trop psychédéliques cassent un peu le rythme autrement effréné que suit le groupe. Passage rapide devant Miles Kane, avant de terminer la soirée avec le show très électrique de Vitalic.
Dimanche 7 Juillet
L’année dernière c’était la boue, cette année c’est définitivement la poussière. On arrive tôt car on veut absolument voir le jeune et prometteur Fakear, après avoir entendu son premier et très bon EP Morning in Japan. Un set trip-hop entrainant et touchant malgré un public peu présent (il faut dire qu’il est très tôt), pour un artiste à suivre de près car il risque de faire parler de lui très bientôt. Suite du programme avec d’autres français, qu’on adore tout autant : les Juveniles, qui viennent défendre leur premier album éponyme (Juveniles). La cold-wave / new-wave des bretons ne nous refroidit pas une seule seconde et le show est tout simplement mémorable. On connait l’album par coeur et c’est toujours un plaisir de ne pas retrouver les morceaux tels quels pendant le concert. C’est rock, on savait qu’ils allaient assurer et ils ne nous ont pas déçu. On passe un peu à côté de Balthazar, tout autant qu’Olivia Ruiz et Benjamin Biolay qui assurent leurs prestations respectives mais qui ne sont vraiment pas notre tasse de thé. Suite des émotions : The Hives. Un set ultra rock’n’roll, ça saute dans tous les sens et l’énergie légendaire du groupe se confirme une fois de plus ! La relève est assurée par les français de Skip the Use qui n’ont absolument pas à rougir : un rock-electro puissant et bien trempé qui continue à faire monter la pression avant Nick Cave, qui s’empare de festival pour un concert majestueux et classe, qui a l’air de faire le bonheur de tout le public présent devant la scène A. Viennent ensuite les Dead Can Dance, ralentissant un peu la cadence de la soirée qui se termine sur C2C, qui servent comme à leur habitude un set impeccable mais que l’on regrette d’être un peu trop carré.
Pour résumer, un super festival qui s’est vu gratifié d’un temps magnifique et d’un public au poil, sur ce lieu de légende qu’est le château de Beauregard qui se transforme le temps d’un week-end en Mecque de la musique actuelle.
À l’année prochaine !