Il pleut ce soir sur Paris, il est à peine 19h30 lorsque nous arrivons au Trabendo, le public ne doit pas aimer les soirées pluvieuses automnales car il est loin d’être venu en masse. Les parisiens d’Odja sont déjà sur scène, fallait pas être en retard sur ce coup, ça bouge bien, le quatuor est à l’aise dans ses Converses. Le chanteur nous confie qu’il ferait mieux d’arrêter les grecs, son essoufflement et son t-shirt moulant ne nous feront pas dire le contraire… Les déjà « tubes » que sont « Ton Ego » et « Prison Dorée » sont de sortie, le rock-metal-mélodique-français du quatuor perce petit à petit à chaque première partie qu’il fait et l’on reste persuadés que ce soir, ce n’était pas la dernière fois que l’on verrait Odja précédé nos groupes préférés. Plutôt bonne impression donc sans que cela ait été transcendant non plus.
Au tour de Tyler de rentrer en piste, le chanteur et sa chemise à rayures semblent tout droit sortie des relations marketing du coin, le rock/metal du quatuor convainc difficilement une assemblée bien passive. La voix du frontman tend vers les aigues au risque de s’égosiller, pas toujours agréable pour tout le monde il est vrai, le chant a le mérite d’être en français, dommage que l’on comprenne les paroles… Le show reste tout de même honnête et l’appel au soutien du public pour les petits groupes qui tentent de survivre via myspace trouve un certain écho. C’est déjà ça.
Cancer Bats débarque ensuite. Ces mecs viennent de Toronto et là c’est du lourd, on sent tout de suite le professionnalisme et la maîtrise du continent américain. La voix éraillée du frontman (ne parlons même pas de sa coupe) vient bien nous prouver que ça va saigner durant la prochaine demi-heure, ça se corse donc dans cette soirée qui peinait à décoller. Acharnés, les canadiens donnent beaucoup, le mélange entre metal, rock et hardcore n’en démord pas pour toucher le public parisien qui commence seulement à s’échauffer (mais en douceur tout de même), en particulier grâce à quelques emo guys en première ligne. Deux trois phrases en français prononcées par le chanteur plus tard, et l’on se dit que Cancer Bats doit bien rendre sur CD.
21h45, les stars de la soirée montent enfin sur scène, Alexisonfire était déjà passé par la France l’été dernier avec Moneen, on ne ratera donc pas ce rendez-vous une deuxième fois ! George Pettit arbore son short habituel, d’aucun vous dira que personne ne l’a jamais vu sans, ses petits pas de danse font toujours fureur, ses cris ont à peine le temps de plonger la salle dans l’ambiance qui venait de s’installer, qu’un problème de son finit par rendre difficilement audible le chant. Crisis, le dernier album des canadiens, est à l’honneur ce soir, c’est ainsi « Drunks, Lovers, Sinners and Saints » qui inaugure le set, s’ensuivent « Boiled Frogs » ou encore « This Could Be Anywhere In The World », le tout interprété avec beaucoup d’énergie. Quelques réglages plus tard et le son s’arrange un peu (seulement), on repart alors de toute belle, les anciens morceaux ne sont pas passés à la trappe pour autant (« Accidents », « Polaroids of Polar Bears »), la salle s’est peu à peu remplie mais il reste encore largement de quoi mettre deux fois plus de public ! Pettit prend quelques photos avec l’appareil d’un chanceux au premier rang, mais le fait tomber en lui redonnant, pas si chanceux que ça finalement…
Dallas Green, le second chanteur, a un grain vraiment bon, même en live sa voix reste sûre et il assure aussi avec sa guitare ce jeune homme ! Un début de pogo, qui ne fera pas long feu, fait monter un peu la chaleur, Pettit a la bougeotte et c’est tout naturellement qu’il enlève son t-shirt Johnny Truant pour mieux nous montrer ses tatouages et surtout son bide, la bière a semble-t-il certains effets secondaires… Le quintette se donne à fond, il nous impressionne même parfois (ce n’est pas la première fois en live d’ailleurs), cependant le son assure plus ou moins bien selon les morceaux. Pettit est déchainé jusqu’au bout, comme en transe parfois, chapeau l’artiste. Néanmoins, lorsque les lumières se rallument, Alexisonfire n’aura assuré que 45 minutes de show sans rappel, il y a de quoi être déçu ! Merci les messieurs du Trabendo…
Ce concert aurait dû afficher une bien plus grande influence au vu de sa tête d’affiche, c’est, en effet, un Alexisonfire en forme que l’on a vu ce soir, dommage que les canadiens ne soient pas aussi connus qu’ils le mériteraient, que le son n’ait pas été à la hauteur et que le public parisien ait été si absent, tant par son nombre que par son attitude ! Quant à nous, nous repartons comme nous sommes venus, c’est-à-dire sous la pluie (merci Paris), en nourrissant l’espoir de revoir Alexisonfire l’année prochaine dans une salle et une ambiance dignes de son rang.
Merci à Aude de Pias et à Bob !