Après trois ans d’absence, le groupe de fuzz rock Suédois au nom qui nous est imprononçable faisant référence à ‘Godzilla’, Skraeckoedlan, revient avec un album puissant, intitulé Earth, qui s’aventure dans les méandres d’un crossover entre doom et metal. Depuis le début des années 2010, Skraeckoedlan construit sa notoriété à coups d’albums réussis, et s’inscrivant comme outsider de cette scène alternative rock suédoise qui comprend des talents qui nous subjuguent depuis quelques temps (Graveyard, Horizont, …). Mieux encore, ce troisième album, de par son concept, révèle toute l’ambition d’un groupe franchement original qui nous plonge dans un folklore nordique mêlé aux épopées space-rock peuplées d’étranges personnages de science fiction.
En collaboration avec l’auteur de science-fiction Nils Håkansson qui a écrit l’histoire de l’album spécialement pour Skraeckoedlan, Earth se déroule dans les années 1920 au milieu d’un mystère chargé d’influence lovecraftienne et de nuances philosophiques. Comme l’explique le groupe, « Il s’agit de loin de notre œuvre d’art la plus ambitieuse à ce jour. Ce fut un véritable défi de rendre justice à l’histoire de quelqu’un d’autre tout en rendant les chansons cohérentes. Cela a demandé beaucoup d’efforts ! ». Le pari est effectivement réussi lorsque l’on fait face à la puissance d’un titre tel que « Creature of Doggerland », couplant l’exaltation que l’on pourrait éprouver en écoutant Mastodon croisant le fer avec Fu Manchu. Sombrement énervé, avec des guitares qui nous rappellent « March of the Fire Ants », ce morceau magistral s’évanouit dans des chœurs au psychédélisme lourd.
Avec les riffs gras forgés dans le métal le plus dur, le single « Kung Mammut » propulse Skraeckoedlan dans une autre dimension. Il faut dire que le groupe apprécie les pachydermes : que ce soit sur l’artwork, dans les titres de morceaux ou par la force exprimée par la section rythmique, Skraeckoedlan nous noie sous une avalanche de mammouths. Des moments plus introspectifs et ambitieux dans l’exploration de nouveaux horizons font de « Earth » un album complet et envoûtant, à l’image des très réussies « Mammutkungens Barn » et « Angra Mainyu ».
Si le chant en suédois pourra dérouter les esprits réducteurs, Skraeckoedlan est une belle découverte en ce début d’année, que l’on espère croiser sur la route (ils sont notamment programmés au Deserfest London) afin de confirmer notre intérêt pour leur oeuvre prometteuse.
.: Tracklist :.
- Guldåldern
- Kung Mammut
- Creature of Doggerland
- Angelica
- Mammutkungens barn
- Elfenbenssalarna
- Tentakler & betar
- Angra mainyu