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Chronique : Sidilarsen – On va tous crever

Et de sept. Les Sidilarsen s’imposent depuis leurs débuts un rythme de compo soutenu. Si le groupe s’est autorisé dernièrement une courte « pause », ce dernier aura néanmoins comblé les trois années qui séparent Dancefloor Bastards de ce nouveau gros package d’un live bien maousse afin de marquer sa vingtième bougie. Les quelques mois de break n’auront pourtant en rien calmés les ardeurs des Toulousains, qui signent avec On va tous crever – le ton est donné dans le titre – le disque le plus fracassant de leur déjà longue carrière. Recentrant sa formule sur les gros riffs et les breaks qui bastonnent, le quintet n’en oublie pas pour autant sa redoutable science de l’hymne fédérateur.

Il reste assez étonnant de constater à quel point les carrières de Mass Hysteria et Sidilarsen suivent des trajectoires similaires. Après un virage rock à l’occasion de leur troisième album – Une nuit pour sept jours, 2008 –, les Sidi sont revenus aux affaires avec une envie d’en découdre croissante sur les disques suivants. Une montée en puissance qui explose littéralement sur On va tous crever, un disque de rock-metal moins prompt à jouer sur l’aspect « cross-over » qui colle à la peau des Sidilarsen depuis leurs débuts. Ce septième album transpire d’une urgence presque punk, d’une envie de buriner les tympans avec des grattes gonflées à bloc plutôt que de se prendre le chou à faire rentrer leurs nombreuses influences en 3’30. On va tous crever se profile à ce titre comme un disque plus direct que Dancefloor Bastards. Peut-être un poil moins riche également, mais sûrement pas moins intéressant. Le groupe n’oublie à aucun moment son identité, et conserve dans son mix les samples / boucles électroniques qui offrent à certains morceaux le petit plus qui fait la différence. Les ajouts à la sainte formule rock « guitares / basse / batterie / chant » sont un poil plus discrets que par le passé mais néanmoins indispensables. Le choix de se positionner définitivement du côté « dur » des musiques actuelles offre au disque une belle cohérence.

Difficile en effet de sortir un morceau de l’équation, tant l’ensemble sonne comme une oeuvre massive et pensée comme un tout. Les deux chanteurs, David Cancel et Benjamin Bury, se calquent à 200% au côté brut des instrus. Ces derniers signent ici leurs textes les plus engagés et vénères à ce jour. Et évitent soigneusement le piège des lyrics trop démagos. Le disque est certes assez noir dans son propos, mais n’affiche jamais un message politique téléphoné. Appréciable. Les deux larrons s’affranchissent par ailleurs de refrains qui ne manqueront pas de faire leur effet en concert, tant la majorité des morceaux semblent taillés pour la scène – l’énorme titre d’ouverture et premier single « A vif », « Zéro un zéro » –. Notons également l’apport du nouveau bassiste Sylvain Sarrobert, qui fait sortir le groupe de sa zone de confort en imposant quelques nouvelles idées de ci et là – le slap sur « God’s Got Gun », le solo de « We Come to Get it » –.

Avec On va tous crever, Sidilarsen balance un album d’une redoutable efficacité, sans temps mort ni faute de goût. Le groupe franchit clairement un nouveau pallier. Une constante pour le quintet, qui s’impose encore davantage en référence de la scène française.

.: Tracklist :.

01. À vif
02. Money Game
03. Interdit de se taire
04. Zéro un zéro
05. God’s Got Guns
06. Start Up Nation
07. We Come to Get it
08. On va tous crever
09. Powerful Day
10. Dans tes bras
11. L’ardeur du vivant

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