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Headcharger – Sway

Les mecs de Headcharger ne fatiguent jamais. Pas de temps morts dans leur vie de groupe ou de side-projects pour extérioriser des envies de folk ou que sais-je encore. Les gars charbonnent et transpirent pour le rock’n’roll, point. Depuis maintenant 20 ans – 7 de plus s’il on prend en compte la période DoogyStyle -, le groupe tourne inlassablement et livre ses albums à un rythme stakhanoviste. Si la reconnaissance des masses ne sera probablement jamais au rendez-vous, le quintet a depuis longtemps gagné sa fan-base dans le milieu indé.  Leur précédent album, Rise From The Ashes, avait nécessité un temps de gestation un peu plus conséquent qu’à l’accoutumée. La probable conséquence d’un gros changement de line-up. De nouveau stabilisé, Headcharger enchaine rapidement avec Sway. Le tout avec une fougue intacte.

Headcharger n’est pas le genre de groupe à en faire des caisses. Sans esbrouffe, les cinq musiciens composent avec authenticité et capturent sur disque une vibe très rock US. Les quelques enluminures hardcore qui résonnaient de ci-et-là sur leurs premiers opus ont depuis longtemps disparues. La formation maîtrise sa formule sur le bout des doigts et l’applique avec un savoir-faire bien rodé. A mi-chemin entre heavy et stoner, le plus ricain des groupes francophones couche sur bandes 10 compositions, sans intro ni interludes. Juste du rock’n’roll qui tape du pied, gonflé par une prod’ puissante. L’ensemble est facile d’accès mais pas simpliste, et reste riche en contrastes, comme toujours – le pont éthéré de « Dance on your Grave » fait des merveilles -. Headcharger a clairement acquis une véritable science de la mélodie efficace. Les adeptes de l’expérimentation ou de tricotage instrumental pourront argumenter que le quintet fait toujours plus ou moins la même chose, du moins depuis quelques albums. Ce n’est pas complétement faux. Mais le songwriting est si bien affuté qu’il serait malhonnête de les en blâmer, d’autant plus que le groupe s’est magnifiquement relevé suite au départ d’Anthony Josse, guitariste de longue date, en 2020.

C’est presque dommage que ce disque ne sorte qu’en ce mois de septembre 2024 – pluvieux, qui plus est -, tant il se profile comme la bande-son parfaite pour rouler fenêtre ouverte, coude dehors, dans la chaleur écrasante de l’été. Essayez donc de vous lancer dans l’écoute du single « Wake up and run » sans agiter frénétiquement la tête. Impossible. Le frontman Sébastien Pierre est une nouvelle fois dans son élément. Il chante avec un grain appréciable, utilise son registre hurlé avec la parcimonie nécessaire sur ce type de musique – comprenez, sans en tartiner partout – et insuffle un superbe feeling aux morceaux. La plus grande force de la musique d’Headcharger est de filer une grosse banane. Leur son est costaud, ultra-mélodique, parfois bourrin mais jamais frénétique. Les gars sont là pour groover et non pour casser des nuques. Et ils le font bien.

Sway est fidèle à ce que l’on peut attendre d’un disque d’Headcharger. Un ride sous le soleil californien, mais à la maison. C’est hyper bien troussé, superbement emballé côté son, et pour ne rien gâcher accompagné d’un artwork qui a franchement de la gueule. Une raison de plus pour soutenir ces forçats de travail en se commandant une petite édition physique de l’objet.

.: Tracklist :.

01. Insane
02. Wake Up and Run
03. Skip the Ground
04. The Sand and the Sky
05. Against the Storm
06. This Can’t Be Mine
07. Dance On Your Grave
08. A Good Hand
09. Broken Dreams
10. Obsessed

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