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Elder – Omens

Cinquième pilier de la discographie d’Elder, « Omens » repousse un peu plus loin les limites de l’univers psychédélique du groupe de Boston. Trois ans après la sortie de « Reflections of a Floating World », un album qui étonnait déjà les fans des premières heures par sa production épurée, « Omens » nous plonge dans une atmosphère plutôt apaisée, moins focalisée sur les talents de Nick DeSalvo et au final particulièrement équilibrée. Un excellent album !

En fin d’année 2019, Elder s’est séparé de Matt Couto, batteur et membre fondateur, avant d’annoncer quelques semaines plus tard l’arrivée de Georg Edert – un nom bien connu des adeptes du groupe puisque celui-ci avait participé au side project « Gold & Silver ». On sait à quel point la batterie est structurante dans le processus de composition et d’enregistrement d’un album, on commence toujours par fixer un rythme de batterie, puis une ligne de basse avant d’y ajouter les mélodies d’autres instruments. La batterie est encore plus importante pour des formations comme Elder, aux longues compositions majoritairement instrumentales, même si, une bonne partie du public ne retiendra à la fin que les envolées lyriques d’un guitariste virtuose comme Nick DeSalvo. En cinq morceaux, pour une durée totale de 55 min, « Omens », est un album guidé par cette batterie qui donne la pulsation et le cadre nécessaire à Nick DeSalvo pour s’exprimer. C’est un terrible bras de fer qui est à l’œuvre, aussi passionnant à admirer qu’exaltant lorsque DeSalvo semble prendre le dessus par la complexité de ses mélodies.

On notera aussi l’importance des arrangements, les claviers aussi orchestrés par DeSalvo sont omniprésents, rappelant le travail d’une de ses influences majeures, Bo Hansson – compositeur suédois des années 70 connu pour sa maitrise des orgues Hammond et des Moog. Avec une production mieux maitrisée, moins « crunchy », ces claviers sont particulièrement apaisants et délivrent une puissante charge psychédélique comme sur l’intro d’ « Omens » ou sur le final d’ « Halcyon ». Sans conteste, « Omens » est l’album le plus progressif de la discographie du groupe, témoignant d’une certaine tendance depuis « Reflections of a Floating World » à gommer l’intensité du jeu de guitare de DeSalvo, au profit d’un équilibre plus général de l’orchestration. Elder reste tout de même une machine à riffs, un groupe profondément progressif et expérimental, navigant tantôt vers les arabesques du classic heavy, tantôt vers la pesanteur aliénante du stoner. Ces moments d’excellence de DeSalvo sont néanmoins plus difficiles à isoler, et la sensation finale que l’on conserve après quelques écoutes de l’album, est celle d’un album de grande qualité, certes, mais sans moment de grâce.

Autre petit changement, le chant de Nick DeSalvo, plus présent que sur les précédents albums, est plutôt déroutant. Brut de décoffrage, et loin de l’excellence de l’instrumentation, ces lignes de chant grippent les rouages de la machine…

.: Tracklist :.

  1. Omens
  2. In Procession
  3. Halcyon
  4. Embers
  5. One Light Retreating

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