Vous êtes d'un naturel peu ordonné ? Au contraire même, vous trouvez qu'il est plus simple de remettre la main sur quelque chose parmi d'autres qu'au milieu de nulle part ? Alors, The Go ! Team est fait pour vous. En deux albums, dans le courant des années 2000, ce groupe anglais avait frappé très fort dans les esprits. Inclassable et surtout joyeusement bordélique, la musique du groupe tambourinait sans cesse, bousculait les limites. En bref, The Go ! Team permettait de trouver la pop au milieu du capharnaüm.
Rolling Blackouts, le nouvel album du sixtet de Brighton, est déjà illustré par six clips, tous plus beaux les uns que les autres et visibles sur le compte viméo de Memphis Industries. Est-ce à dire que sur les treize titres de l'album, six sont déjà prévus pour devenir des tubes ? Ou est-ce seulement une manière de lancer une introduction à cet album, joignant l'utile à l'agréable, et ces heures de profusions médiatiques via l'Internet ? Quoiqu'il en soit, depuis vendredi, ce sont bien treize titres qui tournent sur la platine.
Le début de ces titres est assez déroutant. « T.O.R.N.A.D.O » paraît surjouer dans le caractère « j'en met plein la vue », d'autant que la suite est presque.. gentille, avec « Secretary Song » et « Ready to Go Steady ». Les lignes sont moins confuses. C'est plus facile à lire, et l'effet en est moins enthousiasmant qu'à l'habitude. La question qui monte aux lèvres est de savoir où est passé le foutraque d'avant.
Piste cinq, la réponse ne se fait pas trop attendre : « Bust-Out Brigade » sort les sifflets et la fin de la récréation. Ca va pulser désormais. A l'image des instrumentaux grandioses de ses deux premiers opus et caractéristiques du groupe, « Bust-Out Brigade » bouscule les tympans de façon prompt à lancer la machine, enfin. Dès lors, on reconnait ces BO de la joie, du cent-à-l'heure et du spectacle, qui collent (trop) parfaitement aux résumés de buts de football à la fin d'une journée de championnat (ou le résumé des plus beaux buts de la semaine, c'est au choix). On est parfois proche du roman épique et épileptique, quand la montée ne semble pas vouloir s'arrêter (« Rolling Blackouts »).
Toutefois, l'album confirme un tournant de Rolling Blackouts : les musiques sont sensiblement plus « abordables ». Le single « Buy Nothing Day », où Beth Cosantino (de Best Coast) vient pousser la chansonnette à merveille, en est un exemple parmi d'autres. A moins que cela ne soit simplement l'habitude qui parle ici. Toujours est-il que la fin de l'album déroule en simplicité et balance ses morceaux entêtants qui ne nécessitent que très peu d'adaptation. Les dernières pistes passent d'elles-même, grâce aux respirations judicieusement placées (« Super Triangle » et « Yosemite Theme ») jusqu'à l'apothéose, « Back Like 8 Track ».
Finalement, Rolling Blackouts est un album de neuf chansons plus quatre. Mais tant qu'il y de l'excellent, un peu de bonus… Et tant qu'on finit par retrouver la mélodie recherchée pour accompagner une journée entière, au milieu de ce déluge sonore, il y a de quoi être heureux. On ira même bien quelque fois lorgner sur « Secretary Song » ou « Apollo Throwdown » voir si on y a pas oublié quelque chose.
.: Tracklist :.
01. T.O.R.N.A.D.O.
02. Secretary Song
03. Apollo Throwdown
04. Ready To Go Steady
05. Bust-Out Brigade
06. Buy Nothing Day
07. Super Triangle
08. Voice Yr Choice
09. Yosemite Theme
10. The Running Range
11. Lazy Poltergeist
12. Rolling Blackouts
13. Back Like 8 Track