De nos jours, certains artistes ont beaucoup de mal à monter un groupe de rock pour des raisons créatives, personnelles ou encore musicales. D’autres quant à eux, jouent dans des formations mondialement connues depuis des années et osent former un groupe parallèle qui n’est pas des moindres lorsque l’on aborde le sujet du line up. Jack White, guitariste des White Stripes avouait depuis quelques années un réel penchant pour les side projects. En cette année 2009, il a de nouveau craqué pour la formation d’un supergroupe où la belle Alison Mosshart, chanteuse des Kills, Dean Fertita, guitariste des Queens of The Stone Age et Jack Lawrence, ami de White au sein des Raconteurs se sont tous réunis pour former une nouvelle entité qui fait parler d’elle, The Dead Weather, la dernière tentation musicale de Jack White.
Initialement, il était convenu au sein des Dead Weather de n’enregistrer que deux titres pour presser un simple 45 tours. Vu le travail accompli en peu de temps et la symbiose qui pouvait se ressentir pendant les heures d’enregistrement entre ces musiciens, Horehound, un album complet est né de cette collaboration. Le lieu de recueillement des Dead Weather a été le Third Man Studio situé à Nashville où Jack White a élu résidence et créé ainsi son propre studio.
Que pouvaient bien être les rôles de ces artistes au sein des Dead Weather ? Galanterie ou plutôt question de bon sens, on n’hésite pas une seconde à placer la charmante Alison Mosshart derrière le micro pour qu’elle use de ses plus belles vocalises. Dean Fertita garde une place identique à celle des QOTSA, celle de guitariste et Jack Lawrence assure les lignes de basse tout comme chez les Raconteurs. Où l’ami White a décidé de se placer ? Tout comme Josh Homme qui lorsqu’il joue pour les Eagles Of Death Metal lâche sa gratte pour se placer derrière les futs, Jack White pour les Dead Weather assure la partie rythmique. Une place qui n’est pas une première pour avoir jouer le rôle de batteur au sein du combo punk Goober & The Peas, formation originaire de Detroit.
Nous sommes impatients de savoir quel son va ressortir de cette dream team musicale. Horehound débute avec « 60 Feet Tall » aux notes bluesy, une voix féminine des plus sexy, celle de VV… On remarque que Jack White sait manier les baguettes aussi bien qu’un médiator. Ce titre assez calme dans l’ensemble s’énerve vers le milieu du morceau avec l’arrivée de petits roulements de batterie pour laisser ensuite Fertita se lâcher sur sa gratte. « 60 Feet Tall » nous propulse dans un monde où la légèreté du blues des Dead Weather pourrait provoquer des effets secondaires à l’auditeur si l’écoute de ce titre planant était accompagnée de substances illégales. S’il y a un titre qu’il ne faut pas oublier d’écouter c’est l’énergique « Treat Me Like Your Mother » où l’on remarque une Mosshart presque énervée au chant accompagné par White sur quelques passages. La rythmique de cette chanson est très accrocheuse passant de moments pêchu à une cadence plus calme, tempo donné par le batteur des Dead Weather. Horehound se veut éclectique par le biais des influences multiples qui se dégagent des quatre têtes pensantes formant ce groupe. Il n’y a pas une seule personne qui dirige les commandes du navire. Chaque artiste apporte sa touche personnelle est c’est ce qui fait peut être le charme de cette formation. Avec « Rocking Horse », nous montons à cheval, le soleil levant à l’horizon dans le désert américain. C’est assez imagé mais c’est ce que l’on peut ressentir par ce titre blues/country. « New Pony » fait un bel hommage à Bob Dylan, puis débarque l’oppressant instrumental « 3 Birds », une beauté rythmique avec une ligne de basse accrocheuse donnée par Lawrence mais où un sentiment craintif peut se faire ressentir par la multitude de sons psychédéliques, la rythmique saccadée… Un très bel instrumental qui pourrait avoir sa place dans la bande son d’un film de Tarantino. Horehound se termine avec deux titres de qualité « No Hassle Night » où une basse vrombissante est omniprésente mais nous finissons en beauté avec le jazzy « Will There Be Enough Water » où Mr White reprend du service à la gratte acoustique et Lawrence se place derrière la batterie pour donner un rythme posé. Cette balade blues est en cloture d’un album intemporel mais nous espérons que ce projet aura une suite tant le résultat de cette collaboration a été une réussite.
S’offrir les services de telles personnes pour un groupe parallèle suscite un réel engouement du public qui est fidèle aux groupes d’origines de chacun de ces artistes. Mais le problème c’est que l’on peut s’en attirer les louanges mais aussi les foudres de ces adeptes de rock. Même si dès la première écoute nous ne sommes peut être pas totalement convaincu par le potentiel d’Horehound, on change radicalement d’opinion au deuxième passage de la tracklist tellement cet album nous propulse des années en arrière, même bien avant que ceux qui lisent ces quelques lignes ou même celui qui les écrit ne soient susceptibles de savoir ce que sont les années 60 – 70. Horehound possède une ame qui s’accapare l’auditeur au fur et à mesure que les notes blues rock et les influences multiples des Dead Weather se propagent dans nos têtes. Jack White est un boulimique des side projects mais avec The Dead Weather il confirme une nouvelle fois que son talent ne se limite pas à rester cantonner avec les White Stripes. Toutes ces collaborations le nourrissent et lui donnent une envie pressante de retourner en studio pour enregistrer un nouvel abum mais cette fois ci pour les Stripes !
.:Tracklist:.
01. 60 Feet Tall
02. Hang You From The Heavens
03. I Cut Like A Buffalo
04. So Far From Your Weapon
05. Treat Me Like Your Mother
06. Rocking Horse
07. New Pony
08. Bone House
09. 3 Birds
10. No Hassle Night
11. Will There Be Enough Water?