Originaires de Guingamp, Steeve Lannuzel (chant/ guitare), Yann Ollivier (batterie/choeurs) et Marc Corlett (basse/chœurs) ces trois bretons pur beurre forment The Craftmen Club, groupe aux sonorités rock blues qui sort en ce début février leur deuxième opus Thirty Six Minutes, une bombe bretonne qui fera bouger les têtes des adeptes du genre. Comment qualifier The Craftmen Club ? Qui est mieux placé que les musiciens du groupe pour parler de leur son comme étant de l’heavy garage blues rock band with some psychotic electric sounds. Les termes employés sont appropriés à l’écoute de ce Thirty six minutes, accrocheur, énergique, entêtant…
The Craftmen Club ne possède pas que deux opus dans sa discographie personnelle. En 2001, le trio breton sort un maxi de 5 titres sous le nom de Prototype Rock’n’Roll. Un prototype musical qui leur donna la possibilité de faire des scènes découvertes comme une sélection au festival des Vieilles Charrues, Bretagne oblige, ainsi qu’un passage sur la scène du village aux Transmusicales. Il réitère avec un Ep enregistré par Fred et Mick de Bikini Machine, un huit titres intitulé Jesus is a hit-and-run Driver Man, disque qui leur a permis de figurer sur différentes compilations dont Eclectic Sounds ou encore Blast Of Rock’N’Roll For A Good Cause.
Une rencontre cruciale se réalise en 2004. The Craftmen Club, groupe qui possède comme influence Gun Club, Violent Femmes ou Jon Spencer Blues Explosion, rencontre ce dernier et met les rockeurs bretons en relation avec Matt Verta Ray ! Mais qui est ce ? Un américain qui endosse plusieurs rôles comme ingénieur du son ou musicien dans différentes formations US, plus précisément de la cote est comme les New Yorkais d’Heavy Trash. Accompagnés de l’américain, Steeve, Yann et Marc se déplacent dans la capitale bretonne (Rennes pour les incultes) pour enregistrer leur premier véritable album dans le studio Balloon Farm. Groupe à la bonne réputation en live, The Craftmen Club décide de faire l’enregistrement en prise directe pour garder toute l’énergie que les musiciens dégagent sur scène. Accueilli à bras ouverts par les critiques, leur premier essai I Gave You Orders Never To Play That Record Again est rapidement épuisé. Le tirage étant limité, les albums partent rapidement dans les mains des auditeurs, comblés par les prestations live des musiciens qui ont tourné sur une cinquantaine de dates dans l’hexagone.
Durant l’année 2006, le trio à en tête de mettre en route un deuxième opus. Le groupe se rend en Belgique au studio La Chapelle Gam pour effectuer les sessions batterie et basse, Thirty Six Minutes sera terminé avec les dernières prises dans leur home studio. En ouverture, on fait face à un rock groovy « To The Surface » où l’on rencontre pour la première fois les vocalises de Steeve, sombres, décalées, voire oppressantes. Si l’on ne savait pas que ce trio était français, on pourrait croire la venue d’un nouveau groupe américain au son terriblement rock qui ne fait pas défaut. Dans un tout autre style, « Desert Land » débarque avec son banjo rythmé, enjoué et aux chœurs nerveux. Un peu comme Dionysos avec Giant Jack, le groupe a comme ligne directrice l’histoire d’un personnage nommé « Gary Blood ». Pour ce titre, les musiciens jouent dans un style rock assez old school alternant vocalises françaises et anglaises. Puis vient la surprise, elle débarque comme un uppercut venant de nulle part, « I can’t Get Around » vous propulse face à un rock agressif qui fera bouger les fosses en live. Sur « Holt out your hands » on prend la guitare acoustique sans tomber dans le folk rock, le rock n roll est toujours bien présent, c’est le point fort de cette formation qui ne dévie pas de ses influences. Tout au long de l’album, on reste dans la même veine musicale sans tomber dans une linéarité qui pourrait faire défaut. Une nouvelle claque nous arrive en pleine face avec « When I Try » aux riffs furieux qui résonnent tout au long du morceau, un vrai régal pour nos oreilles qui reconnaissent le potentiel de ce groupe. Même impression sur « Sexodrome » avant de tomber d’un cran sur « Death Song » annonçant la fin de Thirty Six Minutes et qui pourrait être la bande son d’un western où les paroles non présentes sur cet instrumental seraient de trop.
Avec ces onze titres redoutables, Thirty Six Minutes pourrait apporter une certaine notoriété à ce groupe breton peu connu du grand public, The Craftmen Club. Tout au long de l’année 2009, le trio défendra sur scène, leur deuxième opus avec énergie sur une tournée qui s’annonce généreuse en dates. N’hésitez pas à vous déplacer pour voir The Craftmen Club en live, vous ne serez surement pas déçu par leur énergie et leur bombe rock du nom de Thirty six minutes.