Slash – Slash

Saul Hudson, plus connu sous le nom de Slash, fait partie de ces rockstars qu’il est inutile de présenter. Qu’on aime ou pas le style du bonhomme, dans un premier temps au sein des Guns N’Roses puis plus récemment dans Velvet Revolver, le guitariste anglo-américain jouit d’une notoriété considérable et surtout d’une solide réputation lui procurant un statut à part, que l’on pourrait qualifier de « quasi-intouchable ». Aujourd’hui, Slash revêt son chapeau, ses lunettes noires et sa guitare pour nous présenter son premier album « solo » (à mettre entre guillemets vu le nombre de guests présents sur l’album). L’occasion de nous rendre compte si la rockstar a conservé tout le talent de composition qui a fait ses beaux jours.

N’étant pas de prime abord un fervent amateur de hard rock, c’est avec une certaine appréhension que je pose mes oreilles pour la première fois sur la galette. La première constatation est sans appel : le son claque bien comme il faut. Slash sait parfaitement faire rugir sa guitare et en sortir des riffs supra-efficaces. Les morceaux sont accrocheurs et respirent le rock n’roll, à l’image du titre d’introduction, « Ghost », en featuring avec Ian Astbury. Belle entrée en matière, qui débouche sur quelques chansons du même acabit sur lesquels je vais revenir. De multiples écoutes confirmeront mon ressenti vis-à-vis de l’opus : Slash regorge de tubes en puissance !

Parmi les guests, on retrouve quelques pointures telles que Ozzy Osbourne sur « Crucify The Dead » et son refrain épique ou encore Lemmy Kilmister de Motörhead sur un « Doctor Alibi » qui sonne le bon vieux rock n’roll de bikers. D’autres invités viennent épauler le guitariste, dont certains sont relativement surprenants. On peut ainsi noter la présence d’Adam Levine du groupe de pop-rock Maroon 5 (mais si, souvenez-vous de « This Love » et de son matraquage radiophonique) sur une balade romantique totalement anodine, intitulée « Gotten ». Plus improbable encore, la contribution de Fergie sur « Beautiful Dangerous ». Sauf que la chanteuse des Black Eyed Peas réussi avec brio à s’intégrer dans une composition signée Slash ! Mettons les préjugés de côté vis-à-vis de la charmante californienne et saluons sa démonstration vocale, dévoilant la rockeuse qui sommeille en elle et dont personne ne soupçonnait l’existence. D’autres morceaux sortent également du lot : « Nothing To Say », en collaboration avec M. Shadows, leader d’Avenged Sevenfold, en fait partie. Les guitares, une nouvelle fois très percutantes, flirtent avec le metal pour un résultat aux petits oignons. Et c’est sans compter l’incroyable voix toujours aussi maîtrisée de M. Shadows !

Alors que l’album vient tout juste de sortir, le titre « I Hold On » (avec Kid Rock au chant) aurait très bien pu paraître dans les années 80. En effet, le sentiment nostalgique qui s’éveille en nous à son écoute est plus qu’appréciable. La dernière pépite, et sans doute la plus remarquable, provient d’une collaboration avec un artiste plus très en vogue depuis l’échec de son Scream produit par le consternant Timbaland. De fait, Chris Cornell renoue avec le rock, le vrai sur « Promise » : une mélodie entêtante, un rythme entraînant, un Cornell qui tire majestueusement profit de ses cordes vocales, on a ici encore tous les ingrédients d’un futur hit.

Vous l’aurez compris, ce premier album solo de Slash est à recommander à tous les amateurs de hard rock/rock n’roll, et pourrait même convertir plus d’un réfractaire, à commencer par votre hôte du jour. La rencontre entre de prestigieux artistes et l’un des plus grands guitaristes encore en activité en fait un album dont il serait dommage de passer à côté. Espérons que le succès soit au rendez-vous.

.: tracklist :.

01. Ghost (Ian Astbury , Izzy Stradlin)
02. Crucify The Dead (Ozzy Osbourne)
03. Beautiful Dangerous (Fergie)
04. Promise (Chris Cornell)
05. By The Sword (Andrew Stockdale)
06. Gotten (Adam Levine)
07. Doctor Alibi (Lemmy)
08. Watch This Dave (Dave Grohl, Duff Mc Kagan)
09. I Hold On (Kid Rock)
10. Nothing To Say (M.Shadows)
11. Starlight (Myles Kennedy)
12. Saint Is A Sinner Too (Rocco De Luca)
13. We’re All Gonna Die (Iggy Pop)