Dan Auerbach des Black Keys n’a pas mis longtemps à se décider pour faire signer Radio Moscow sur son propre label Alive Records. Une démo de quelques titre a suffi pour entreprendre les négociations avec Parker Griggs, la tête pensante du groupe à peine agée de la vingtaine. Encore inconnu dans l’hexagone, Radio Moscow est un trio originaire de l’Iowa usant ses cordes dans une veine blues où l’aura du regretté Hendrix plane sur les compositions des jeunes américains. Début 2007, la formation sort un premier opus éponyme qui nous emmène des années en arrière, un flashback inespéré qui nous replonge dans nos vieux vinyles collectors 70’s en ressortant de nos bacs des Led Zeppelin, Jimi Hendrix, MC5…du bon son old school qui perdure avec le temps.
C’est en effet les principales influences de Radio Moscow, des groupes qui ont laissé une trace indélébile dans le monde du rock qui par la même occasion ont su toucher les âmes de ces trois jeunes musiciens. On a du mal à croire que ce trio est a peine âgé de 20 ans car si l’on écoutait les compositions du groupe sans connaître le line up on pourrait croire à une réédition d’un vieux vinyle mis au gout du jour par les membres de cette formation histoire de se rappeler le bon vieux temps, le blues, le sexe, Woodstock, l’ère hippie, effet influencé par le choix de l’artwork de cet opus psychédélique à souhait digne des années 70. On pourrait tomber dans le panneau car à l’écoute de Radio Moscow on se croit dans ces années 70’s où le rock était idolâtré dans le bon sens du terme.
Radio Moscow est né des cendres de Garbage Composal,l’ancien groupe de Parker Griggs, véritable homme à tout faire en jouant de la batterie, guitares et usant ses vocalises sur les compositions. Epaulé en live par Zach Anderson à la basse et Cory Berry derrière les futs, le trio est désormais stable sur le plan des membres de Radio Moscow. Ils ont en effet connu plusieurs changements de musiciens depuis la genèse du groupe, sans perturber Parker Griggs, intouchable au sein de la formation américaine.
Dès l’entame de la tracklist, on nous envoie une rafale de riffs seventies accompagnés de wha-wha psychédéliques sur l’introduction. Puis « Frustrating Sound » débarque avec une ligne de basse vrombissante rejoins par Griggs à la guitare aux sonorités bluesy. On en prend plein nos oreilles et les compositions nous emmènent dans une telle trans que l’on en redemande, avide de riffs endiablés et terriblement accrocheurs. Notre dose continue à se diffuser dans notre corps avec une veine toujours orientée vers le blues mais aux sonorités plus rock avec l’arrivée de « Luckydutch » qui nous prend aux tripes avec le solo au milieu de ce titre. La guitare électrique est une nouvelle fois à l’honneur avec l’excellent instrumental « Lickskillet » qui donnera des complexes à tout guitariste débutant. Sur cet album, on écoute les textes de Parker Griggs mais ce qui fait véritablement le point névralgique de cet opus est la qualité des morceaux de guitares, on prend véritablement une monumentale déflagration de riffs acérés qui arriveraient même à faire pâlir le producteur de cet album Dan Auerbach.
Radio Moscow nous livre un opus qui ne colle pas avec son temps, bien loin des groupes popeux qui essaient de se faire connaître par tous les moyens en signant avec de gros labels. Parker Griggs et ses acolytes ont fait parler la véritable musique, un son authentique qui a tapé dans l’oreille du leader des Black Keys. Alive Records compte désormais dans ses rangs un groupe qui possède un potentiel impressionnant comme le démontre leur premier opus qui nous ramène des années en arrière, aux sources du rock. Le voodoo child a fait des émules, Hendrix peut être fier de Radio Moscow mais nous avons véritablement du mal à croire que cet album est de notre époque. Une véritable découverte inespéré en ces temps où le rock sort des groupes qui possèdent plus de similitudes que de différences. Radio Moscow se démarque de ce que l’on peut entendre et c’est peut être cela qui nous attire… Le successeur se fait déjà attendre.
.:Tracklist:.
01. Introduction
02. Frustration Sound
03. Luckydutch
04. Lickskillet
05. Mistreating Queen
06. Whatever Happened
07. Timebomb
08. Deep Blue Sea
09. Ordovician Fauna
10. Fuse