Madina Lake est de retour avec un nouvel album intitulé Attics To Eden. Douze titres pour convaincre le monde que le succès de son premier opus concentré en rock-emo-pop From Them, Through Us, To You n'était pas qu'un bon vieux feu de paille. Autrement dit la formation originaire de Chicago avait le devoir de se creuser les méninges pour nous proposer des titres aussi addictifs et calibrés que ses hits « House Of Cards » ou « Pandora » et garder une certaine longueur d'avance. Tâche certainement peu évidente surtout quand on connaît le nombre de formations à mèches qui prétendent, avec plus ou moins d'adresse, au titre de Next Big Thing des jeunes boutonneux. Alors que cache ce second opus à l'Artwork sublime et à la production signée David Bendeth ? Voyage au coeur de ce Attics To Eden.
Effectivement, une pochette aussi soignée, c'est forcément alléchant. Pas indispensable, mais c'est le genre de détail qui vous procure un peu de confort avant le grand plongeon auditif. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on ne peut mieux entamer son écoute. « Never Take Us Alive », premier titre de ce Attics To Eden, régale d'entrée de jeu. Pour ce qui est de pondre des titres imparables, Madina Lake n'a pas eu à forcer son talent. Amorcé par un beat éléctronique et progressif, le morceau laisse ensuite son riff incisif et virevoltant scotcher l'auditeur sur sa chaise et le chroniqueur sur son papier. C'est rapide, c'est accessible, c'est fluo juste ce qu'il faut. Un titre qui a tout du single en puissance finalement. On pense tout de suite à Yellowcard et son véritable savoir-faire en matière de mélodies pop-punk. La comparaison est plutôt flatteuse. Les coeurs sur le refrain, le doublage de la voix, les screams cachés et les gimmicks du chanteur finissent d'imposer ce « Never Take Us Alive » comme l'un des meilleurs titres de ce disque, synthétisant tout ce qui fait l'essence du groupe. Ce Attics To Eden était également une occasion pour le combo de l'Illinois de mettre en valeur son amour pour la pop, une pop rock dansante comme son « Let's Get Outta Here » et son côté très Backstreet Boys / Justin Timberlake. Pas forcément atypique puisque attirance déjà revendiquée et mise en avant par les Fall Out Boy et autre The Higher portant bien haut les couleurs d'un RnB Rock à forte orientation radiophonique. En fans convaincus de Matthew Bellamy, les Madina Lake déploient un peu plus la bannière de cette nouvelle tendance en laissant violemment, presque volontairement, leurs compositions transpirer le Muse. Malheureusement le clin d'oeil est parfois si insistant qu'il en devient par plusieurs fois un peu démesuré, « Legends » et certaines phases chantées qui rappellent curieusement le « Time is Running Out » du trio britannique, « Statistics » et son côté Brit Pop .Le combo emo-pop punk sait aussi composer de sympathiques morceaux de Rock FM à l'instar des Three Days Grace ou 30 Second To Mars comme « Silent Voices Kill » et ses riffs carrés, pleins d'énergie, « Friends and Lovers » et son inclinaison easy-listening à la Linkin Park. L'album prend fin sur une note plutôt curieuse avec la plage instrumentale « Lila, The Divine Game », Un titre sombre, quelques notes de piano désenchantées évoluent sur une nappe éléctronique presque cosmique et saturée. Le ton est triste mais n'entame pas le plaisir général qui nous envahit lors de l'écoute de ce Attics To Eden.
Pour être honnête, je ne donnais pas cher des Madina Lake après le buzz From Them, Through Us, To You. Malgré le succès de ce premier opus dopé aux tubes, je ne pensais pas le quatuor capable de réellement s'affirmer en tant que musiciens de talents et acteurs à part entière de la scène emo-pop-punk. Eh bien, et c'est une très agréable surprise, j'ai fait fausse route et ce n'est pas vraiment pour me déplaire. Si ce second opus n'est pas transcendant, il comporte quelques bons titres, certes moins faciles et moins radiophoniques mais tout aussi intéressant. Les Madina Lake ont choisi de céder un peu plus aux sirènes de l'expérimentation en tentant une approche plus pop et plus éléctronique de leurs compositions. Bien leur en a pris même si souvent le groupe rend hommage de manière trop explicite à des formation comme Muse, Fall Out Boy ou encore les Lostprophets. Epreuve réussie donc pour Madina Lake, que l'on espére voir franchir encore un nouveau palier la prochaine fois
.: Tracklist :.
01. Never Take Us Alive
02. Let's Get Outta Here
03. Legends
04. Criminals
05. Through the Pain
06. Never Walk Alone
07. Not for This World
08. Welcom to Oblivion
09. Silent Voices Kill
10. Statistics
11. Friends & Lovers
12. Lila, the Divine Game