Avec deux essais discographiques à mi-chemin entre puissance et mélodies, mais néanmoins réussis sur tous les points, les résidants gallois de Lostprophets ont désormais acquis une place de choix dans le paysage néo-métal. Pourtant et malgré le récent succès amené par Start Something, Mike Chiplin, batteur de la formation, quitte le groupe en plein enregistrement de son nouvel album avec le producteur Bob Rock, prétextant quelques divergences musicales. Une annonce qui donnait de quoi se questionner sur ce troisième opus…
C'est donc sans réelle surprise que l'on retrouve un Lostprophets changé, développant encore plus que par le passé son penchant mélodique ici prédominant. Le groupe conserve quelques belles réussites (« Everyday Combat », « Can't Catch Tomorrow ») dans la droite lignée de ses anciens rejetons, mixant des riffs catchy et entrainants avec le chant mélodique d'influence pop d'un Ian Watkins qui ne dérive qu'à de rares occasions vers les hurlements rauques, mais accouche en parallèle d'une bonne série de compositions héritant d'une étiquette rock'n'roll et n'ayant au final que très peu d'éléments permettant un quelconque rattachement au milieu du metal. L'énergie reste d'actualité, la quasi-totalité de ces douze nouveaux titres faisant preuve d'une rythmique de batterie soutenue (assurée par l'immense Josh Freese en studio), mais les mélodies prennent très majoritairement le dessus, accompagnées notamment de la présence nettement plus marquée de Jamie Oliver qui, en plus d'assurer les claviers et autres éléments électroniques, intervient désormais aux chœurs sur une grande majorité de refrains, permettant des dédoublements de voix profonds et touchants (le premier single « Rooftops », l'excellent « 4 :AM Forever », le très pop « Always All Ways »).
Incontestablement, le niveau et le talent de composition des cinq musiciens a grandement progressé, posant pour la première fois sur bandes quelques bons solos de guitares (« Everyday Combat », « The New Transmission ») qui, bien que relativement académiques, viennent apporter quelques envolées plutôt bienvenues. L'évolution est également particulièrement décelable dans les tirades de Ian Watkins, qui agrandit un peu plus l'étendue de son spectre vocal, assurant son chant avec une grande justesse sur certaines passades volontairement dépouillés (« Rooftops ») et atteignant avec plus grande aisance les aiguës (le refrain de « Can't Stop, Gotta Date With Hate », « Broken Hearts, Torn Up Letters And The Story Of A Lonely Girl »).
Si ces changements ne font pas de Liberation Transmission un excellent disque, l'ensemble à largement de quoi convaincre. Avec cette troisième livraison, Lostprophets signe un album au tempérament parfois fougueux, souvent mélancolique, mais toujours plaisant et de plus rapidement assimilable.
.: Tracklist :.
01. Everyday Combat
02. A Town Called Hypocrisy
03. The New Transmission
04. Rooftops (A Liberation Broadcast)
05. Can't Stop, Gotta Date With Hate
06. Can't Catch Tomorrow (Good Shoes Won't Save You This Time)
07. Everybody's Screaming !
08. Broken Hearts, Torn Up Letters And The Story Of A Lonely Girl
09. 4:AM Forever
10. For All These Times Kids, For All These Times
11. Heaven For The Weather, Hell For The Company
12. Always All Ways (Apologies, Glances And Messed Up Chances)