Ladylike Dragons, paraît que ça monte. Effectivement, trois ans seulement d'existence, un sacré paquet de premières parties de prestige, des dates aux Muzik'Elles, aux Solidays et j'en passe, le tout malgré un changement de patronyme, ça en jette. C'est donc avec le vent dans le dos que le groupe de Meaux dégaine sa première galette, Heart Burst, espérant entériner leur présence dans le paysage rock actuel. La recette n'est pourtant pas la plus porteuse en cette période : garage rock, formation power trio, héritage seventies, ce qui est revendiqué ici est loin des préoccupations en matière de rock de cette année 2009. Et tant mieux, parce que ça fait du bien.
Premières notes de « Slavery », on saisit assez rapidement l'essence musicale du trio, s'inscrivant dans une simplicité de jeu, de composition, de style. Ladylike Dragons ne veut pas passer par quatre chemins et souhaite avant tout produire une musique pop, effort légitime de leur part. Mis à part que eux s'en sortent mieux qu'un paquet d'autres formations actuelles aux mêmes revendications, pas de kitsch ni de faux-semblants. « Not a Love Song » parle directement, cet air enjoué, la voix de Cindy juste écorchée comme il faut sans oublier d'être sexy nous emporte sur les refrains, sans artifices. Bon, pour les obsessionnels de l'originalité, vous êtes mal tombés, mais avant de repartir, vous pouvez aussi vous poser une question. Des fois, vaut mieux pas laisser un peu l'intellectualisme au vestiaire, au profit de la spontanéité ? Ceci dit, si « My Need of Naughtyness » ou encore « Fuck Off (A Beautiful Day) » marchent également dans le sens de la chanson pop catchy et enjouée, certaines chansons savent se faire un peu plus intimistes et nuancées, ce qui donne de l'air à l'ensemble. « Campfire », peut être un peu trop longue pour être honnête mais sensible et feutrée, clôture agréablement l'album, « The Wisdom Of My Faith » et con côté rock de fin de soirée touche au but. Niveau inflences, on ressent quand même une très grande part de rock anglo-saxon dans la musique des Ladylike Dragons. C'est assumé (et ils ont raison) mais on peut également, par pincées, ressentir l'appartenance du groupe à une scène française. Rien ne choque au final, le tout étant bien dosé. Les cordes de « City And The Lights » cependant, tiennent plus du superflu, et ont tendance à desservir le morceau, par ailleurs pas dégueu. Yann et Seb, respectivement guitariste, déroulent quand à eux avec classe tout au long de l'album, sans esbrouffe.
Qu'on se le dise : Heart Burst n'est pas parfait. Mais, de bout en bout, il restera simple et spontané, et si vous ne dodelinez pas (au moins un peu) du chef en l'écoutant, posez-vous des questions, vous pourriez faire partie des blasés du rock ! Plus sérieusement, les Ladylike Dragons ont ici réussi leur objectif : montrer, par l'épreuve toujours difficile du premier album, qu'on allait devoir compter sur eux dans les mois à venir. A voir en tournée, des morceaux comme ça en concert, à n'en point douter, doivent se déguster comme un paquet de fraises tagada, facilement et avec un plaisir simple. Essai réussi.
.: Tracklist :.
01. Slavery
02. 13 Minutes
03. My Need Of Naughtyness
04. Travel Box
05. Fuck Off (A Beautiful Day)
06. City And The Lights
07. Like A Reptile
08. Not A Love Song
09. The Wisdom Of My Faith
10. Bound Together
11. Don't Get Me Wrong
12. Lose Control
13. Campfire