Headcharger a-t-il changé de dimension ? C’est la première question qui nous vient à l’esprit lorsque l’on introduit ce Slow Motion Disease. Auréolés de passages réussis au Hellfest, Sonisphères UK et Espagne, on attend une claque de plus après les très bons Watch The Sun et The End Starts Here plébiscités par la presse et le public… et on se la prend encore, Slow Motion Disease marquant une forme d’aboutissement d’un style suintant d’ambiances Southern Rock, transpirant le Stoner au Jack Daniel’s sans toutefois perdre de vue l’énergie des débuts. All Night Long !
Headcharger avance. Progressivement, mais le groupe s’installe de plus en plus durablement dans les fauteuils de la réussite musicale de la scène Rock alternative française. Au rythme d’un Gojira, tiens, puisque c’est l’élément de comparaison, chaque fois que « métal » français rime avec international. Headcharger et l’étranger, c’est une histoire d’amour plutôt bien débutée et ancrée dans les gènes du groupe : chant en anglais, influences US proéminentes et envie d’ailleurs, bien sûr, autant que possible. Pas de doute que si un groupe en a aujourd’hui le potentiel, c’est bien eux, réussissant le pari d’être à la frontières des deux tangentes Rock et Métal, s’appropriant des fans des deux côtés. Alan Douches (Sepultura, Fat Boy Slim) est toujours aux commandes du Mastering, et c‘est toujours l’écurie XIII Bis qui va essayer de les porter un peu plus haut avec ce quatrième effort.
Le contenu est détonant. Désarçonnant de facilité, prenant d’émotion, perlant d’agressivité positive. Comme le goût sucré du blend d’un vieux whisky sans l’âpreté des années. Trentenaires les Headcharger ? Et oui, seulement. Et heureusement d’un côté, car le son et les plans sont résolument modernes même si les inspirations vont plus du côté des 70’s et des racines du Rock. Un groupe qui a assimilé pas mal de choses, en fait. Tu chantes déjà « All Night Long » après deux écoutes ? C’est bon signe, non ? Tu accélères sur l’autoroute à chaque couplet de « Fires Of Hell » ou « Should Be Runnin’ » ? C’est normal, c’est à parier qu’ils en font même exprès. Tu pleures sur la beauté de la guitare acoustique de « Life Of A… » ? C’est encore normal, as-tu déjà vu un grand album de Rock sans sa belle ballade plantureuse ? Et le solo qu’il faut ? Il est sur « Spain Summer Sun »… La voix claire comme saturée, rocailleuse comme plus limpide est souvent bien placée. Peut-être certaines lignes mélodiques auraient pu être un peu plus recherchées et moins cliché… mais on aurait sûrement perdu un peu de cette spontanéité qui est aussi la marque de fabrique du groupe.
Globalement, les recettes sont les mêmes que sur The End Starts Here, et elles fonctionnent, forcément. Même un peu mieux. On n’attribuera pas le prix de l’innovation musicale à Headcharger mais on pourra sans problème leur donner celui de l’album Rock le plus efficace. C’est entraînant, ça groove et ça joue du tonnerre. Quoi ? Elles sont vieilles ces expressions ? Aussi vieilles que le Rock’n Roll, ce genre que les caennais maîtrisent aussi bien que The Jim Jones Revue par exemple, la petite touche Metal et Stoner en plus ; celle qui leur fera, on l’espère, toucher un public encore plus large avec ce Slow Motion Disease plus qu’abouti.
. : Tracklist :.
1. All Night Long
2. Don’t Need You
3. Using People As One Of The Fine Art
4. Fires Of Hell
5. Should Be Runnin’
6. Dusty Dreams
7. The Life Of A…
8. …Drifter
9. Spain Summer Sun
10 XIIIXII
11 Annoyin’n’noisy
12 Slow Motion Disease