Il y a des groupes comme Empyr qui défraient la chronique avant même d'avoir livré une petite seconde de leur premier opus. Empyr, étiqueté supergroupe pour le coup, en fait incontestablement parti. Pour ceux qui ne lisent pas les journaux, n’allument ni leur télé, ni leur radio, ni leurs ordinateurs, Empyr c’est ce combo bâtard né de la volonté d’ex musiciens renommés de la scène rock française de remonter sur les planches et de repartir à zéro.
Avec Benoît Poher et Florian Dubos (ex–Kyo et respectivement chanteur et guitariste), Benoît Julliard (ex–Pleymo, à la basse), Fred (Watcha – guitare) et Jocelyn (ex-Vegastar – batterie) le casting de cette superformation, à défaut d’être alléchant, montre un visage plutôt intéressant. Alors quid de ce premier opus ?
A mi-chemin entre un rock lourd et complexe et une pop mélodique et profonde, Empyr, disons le d’emblée, s’affirme comme un groupe original. Après avoir quelque peu amusé la galerie en balançant Deftones, Incubus ou encore A Perfect Circle comme principales influences, il est assez déconcertant de s’apercevoir que le combo à parfaitement digéré celles-ci. Et si l’épreuve de force consistait, non pas à en faire une parfaite copie, mais à pouvoir s’en servir et les modeler à sa façon, là encore Empyr s’en tire à merveille. Quelques semaines avant la sortie de l’album, Empyr propulsait le titre « Water Lily » en éclaireur sur le Myspace du groupe. Un titre percutant qui jouissait d’une montée en puissance progressive alternant passages aériens et riffs soutenus. Une mise en bouche particulièrement appréciée. C’est ensuite le single « New Day » qui débarquait, misant cette fois sur le potentiel radiophonique du morceau et son refrain imparable pour finir d’appâter les foules. Le reste de l’opus est à l’image de ces deux morceaux, tantôt puissant et ascendant à l’image d’un « Join Us » dont les vociférations finales nous rappellent Limp Bizkit, d’un « Tonight » ou d’un « God is my lover » à l’efficacité redoutable, ce dernier endossant pour le coup le statut de potentiel single.
Sous la houlette de Ken Andrews (dont la réputation n’est plus à faire et qui a notamment travaillé avec A perfect Circle) Empyr livre un premier opus très prometteur à l’Artwork soignée. Si le chant de Benoît Poher continue à agacer sur certaines compos et fait ressurgir de temps à autre le spectre de Kyo, l’ensemble est sublimé par les lignes de basses splendides de l’ex bassiste de Pleymo Benoît Julliard et par la joie retrouvé d’un Jocelyn qui semble bien plus à l’aise derrière ses fûts que lorsqu’il était chez Vegastar. La production est, de plus, excellente et l’ensemble s’avère donc cohérent sur le plan technique et radiophonique. De quoi rassurer Empyr sur ses envies de réussite en dehors de l’hexagone, le choix de l’anglais au chant s’avérant capital pour repousser les frontières.
Certes, le combo s’est affranchi de son appartenance au collectif Nowhere mais les Pleymo, Kyo et autres Vegastar ont laissé des traces dans les esprits qui ne risquent pas d’être oubliées de sitôt chez les fans de rock français, qui n’en finiront jamais de faire la comparaison. Pour autant The Peaceful Riot fait montre de qualités qui doivent faire d’Empyr un groupe à part entière. Détracteurs prenez du recul et comme moi prenez le temps de jetez une oreille à cette formation pour qui rien n’était gagné d’avance. Au-delà des considérations que vous aviez pour l’une ou l’autre des formations, l’enjeu est grand : donner une chance à nos formations de porter le drapeau du rock français en dehors de nos frontières.
.: Tracklist :.
01. God is my lover
02. New day
03. Birth
04. Tonight
05. Water Lily
06. The voice of the lost souls
07. Forbidden song
08. The one
09. The fever
10. My empress
11. March on
12. Join us