Une fois encore, nous pouvons faire l’éloge de Daria. Il s’en est fallu de peu pour que ce quatrième album voit le jour, après 15 années d’existence et plusieurs centaines de concerts, le groupe angevin a failli débrancher ses amplis. La rencontre avec Matgaz, batteur de Mars Red Sky, et une collaboration avec un nouveau label, Arctic Rodeo Recordings, en aura voulu autrement. « Impossible Colours » est une page importante pour Daria, mais c’est surtout un très bon album de rock !
Daria est un groupe qui nous accompagne depuis plus de 10 ans. Alors que le webzine venait de se lancer (en 2003, il y a plus de 12 ans !), nous recevions la démo « Tubes Are Warming Up » qui nous tapait dans l’oreille. En toute franchise, au début, on a pas accroché… mais il y avait un truc, on ne savait pas trop quoi, dans la voix, dans les guitares. C’est seulement en 2007, avec « Silencer », qu’on a commencé à comprendre que Daria possédait une énergie qu’aucun autre groupe ne réussissait à nous transmettre. Ce premier album reste brut de décoffrage et il nous faudra du temps pour lui donner sa place dans notre discothèque. En 2009, « Open Fire » nous fait comprendre que cette énergie si particulière est en fait l’urgence, c’est-à-dire une tension qui nous oblige à agir. Ce qui est nécessaire à ce moment-là, c’est d’écouter sans cesse « Life Proof Vest », comme une addiction. En 2012, « Red Red » consacre l’âme de Daria, avec une série de titres à couper le souffle, mélancoliques et intenses ; on ne peut plus se passer de « Prove Me Wrong ». Si le groupe ne trouve pas forcément un écho auprès d’un large public, pour la première fois, nous aurons l’occasion de les voir sur scène – un beau souvenir. Tout ça pour vous dire que ce quatrième album, après presque 4 ans d’absence, on ne voulait plus l’attendre !
« Impossible Colours » s’inscrit dans la continuité de « Red Red », comme l’un des meilleurs albums produit par Daria. On retrouve l’urgence et la mélancolie qui nous faisaient vibrer dans des titres tels que « A quiet anarchy » ou « Margins ». Mais surtout, Daria étend sa palette d’harmonies pour nous livrer des titres plus ambiancés, à l’instar du morceau éponyme, d’ « Empirical dismay » ou de « A Tired Hand », avec sa ligne de basse ronflante. « Impossible colours » n’est pas un album solaire, mais on est bien loin de l’œuvre monolithique de « Silencer ». Daria a su trouver un équilibre dans des compositions résolument rock (« February », « Suspension of Disbelief », « Past/simple »…).
Il ne nous reste plus qu’à espérer qu’une suite rapide soit donnée à cet album. En attendant, nous ne manquerons d’aller voir Daria sur scène, sous aucun prétexte !
Tracklist
1. Past/Simple
2. Margins
3. February
4. A quiet anarchy
5. Impossible colours
6. A tired hand
7. Suspension of disbelief
8. The ghost in the machine
9. Inner dialogue
10. I live in a Scottish castle
11. Coup de Grâce
12. Empirical dismay