Vous ne connaissez pas Alain Johannes ? Vous rigolez j’espère car ce quidam joue tout de même aux côtés de trois légendes du rock Josh Homme (Kyuss, QOTSA), Dave Grohl (Nirvana, Foo Fighters) et John Paul Jones (Led Zeppelin) au sein de Them Crooked Vultures. Souvent dans l’ombre de ses fréquentations, il sort enfin son album solo après quelques projets qui n’auront pas traversé l’Atlantique.
Peu connu du grand public, Alain Johannes gravite pourtant dans les studios de Californie depuis quelques décennies et se voit mêlé de près ou de loin aux projets de Queens of the stone age : sa femme sera claviériste de tournée du groupe, il sera crédité en tant qu’ingénieur et guitares additionnelles à plusieurs reprises depuis Lullabies to Paralyze. Alain Johannes sort véritablement de l’anonymat avec la tournée de Them Crooked Vultures en 2009. Pourtant, on ne peut pas dire que la tâche soit facile pour lui avec trois monstres du rock à ses côtés. Modeste, Alain Johannes témoigne pourtant d’un talent incomparable lorsqu’il s’approche d’une guitare. Ce premier album, Spark, édité par le label de son pote Josh Homme (Rekords Rekords) est un petit bijoux de dextérité et de maitrise guitaristique.
Usant de divers instruments peu habituels en complément de son éternelle guitare électrique (Harmonium, guitare 12 cordes et Cigfiddle entre autres), Alain Johannes nous dévoile toute sa palette d’artiste, encore sous-exploitée dans ses projets « à notoriété ». Spark est un album résolument acoustique même s’il s’égare par moment, toujours avec subtilité, sur des envolées électriques. Si cet album vise bien à mettre en avant l’artiste, Alain Johannes ne fait pas de démonstration abusive de technicité, mais reste un travail de composition où les mélodies se font sensibles. Débutant sur les envolées de « Endless Eyes », on découvre le timbre de voix passionné de cet homme de l’ombre. La rythmique est terriblement bonne, la mélodie est touchante. Puissant, vrai, Alain Johannes nous transporte dans un monde féérique. L’enchainement se fait avec « Return to you », balade pop, avant de se taire pour laisser place au sublime « Speechless ». La description de ce titre se passe de mots, tant la partie instrumentale est transcendante. « Make God Jealous » est probablement la composition la plus démonstrative de la technique d’Alain Johannes, avec une longue plage instrumentale aux parties de cordes complexes. Morceau empli d’un morceau d’âme, « The bleeding whole », est probablement la composition qui vous fera frissonner avec sa longue montée qui aboutie sur un refrain où la voix du maître se châtre avant de repartir tout en puissance sur « Gentle Ghosts », comme un écho au premier titre de l’album. L’album se clôt un peu précipitamment sur un huitième titre, « Unfinished Plan », une balade monocorde et pesante qui ouvre de nouveaux horizons sur un dernier couplet.
Premier pas vers la reconnaissance pour Alain Johannes, Spark est un album sublime, prenant et extrêmement riche malgré sa durée courte. A découvrir absolument.
.: Tracklist :.
1. Endless eyes
2. Return to you
3. Speechless
4. Make god jealous
5. Spider
6. The bleeding whole
7. Gentle ghosts
8. Unfinished plan