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Curumin – Japan Pop Show

Curumin - Japan Pop ShowCurumin a une généalogie pour le moins originale. S’il est originaire de Sao Paulo (au Brésil), il est aussi le descendant d’espagnols et de japonais. Les trois équipes sont qualifiées pour le mondial, l’histoire ne dit pas laquelle il supportera le mois prochain. Par contre, sa musique a déjà pu être remarquée par les plus attentifs dans les jeux vidéos Fifa Street 2 et Fifa 2009. Grâce au label Makasound, la France peut s’aventurer un peu loin dans la découverte, avec la sortie du second album du Brésilien.

Si il y a autant de football et autant de précisions sur les origines de Curumin, c’est qu’elles sont assez nécessaires (enfin avec une grande relativité pour ce qui est du football) dans l’approche à avoir de sa musique, qui en dérive directement. Tout d’abord, ses titres apparaissent comme très bossa et très nova. On se plait à penser à des longues plages de sable, à des tennis-ballon pieds nus, à Gilberto Gil. En bref, Curumin ne déroge pas à la règle du cliché brésilien vu de France. Quelque part, c’est rassurant. D’autant que si on aime, c’est tout bénéfice et une bonne moitié de l’album plaira d’emblée.

Mais d’un autre côté, Curumin, c’est un homme hétéroclite qui s’est fait remarqué par Blackalicious lors d’une tournée brésilienne. Son Japan Pop Show, c’est cette rencontre avant tout. En véritable capitale de l’album, « Kyoto » (où donc Blackalicious pose sa patte) s’impose comme le meilleur titre de l’album. Sans être nécessairement le plus radical, à l’image de Brasilia, qui cherche à faire tourner la tête du Brésil un plus au centre. « Kyoto » évite la côté bossa-nova en intégrant une dose suffisante de rap, de synthé délicieusement électro et pourquoi pas même une ambiance tribune du Parc des Princes sans insultes. « Kyoto », c’est une étape sur un front pionnier qui continue de progresser vers une terra incognita.

Si Curumin ne paye pas de mine au départ (il est même rassurant avec son refrain « japani popi shou » anglo-portugais du premier titre), il montre ainsi qu’il a une belle envergure à sa disposition.  Tout du moins il est l’ambassadeur d’une musique brésilienne qui résiste au statut de folklore. Au sortir de l’album, il semble capable de donner de multiples variantes à ses morceaux et ne pas hésiter à se frotter à des choix risqués. Preuve par les faits, l’album commence tambour battant et s’achève en toute discrétion par une attendrissante ballade anglophone.

D’une manière générale, Japan Pop Show varie entre les titres classiques et ceux qui montrent qu’il y a de la suite dans les idées, notamment avec un mélange de plusieurs cultures. Dans ces moments là, ce mix world-music fait un peu l’effet qu’obtient parfois Damon Albarn avec GorillaZ. La référence n’est pas si flatteuse sur l’écoute de certains titres (« Fumanchu », « Dancando No Escuro »..) qui pourraient avoir leur place dans Plastic Beach.

On aurait pu croire que Curumin était encore un Brésilien venu nous donner la leçon, alors qu’on a démontré ce qu’on savait faire en 86, 98 et 2006. Mais l’approche est donc bien plus subtile. C’est un Brésil qui sait communiquer avec l’Occident, sans tomber pour autant dans l’écueil de 1994, un oubli total des fondamentaux. Ici, ça ne gagne certes pas à tout les coups ; mais du coup, on y revient avec plaisir. On ose même se dire, après de multiples écoutes, que cet album pourrait être dans la durée un des plus rafraîchissants de ces dernières années.

.:Tracklist:.
01. Japanpopshow
02. Compacto
03. Kyoto
04. Dançando No Escuro
05. Salto Com Joelhada No Vacuo
06. Magrela Fever
07. Caixa Preta
08. Saida Bangu
09. Misterio Stereo
10. Mal Estar Card
11. Sambito
12. Esperança
13. Fumanchu
14. In The Hot Sun Of Christmas Day

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