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Chronique : Pennywise – Never Gonna Die

Que peut-on attendre de Pennywise en 2018 ? Formation culte de la scène punk-mélo Californienne, le quartet a imposé ses lettres de noblesses au genre sans jamais se corrompre. Une intégrité qui aura partiellement privée le groupe d’une véritable reconnaissance grand public à l’époque ou un The Offspring squatte les ondes, mais qui aura offert à ce dernier une exceptionnelle longévité. Si la période post-Full Circle – 1997, déjà – restera moins marquante, Pennywise avait malgré tout amorcé en 2012 un virage intéressant. Temporairement privée de son leader Jim Lindberg, le groupe intégrait Zoli Téglás afin de livrer un All or Nothing coup de fouet. Une expérience unique, Lindberg regagnant son poste presque aussitôt et engageant rapidement un retour vers un son très classique avec Yesterdays, disque mi-figue mi-raison partiellement composé de vieilles compos retravaillées. Never Gonna Die marque donc le « véritable retour » du gang d’Hermosa Beach. Un disque au titre certes évocateur mais sans véritable surprise.

Difficile pour Pennywise de rivaliser avec ses propres créations. Le groupe reste en effet l’un des investigateurs du skate-punk des nineties et aura à ce titre livré une brochette de disques absolument indispensables, bardés de hits simples mais incroyablement efficaces. Des albums comme About Time, Full Circle et Land of the Free n’ont pas pris une ride – ou si peu – et s’imposent assurément comme des monuments du genre. S’ils travaillent désormais à un rythme tranquille – quatre années séparent ce disque de son prédécesseur –, loin de l’urgence des débuts, les « anciens » de Pennywise ont cependant toujours leur mot à dire. Engagé à fond les ballons depuis ses premières années, le groupe affiche une véritable légitimité à présenter sa fraise alors que les USA se voient engluées dans une ère-Trump à la politique bien trouble. Le frontman cinquantenaire Lindberg balance comme toujours ses vocaux avec verve. Rien de bien neuf, mais le bonhomme garde à l’esprit la nécessité de livrer un discours intelligent au service de mélodies efficaces. Ce n’est déjà pas rien.

Si Pennywise ne s’est jamais véritablement réinventé au cours de ses désormais trente années de carrière, le groupe à le mérite de n’avoir jamais sombré dans la pop ou autres velléités commerciales. Comme d’hab’, le quartet joue vite et pose ici sur bandes quelques riffs bien sautillants. Les musiciens connaissent leur grammaire sur le bout des doigts et l’imposant guitariste Fletcher Dragge, fidèle au poste depuis 1988, impose une nouvelle fois une cadence d’enfer. Les solis s’enchaînent avec fluidité, les timings sont resserrés au maximum et le débit de Lindberg soutenu. C’est rapide, précis et parfaitement calibré. La production, claire mais jamais trop gonflée, met parfaitement en exergue les refrains. Et Never Gonna Die compte quelques titres (« Live While You Can », « Can’t Be Ignored ») qui devraient parfaitement s’intégrer à la set-list de la tournée à venir.

Les dinosaures de Pennywise tiennent toujours la route. Never Gonna Die est un disque honnête, bien foutu et surtout parfait pour l’été. Les aficionados conserveront probablement une préférence certaine pour leurs œuvres plus anciennes, mais ce douzième disque se parcourt sans déplaisir. Force est de constater que la scène punk US n’a pas connue de véritable grosse explosion depuis la fin des nineties / début des années 2000 et que le retour d’un vétéran comme Pennywise, droit dans ses bottes malgré le poids des années, fait toujours son petit effet.

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