Ca y est, le nouveau Aiden est disponible et pour être tout à fait honnête l'impatience ne nous avais pas véritablement rongés. La faute à une précédente copie bien trop niaise et calibrée FM qui s'était de suite avérée indigeste et presque nocive pour les conduits auditifs. Malgré tout, il fallait se remettre en selle et accueillir ce nouvel opus avec méfiance, certes, mais avec professionnalisme et objectivité. Knives, puisque c'est le nom de ce disque, s'est donc invité sur ma platine et, soyons franc, n'a pas tarder à révéler de surprenantes qualités. Alors, Aiden est-il vraiment de retour ?
Première bonne, très bonne, initiative, le disque ne contient que dix titres. Bien plus facile à analyser, non pas par excès de paresse, mais bien par souci de tout imprimer correctement sans se perdre dans un cercle trop répétitif. Pour aller à l'essentiel, Knives rien vraiment rien à voir avec Conviction, le disque qui le précédait. Exit la pop électronique et sans saveur, aurevoir les expérimentations trop risquées et totalement ratées de William Control, le frontman du combo. Aiden renoue bel et bien avec le punk rock mélodique à tendance goth de ses débuts. Le premier extrait « Scavengers Of The Damned » avait déjà ouvert la voie à ce retour aux sources qu'attendaient la plupart des fans du combo. Plus incisif, bien plus technique, laissant les guitares revenir au premier plan, un titre qui ne révèle comme seul défaut son manque de caractère par rapport au catalogue du groupe.
Et la suite est tout aussi réjouissante. « Let The Right One In », qui est probablement le meilleur morceau de cette galette, s'annonce comme une pure suite de « We Sleep Forever », prouvant au passage qu'on peut être mélodique mais rester terriblement Rock'n'roll. Quelle surprise lorsque l'on repense à Conviction qui avait annihilé toute la fougue et tout le rock de Aiden au profit de ballades faussement énergiques. Un titre brillant ou Control n'est pas le seul à retrouver de sa superbe, accompagnés par un batteur réanimé et des musiciens plus tranchants, plus concernés. Le refrain est intense, heavy, la production est soignée.
A signaler aussi le superbe « Crusifiction », son approche plus métal. Malgré le chant trop électronique et surfait du frontman, basse et guitare se donnent la réplique avant que cette dernière exécute un solo puissant et bienvenu. « The Asylum » finit de me réconcilier avec Aiden, rapidité d'exécution très punk, des choeurs retrouvés et scandés avec passion. Certes, sur l'ensemble de la galette, on note ça et là les traces de l'expérience électronique et solo de William Control, son amour pour Depeche Mode, son goût pour l'expérimentation, pas forcément un plus bien au contraire. Heureusement, cela n'altère en rien de très bons titres tels que « Elizabeth » ou « Excommunicate », qui, toujours dans cette orientation punk – goth mélodique, font de Aiden un des grands représentants du genre. « Black Market Hell » conclue ce disque avec intensité, se laissant séduire par le scream, la aussi de qualité il faut le dire. Aiden ose même le traditionnel titre caché, en acoustique pour le coup.
Dix titres, dix bons titres donc. Rien de transcendant certes, à part le magique « Let The Right One In » qui vient de passer, chez moi, la barre symbolique de la vingtaine d'écoute successive, mais du bon Aiden, surtout par rapport à l'opus précédent. Probablement en réponse à l'accueil mitigé de Conviction, Aiden à choisi de revenir aux sources, de nous servir ce punk rock mélodique qui lui va à merveille et qui fait de lui un des plus grands dans sa catégorie en compagnie des AFI et autres Tiger Army. Plus qu'une surprise donc, un véritable bonheur. Il ne reste plus qu'à convaincre les gars de changer de look.
.: Tracklist :.
01. Killing Machine
02. Let The Right One In
03. Scavengers Of The Damned
04. Elizabeth
05. Crusifiction
06. The Asylum
07. Portrait
08. Excommunicate
09. King On Holiday
10. Black Market Hell