Un groupe français avez-vous dit? Le doute s’installe dans le truc qui se situe entre mes deux oreilles, tant celle-ci n’ont pas souvent entendu cette nationalité rimer avec un son pareil. Est-on au moins sûr qu’Aaron Harris (Isis) n’a pas fait les parties de batterie? Que Joe Barresi n’a pas façonné le son précis et planant de ce… «Tryptich»? Arrêtez de me mentir, cette voix, c’est Brandon Boyd d’Incubus, non? Vous êtes sûr? Bon, je veux bien vous croire, mais laissez-moi au moins le bénéfice du doute. C’est donc un certain Kimo qui aurait créé ce groupe en 2004, et une chose est sûre, c’est qu’il est sacrément doué. Sacrément doué pour imposer une voix mainstream qu’on pourrait qualifier d’énervante ou gentillette si elle n’était pas posée dans ce contexte Rock-Métal à la fois destructuré mais terriblement cohérent, soutenu par un couple basse-batterie détonant. Et attention, la voix sait se faire plus méchante quand il faut («I Am Your Savior»), titillant les aigus dissonants à la manière d’un Jonathan Davis inspiré (si si, je vous jure il l’a été). Mais la galette contient le défaut de ses qualités, à savoir l’absence d’un côté malsain plus que nécessaire pour donner de la crédibilité à un disque Métal. C’est vrai quoi, déjà qu’on ne mange plus de chauves-souris sur scène et qu’on ne s’asperge plus de sang, il faut au moins que le son soit un tantinet couillu. Et c’est sérieusement un aspect qui manque à cet opus, bien que la profondeur méchante de l’album sort parfois sur «Return To Chaos», par exemple, ainsi que sur la fin dantesque (dans le bon sens du terme) mais aussi sublimement mélodique de «The Road To Awe».
Autre écueil que le combo aurait pu éviter, c’est la présence parfois superflue du chant sur certaines parties. Comme le disait le grand poète Kurt Cobain, «Simplicité=Efficacité»! Ca n’a jamais été aussi vrai que sur ce disque, néanmoins il y a un vrai parti pris artistique et ne doutons pas que le groupe saura corriger cet aspect sur ses prochaines pérégrinations discographiques. Il y a des moments ou le silence vocal sur des parties instrumentales fortes est nécessaire… mais ne boudons pas notre plaisir. Si toutes les productions étaient de cet acabit, on n’aurait aucun mal à continuer d’aller chez le disquaire acheter des albums. Et sur ce coup là, allez y sans trembler, vous ne serez pas déçu. Quant à nous, on attend impatiemment d’aller voir si la précision d’exécution entrevue sur cet album se vérifie sur scène. Et par pitié, Messieurs de The Long Escape, ne nous décevez pas!
.: Tracklist :.
1. New Beginning
2. Upon the Head
3. I Am Your Savior
4. Collapse
5. Return to Chaos
6. The Big Plan
7. Encelade
8. Low Class Citizen
9. Crisis
10. The Road to Awe
11. Depression