En 2007, Parkway Drive connaissait son premier véritable succès au sein de la scène metal, avec une claque sauvage intitulée Horizons. Trois ans plus tard, le groupe australien lance un brûlot épileptique qui nous emmène bien loin du calme Grand Bleu de Luc Besson. Deep Blue, troisième album de Parkway Drive est une goutte d’acide dans un verre d’eau ou une décharge électrique dans l’aquarium de votre fidèle bubulle. A vous de juger.
Après leur succès avec Horizons, Parkway Drive eut l’occasion de se produire aux côtés des meilleurs groupes de la scène metalcore : Killswitch Engage, Bury Your Dead ou Darkest Hours. Véritable apogée pour le groupe de Byron Bay, la sortie de Horizons se concrétise en 2009 avec la sortie d’un DVD live qui exprime toute la force de ces surfeurs déchus et qui reprend les premiers « hits » du groupe extraits de l’EP Don’t close your eyes (2004) et de l’album Killing with a smile (2006). A l’issue de leur participation au Warped Tour 2010, Parkway Drive retourne en studio avec le producteur Joe Barresi pour enregistrer un album sombre et lourd. Quelques pointures les rejoindront pour donner naissance à deux featurings complétant les onze autres titres de Deep Blue : Brett Gurewitz de Bad Religion sur « Home is for the heartless » et Marshall Lichtenwaldt de The Warriors sur « Hollow ».
A l’écoute de cet album, on comprend vite pourquoi Winston McCall, le chanteur de Parkway Drive, a déclaré que cet opus est le plus brutal et le plus lourd de toute la discographie du groupe. Parkway Drive taille dans le vif avec des rythmiques bulldozer et une saturation vocale digne du roi de la jungle ! Deep Blue est un pavé assez difficile d’accès en comparaison de Horizons car les compositions laissent transparaitre moins d’émotions et moins d’amplitude dans les ambiances. Parkway Drive semble avoir voulu forcer le trait de la sauvagerie primaire passée la première minute de silence du morceau d’introduction, « Samsara ». Beat blasting et double pédale font la loi sur la quasi-totalité du reste de l’album avec un démarrage en trombe sur « Unrest », qui ne laisse pas sans penser à Architects. Parkway Drive possède cependant cette marque de fabrique en s’exprimant avec une étonnante facilité au travers de singles efficaces, à l’image de « Sleepwalker » : riff accrocheur, refrain groovy et parties vocales hurlées donnant l’envie de dérouiller le premier venu.
En revanche, Parkway Drive s’éloigne de cette facilité à produire des morceaux rapidement mémorisables pour nous proposer une série de titres où prime l’énergie brute. Toujours plus vite, toujours plus fort, voici probablement la proposition qui résume le mieux Deep Blue. « Pressures » avec sa rythmique pachydermique est l’un de ces moments jouissif où, à l’aide d’une accroche dénuée de mélodie, Parkway Drive réussi à produire la même sensation de puissance qu’une rafale de Kalachnikov. Quelques soli épiques viennent contrebalancer la simplicité de ces parties instrumentales avant d’enchainer deux titres plus tard avec « Karma » et son riff barbare. Ultime décharge, « Set to destroy », clôture l’album comme un dernier acharnement sur nos tympans.
Si Deep Blue ne possède pas la verve de son prédécesseur, il n’en reste pas moins un bon exemple de metalcore puissant avec un penchant de plus en plus poussé pour une violence digne des groupes de la scène hardcore historique. Parkway Drive ne réinvente pas la roue même si on semble pressentir aux travers de certaines compositions un rapprochement vers plus de brutalité en dépit d’émotions. Parkway Drive serait-il en quête de la reconnaissance de la scène hardcore imperméable aux valeurs des groupes teenagers ?
.: Tracklist :.
1. Samsara
2. Unrest
3. Sleepwalker
4. Wreckage
5. Deadweight
6. Alone
7. Pressures
8. Deliver Me
9. Karma
10. Home Is for the Heartless (featuring Brett Gurewitz of Bad Religion)
11. Hollow (featuring Marshall Lichtenwaldt of The Warriors)
12. Leviathan I
13. Set to Destroy
