Avant toute chose, une petite remise à niveau s’impose. Car bien que la popularité du combo d’outre Rhin ne cesse d’augmenter, elle est moins importante que celle de groupes tels que Oomph! ou Rammstein, références en la matière. Eisbrecher, c’est le fruit de l’association de deux anciens membres de Megaherz (groupe connu et reconnu en Allemagne ainsi qu’aux Etats-Unis), Alexx Wesselsky (chant) et Noël Pix (guitare et programming). Ils évoluent dans un style de metal indus très influencé electro et martial sans pour autant délaisser le côté mélodique. La voix d’Alexx est très grave, souvent parlée et s’intègre idéalement aux compositions, leur conférant une atmosphère sombre et glaciale.
Maintenant que les présentations sont faites, entrons dans le vif du sujet. Eiszeit est dans l’ensemble beaucoup plus posé et dans un sens plus édulcoré que ses prédecesseurs. Certes, des morceaux comme « Böse Mätchen » ou l’éponyme et tonitruant « Eiszeit » nous régalent, laissant présager un Eisbrecher des grands jours, mais l’enthousiasme va bien vite retomber. En effet, les très pop « Gothkiller » et « Bombe » (qui n’en est pas une), avec au passage des backing vocals féminins tout bonnement futiles et qui desservent la musique plus qu’autre chose, inquiètent. Où est donc passé l’Eisbrecher qu’on connaît, efficace et rentre-dedans ?? Sûrement pas du côté de « Dein Weg » et de « Segne Deinen Scherz » (qui aurait pu être écrite par Julien-K) ! On se trouve à des années lumières d’un « Vergissmeinnicht » ou d’un « Phosphor ».
Argumentons un minimum. D’une manière générale, les guitares sont bien trop effacées et de plus en plus en retrait par rapport aux synthés, hormis sur une ou deux exceptions (« Supermodel », « Der Hauch Des Leben ») qui manquent malgré tout d’impact. Aussi, on sent planer sur Eiszeit un manque d’inspiration évident : les morceaux sont sans âme, ennuyeux, et l’envie de passer à la suivante est presque inévitable. Enfin, l’ambiance froide et austère qui était la marque de fabrique de la formation a quasiment disparu. Les morceaux n’en deviennent que plus fades.
Trop pop pour être apprécié des fans d’electro indus, pas assez harmonieux pour plaire aux néophytes du genre, on se demande véritablement à quel public s’adresse cet Eiszeit. Pas sûr qu’on ait un jour la réponse.
Eisbrecher était attendu au tournant. Force est de constater que le résultat est loin d’être à la hauteur de nos espérances. Le groupe s’éloigne de plus en plus de son style d’origine et nous livre une bonne demi-douzaine de titres insipides et sans consistance. Le reste est de qualité, reconnaissons-le, mais globalement, les points négatifs prennent largement le pas sur les aspects positifs d’Eiszeit. On attendait mieux d’un groupe de cette trempe.
.: Tracklist :.
01. Böse Mädchen
02. Eiszeit
03. Bombe
04. Gothkiller (feat. Roberto Vitacca)
05. Die Engel
06. Segne Deinen Schmerz
07. Amok
08. Dein Weg
09. Supermodel
10. Der Hauch Des Lebens
11. Kein Wunder
12. Amok (Renegade Remix)
13. Schwarze Witwe (TLP Remix)