Dans les albums de ce que l’on va gentiment appeler la période «creuse» de Deftones, il y avait toujours un ou deux titres à sauver du naufrage, car le talent existait toujours. Depuis Diamond Eyes, on réapprend à écouter leurs albums du début à la fin et y prendre un plaisir constant, surpris de temps à autres par une mélodie géniale («Gauze»), un break qui tue («Graphic Nature») ou des riffs percutants, encore et toujours. Alors que Korn n’a jamais réussi à se renouveler et se perd dans des essais Dubstep à la limite de l’affligeant, Deftones accomplit le tour de force de conserver le génie de ses années dorées (époque Around The Fur et White Pony) tout en étant résolument moderne sans verser dans l’aberration commerciale à la Second Law de Muse. Peut-être que dans dix ans, Deftones fera toujours le même genre d’albums et que l’on en sera écœuré, mais pour l’instant leurs offrandes nous montrent que ce groupe est bien vivant et qu’il vieillit plutôt bien en gardant les éléments séduisants du début.
Alors il est clair que Chino fait vibrer notre fibre nostalgique avec ce «Rosemary», qui nous fait replonger la tête la première dans le changement de siècle qui avait vu éclore le White Pony, qui divise encore aujourd’hui les fans de Neo-Metal et les autres. Deftones fait peut-être toujours presque la même musique qu’il y a une petite quinzaine d’années, mais aujourd’hui personne ne se risquerait à appeler cela Neo-Metal et donc à jeter le discrédit qui était habituellement associé à ce style… Comme quoi la vérité d’une époque n’est plus celle d’une autre, et c’est tant mieux. Chino peut maintenant librement délivrer son chant à la limite du rappé et ses cris aigus sans qu’il soit étiqueté «bouse Neo-Métal», alors que l’excellent «Goons Squad» présent sur ce Koi No Yokan est extrêmement proche des Deftones des débuts. Peu importe, ils sont bien les seuls rescapés de cette époque et prouvent une fois de plus que vague Néo-Métal ou non, ce groupe aura marqué son époque et le Rock de manière plus large. Et on ne va pas s’en plaindre.
.: Tracklist :.
1. Swerve City
2. Romantic Dreams
3. Leathers
4. Poltergeist
5. Entombed
6. Graphic Nature
7. Tempest
8. Gauze
9. Rosemary
10. Goon Squad
11. What Happened To You ?
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