Dagoba compte aujourd’hui parmi les poids lourds du metal français. En cinq albums, le groupe a affiné son approche, partant d’un son typé néo aux entournures pour aboutir sur une formule bien personnelle. Gonflée à bloc, accessible mais assurément efficace, la musique du quartet bourre dans le lard sans jamais oublier la musicalité, ce petit quelque chose mélodique qui reste aisément en tête. Désormais bien installé sur la scène hexagonale, bien accueilli à l’étranger, Dagoba se fendait en juin 2014 d’un énième passage au Hellfest, rendez-vous désormais incontournable des aficionados de musiques burnées. Capté pour les besoins d’Arte Live Web, le concert bénéficie aujourd’hui d’une sortie physique limitée.
Le quartet marseillais est un véritable bulldozer. Sur disque, Dagoba livre ses uppercuts façon blockbusters. Pilonnage rythmique, chant mi-clair mi hurlé, refrains fédérateurs : la formule est bien connue et parfaitement calibrée. Pas trop bourrins, jamais véritablement sirupeux, les morceaux du groupe prennent assurément une dimension autre sur scène. Plutôt à l’aise dans l’exercice, Dagoba livre ici un court condensé de son énergie et de son amour pour les planches. Le cadre est en effet des plus favorables : programmé sur la main-stage du festival, les musiciens bénéficient d’une audience maousse pour déployer son arsenal musical. Chose dont ils s’acquittent sans perdre la moindre seconde du temps accordé. Et surtout en passant en revue l’ensemble d’une déjà large discographie. Car si les marseillais sont là pour présenter Post Mortem Nihil Est, ces derniers piochent dans l’intégralité de leur répertoire – y compris le mal aimé Face The Colossus, victime en son temps d’une production trop brouillonne – afin de construire un set solide bardé d’hymnes fédérateurs. Quarante minutes, huit compositions : le concert est court mais centré sur ce qui fait « l’essence » Dagoba. Du hit power-métal qui bastonne sec, le tout servi par une interprétation nickel-chrome.
Un concert est par définition plus ou moins imparfait. Aucun groupe n’est à l’abri d’un léger souci technique, d’un larsen, d’un fan qui déraille ou d’une ligne vocale qui dérape. Dagoba fait ici le choix de conserver les aspérités du son, et livre un produit 100% authentique, sans overdubs abusifs. Du pain béni. Ce CD / DVD se profile en effet comme un témoignage sans artifices – le montage est simple et lisible, le son clair et puissant – et retranscrit à merveille tout le potentiel d’une formation qui se donne sans compter. Wall of death massif, invitations répétées au circle pit, Dagoba ne relâche jamais la pression et livre un live survitaminé qui s’ingère d’une traite, sans perte de motivation. On notera bien quelques reproches de ci et là – à commencer par un chant trop en retrait sur le premier titre –, voire une petite pointe de regret concernant l’horaire trop matinal de la prestation, mais la qualité générale de la prestation aura tôt fait de reléguer au second plan les rares défauts de ce témoignage audio / vidéo.
Ce Hellfest MMXIV est un beau cadeau pour les fans du combo marseillais. Les novices auront pour leur part l’occasion de découvrir la force de frappe de Dagoba directement dans leur salon. Un K.O. en moins d’une heure : on en redemande.
. : Tracklist :.
01. Intro
02. I, Reptile
03. The Man You’re Not
04. The Nightfall and all its Mistakes
05. Black Smokers (752° Fahrenheit)
06. When Winter…
07. The Great Wonder
08. It’s all About Time
09. The White Guy
10. Outro
