Golf Records s'est fait le spécialiste du hardcore / metalcore en signant une bonne tripotée de formations typées américaines débarquées de contrées qui ne se démarquent que trop rarement pour leur scène rock. Après I Killed The Prom Queen en début d'année, l'Australie est une seconde fois à l'honneur avec l'arrivée des très jeunes musiciens de Carpathian, qui signent avec Nothing To Lose un premier essai marqué au fer rouge par le mouvement new-yorkais.
Indiscutablement, l'ombre de Madball, Comeback Kid ou encore Hatebreed semble planer sur ces dix premiers brûlots survoltés qui ne manqueront pas de créer de furieux mouvements de foule lors de leurs transpositions sur scène. Le quintet est encore jeune et semble en effet avoir du mal à se détacher de ses influences, d'où un certain manque d'originalité ainsi qu'une prise de risque minimale. Nothing To Lose n'est pas un mauvais album pour autant, Carpathian ayant même plutôt bien mis en forme sa livraison. Le quintet ne s'autorise aucun temps mort, balançant la sauce à 250 à l'heure et torchant sa dizaine de compositions en à peine vingt-cinq minutes. Le format est certes classique, mais hautement efficace et fédérateur. Dans la plus pure tradition hardcore, les mosh-parts s'enquillent avec violence, les riffs en acier trempé sont brutalement assénés sur une rythmique pachydermique qui ne lésine pas sur l'utilisation de la double pédale et chaque refrain se voit accompagné de phrases scandées par le reste de la formation (« Love Song », « End Of The 1980's »). La présence d'une seconde guitare permet également de plaquer des plans plus mélodiques et bienvenus sur les accords marteau-piqueurs qui viennent habiller la majorité des compositions (l'excellent « Suckerpunch », à peine deux minutes au compteur).
Malgré ce manque d'innovation flagrant, Carpathian gagne des points en ne sombrant à aucun moment dans la facilité, en particulier au niveau des tirades vocales. Au contraire d'un Bleeding Through (musicalement très proche mais qui s'est mis avec son dernier opus une partie de son public à dos), les cinq Australiens ne laissent aucune place au chant clair ou à une quelconque ballade. Le chant demeure braillard et aboyé, sans aucune concession. Mais si le manque d'originalité pourra être rapidement oublié, il en sera cependant tout autrement en ce qui concerne la grande répétitivité de l'ensemble. Car c'est bien là que le bas blesse réellement : aucun morceau ne donne clairement l'impression de se détacher d'un autre, même après plusieurs écoutes attentives. Dommage, car ceux-ci sont véritablement énergiques et de plus extrêmement bien capturés par une production léchée et puissante.
A défaut de sortir un album révolutionnaire, Carpathian livre avec Nothing To Lose un premier jet enragé et ne cédant à aucun moment aux sirènes du commercial, ce qui s'avère déjà être une grande qualité. Reste que la musique de ses nouveaux venus se calibre d'avantage pour la scène.
.: Tracklist :.
01. End Of The 1980’s
02. Drop It Like It’s Hot
03. Who The Fuck Taught You Snaps ?
04. Six Months
05. Nothing To Lose
06. Love Song
07. The Rules Of Attraction
08. Explosions
09. Suckerpunch
10. End Of The World