Bukowski est un groupe parisien de power rock formé en 2007, plutôt prolifique puisque Strangers est déjà leur 5e album. Le nom du groupe est un hommage au célèbre écrivain américain Charles Bukowski (1920-1994), dont les écrits étaient habités par les femmes et l’alcool. Financé en partie sur Ulule l’été dernier, après quelques changements de line up, les Parisiens ont ainsi choisi l’autoproduction pour Strangers, par souci de retrouver une indépendance financière mais surtout artistique. Pendant cette campagne, Bukowski nous a promis un retour aux sources, en faisant par exemple appel à Mamzelle Mamath pour l’artwork (celle-ci ayant déjà travaillé avec le groupe en 2011 sur leur album le plus célèbre The Midnight Sons). Bukowski a également annoncé un nouvel opus “lourd, et sacrément efficace”. Et force est de constater qu’il ne s’agissait pas d’une publicité mensongère.
Si le premier titre Facts and Consequences commence en douceur, c’est un leurre, et en moins de 2 minutes, le rythme s’emballe, les guitares et la voix deviennent rageuses. Le refrain n’en reste pas moins mélodique et puissant. Cette alternance entre des montées progressives, des passages musclés puis des redescentes à base de power chords occupe la majeure partie du disque. Les influences du groupe sont multiples. Quand le riff d’intro de Mater Dolorosa est d’inspiration metal, d’autres riffs de guitare évoquent plutôt le nu metal (cf le riff final de Haters), voire le hardcore, même si tout compte fait, l’ensemble fleure bon les années 90.
Le maître mot de l’album est donc l’efficacité. Que ce soit dans les chœurs d’Easy Target, l’intro d’Idols ou le final d’A New Sun, tout est soigné, bichonné, sonne juste et bien. Les fines bouches pourront reprocher au groupe une faible prise de risque, et d’être un peu répétitif dans ses structures, alors que l’autoproduction permet justement de s’affranchir des normes et contraintes habituelles. Soit, mais Strangers demeure très plaisant à l’écoute, et n’engendre pas de lassitude sur la durée. Pas de gros tubes non plus à la The Midnight Son, juste un bon gros bloc de 10 titres solides, qui raviront leurs fans et les amateurs du genre.