Le moins que l'on puisse dire est que l'entité Hocico semble particulièrement active ces derniers temps. Un album de Dulce Liquido pour Rasco et à peine un an après le maxi-CD Disidencia Inquebrantable, revoilà de nouveau nos deux terroristes sonores mexicains accompagnés d'un Wrack And Ruin prêt a déferler sur le monde…
Passé une courte introduction qui en dit long sur la suite, « Tales From The Third World » ouvre la danse de façon magistrale. Une minute de bruits divers, comme pour décrire musicalement a l'auditeur la décadence d'un monde qui s'auto-détruit petit a petit, et on enchaîne sur une rythmique soutenue et entraînante a base de samples technoïdes sombres, de claviers oppressants et de batteries électroniques. Comme sur leurs productions précédentes, le chant de Rasco, alternant anglais et espagnol, est écorchée, torturée a souhait, comme revenu d'entre les morts. Un sentiment sans doute amené par les multiples effets et retouches permises par une technologie toujours grandissante. Il semble cependant important de préciser qu'au sein d'Hocico, et à l'instar de la majeure partie des groupes électro, la vedette est bien entendu tenue par les machines et différents claviers.
La plupart des titres faisant suite à cette première claque suivent les mêmes chemins épineux, a base de tempos relativement rapides et de refrains accrocheurs (« Ecos », « Bizarre Words »), et une bonne partie de ceux-ci, tout comme l'excellent « Ladykiller » sur Disidencia Inquebrantable, seront probablement destinés a de belles carrières sur les planchers de danse gothiques du monde entier (malheureusement totalement absentes en France).
On retrouve cependant deux titres qui, tout en restant dans le même esprit, sortent un peu des sentiers battus. Tout d'abord l'instrumental « Oracion Nocturna », seul point noir de ce Wrack And Ruin, casse totalement le rythme d'un ensemble qui coulait auparavant sans aucune lassitude pour l'auditeur, même non-initié (la répétition caractéristique des musiques électroniques étant un facteur de rejet important pour un novice). Heureusement « Death As A Gift » nous ré-intègre dans cet univers si particulier, et ce malgré une relative lenteur dominée par de grand coups de caisse claire. A noter que l'édition limitée propose en plus un deuxième disque sur lequel on retrouvera les remixes de « Spirits Of Crime » ainsi que de « Ladykiller » accompagnés de quelques courts instrus sans intérêt.
Il ressort de tout cela une ambiance apocalyptique, malsaine, glauque et délicieusement dérangeante. L'électro a tendance dark/goth est plutôt méconnu en France, n'étant de plus relativement peu aidé par une distribution quasi-nulle. Et pourtant, voilà un genre qui pourrait bien réconcilier les amateurs de gros son avec les musiques électroniques.
.: Tracklist :.
01. El Infierno Que Viene
02. Tales From The Third World
03. Bizarre Words
04. Spirits Of Crime
05. Born To Be (Hated) – Original Odium
06. Love Posing As A Prostitute
07. Ecos
08. Oracion Nocturna
09. Death As A Gift
10. Padre No Nuestro