Créer le «Buzz» par un nom de groupe des plus funky et une réputation mystérieuse ponctuée de collaborations avec de grands noms de l’électro européenne, voilà un art que les Bitche Bitche Ya Ya Ya semblent maitriser au plus haut point… comme la manière de faire de bons morceaux ultra-efficaces et très orientés dance-floor, ce qui pousse forcément à essayer de percer un peu le mystère de ces fantômes médiatiques et leur son si particulier, ce qui n’est pas gagné d’avance…
Les premières traces d’existence de ce trio (puisqu’il s’avère en être un, composé d’une chanteuse anglaise et deux DJs dont l’un est franco-britannique) apparaissent en 2007 sur le net avec des remixes de Jamaica et Bonde Do Role notamment. Si le combo semble surtout intéressé par les remixes, il s’attache aussi à créer ses propres morceaux et sort un EP en 2007 dont le controversé single «Fuck Friend» fait un vrai tabac en ligne, les autres morceaux étant des remixes étonnants par Mixhell (le projet d’Igor Cavalera et sa femme) et CSS. En 2009, le morceau «Dance Dance Dance» les refait exister médiatiquement sans pour autant les propulser sur les devants de la scène, pas plus que cet EP intitulé «Jackie», qui comprend trois originaux et un remix par Flairs. Alors pourquoi un nouvel EP et non un album? Seul l’avenir le dira…
Les mélodies pop sont triturées dans tous les sens, les synthés destructurés et la batterie saturée pas spécialement joyeuse mais le tout est diablement groovy, ce qui n’est pas un mince exploit en soi. Entre le single «Jackie», pas loin de l’univers musical de The Asteroids Galaxy Tour, l’érotique «Astro» proche des pérégrinations charnelles de Sébastien Tellier avec qui le trio a déjà joué dans le passé, et l’étrange ritournelle Punk-Disco (rien que ça!) «I’ll see Ya’», c’est un monde electro bien torturé aux influences très diverses que nous offrent les Bitche Bitche Ya Ya Ya. Pas suffisant pour se faire une idée globale de l’étendue des possibilités du groupe, pourtant cet EP nous donne une bonne idée de là où ils veulent en venir: une musique de club dansante un peu malsaine, à la fois hype et vintage, sucrée et amère, où le choix entre une coupe de champagne et une pinte de bière comme accompagnement n’est pas encore fait… Aucun doute sur une chose en tout cas: le single «Jackie» est une petite bombe à la fois club et alternative, et nulle doute que nombre d’entre vous craqueront dessus par son côté subversif et délétère.
«Et maintenant?» serait la question la plus judicieuse à poser après écoute… pas mal de promesses et d’interrogations sont soulevées par cet EP. On aimerait bien sûr voir ce que cela donne en live, avoir un album entier à disposition pour mieux cerner là ou le trio veut en venir et avec quels moyens, mais la priorité semble être donnée à l’entretien de ce mystère ce qui semble fonctionner pour l’instant. Ce qui est sûr c’est que ce projet franco-britannique au réel intérêt musical ne pourra rester éternellement dans les ténèbres s’il veut évoluer et trouver un public plus humain que celui de la blogosphère. Wait & See, comme on dit…
.: Tracklist :.
1.Jackie
2.Astro
3.I’ll See Ya
4.Jackie (Flairs remix)
