La tendance semble actuellement au mélange chez les groupes étiquetés néo et gravitant plus ou moins loin de la feu Nowhere Team. Constitué de Thomas (chanteur d’AqME), de Yann (guitariste chez les vétérans de Mass Hysteria) ainsi que de Nick (AS) au piano, Vicki Vale est l’un des premiers side-projects à dégainer son album. Mais alors que l’on aurait été en mesure d’attendre de la part de ce trio un disque de rock metal jumpy, La Vie Après l’Amour n’a pourtant que peu de points communs à partager avec les formations désormais bien médiatisées de ses membres fondateurs.
Logiquement produit par Olivier Coursier, ancien guitariste de Mass Hysteria et tête pensante du projet Aaron, ce premier opus compile onze titres composés dans la plus grande simplicité. Des compositions éthérées, construites sur un duo guitare / voix quasiment capté sur le vif, subtilement renforcé aux moments opportuns par les arrangements de Nick (« Les 9 vies du chant », « Ensemble » ou encore « Erotique »). Le travail apporté par ce dernier est d’ailleurs particulièrement intéressant et inspiré, le multi-instrumentiste parvenant de par ses nombreux apports à éviter la répétition parfois indissociable à certaines compositions inscrites dans une veine pop-folk. Usant de tirades de piano envolées ainsi que d’incursions de cordes langoureuses, l’arrangeur de Vicki Vale parvient à amener la musique du trio vers des horizons différents, tout en respectant et appuyant même encore d’avantage la mélancolie dont témoignent les ossatures construites par ses deux compères (« Ensemble » et « Passionnément » deviennent à ce titre les deux morceaux les plus intéressant de l’album). Un renfort que le trio n’utilise cependant pas de façon abusive, les musiciens conservant de longues étendues dépouillées et intimistes sur lesquelles seul le frottement des cordes accompagnera le chant de Thomas.
L’univers du chanteur sied d’ailleurs particulièrement bien à Vicki Vale, bien que l’emploi du Français pourra une nouvelle fois en rebuter certains. Le frontman adjoint à la musique de la formation toutes ses désillusions, pour la plupart inhérentes à des relations malheureuses, adoptant pour se faire un timbre qui étrangement s’avèrera moins difficile à appréhender que pour certaines compositions d’AqME. Acoustique oblige, la rythmique demeure très proche de la ballade, mais les composantes amenées par Nick permettent de plus à certaines occasions de légèrement revoir le tempo à la hausse (« Troubles »). A la manière de son projet personnel Aaron, auquel Vicki Vale ne manquera pas de rappeler, Olivier Coursier a réussi à pleinement capter l’essence du trio, retranscrivant sur bandes toute la sincérité nécessaire à la réussite de tel projet. Car si La Vie Après l’Amour n’a au fond rien de foncièrement original, ni même de techniquement bluffant, force est de constater que les musiciens ont couchés sur bandes leurs morceaux avec une réelle honnêteté. Si certains titres manquent en effet parfois d’envergure, Vicki Vale, et plus particulièrement Thomas, se livre totalement dans chacun d’entre eux. Appréciable et touchant.
Sans être la sortie de l’année, ce premier opus de Vicki Vale demeure un disque agréable, que la courte durée rend facilement ingérable d’une écoute. Une mise à nue totalement personnelle pour un disque dans lequel certains auditeur pourront néanmoins aisément se retrouver.
.: Tracklist :.
01. A contre coeur
02. Dans une autre vie
03. Les 9 vies du chat
04. Sans conséquences
05. Ensemble
06. Erotique
07. La pluie et le beau temps
08. Pour toujours
09. Passionnément
10. Troubles
11. Ouvres les yeux