Décidément, le métalcore est à la fête en cette fin d’année sur notre belle côte d’azur: après l’excellent Poseidon de Dagoba, c’est au tour d’une autre entité se référant au Metalcore et venant de Toulon, Coldsight, de nous présenter son premier album. Nous partons donc plein d’espoirs, mais aussi de craintes face au mal qui touche le métalcore américain, à savoir la multiplication de galettes d’un style qui final se ressemblent un peu toutes. Verdict à suivre!
Pour nous offrir cet album, les sudistes de Coldsight se sont entourés des frères les plus actifs du métal français actuel (eh oui, il n’y a pas que les Duplantier!), j’ai nommé David et Franck Potvin (Lyzanxia, One Way Mirror et Phaze I) qui ont ont œuvré pour cet album à la maison, dans le studio du Dome, où ils ont notamment enregistré le dernier très bon opus de Lyzanxia. Si la sortie physique de l’album ne se fait que ces jours-ci, il faut préciser que les toulonnais travaillent dessus depuis début 2009 et c’est finalement l’arrivée chez les allemands de Customcore Records (The Arrs, Bokaputa,…) et une distribution par les canaux de Season Of Mist qui concrétiseront les ambitions de sortie de Coldsight.
A l’image de ses compères américains et français, le son de Coldsight s’impose dès les premières minutes de ce Until Your Last Breath comme puissant et abrasif. Pas d’utilisation pléthorique de double à la Dagoba ici, mais un jeu de batterie relativement bien senti et épuré. Les compositions sont vraiment de qualité mais cet album souffre de ce qui touche outre-atlantique les productions de As I Lay Dying et Killswitch Engage: la difficulté de faire ressortir un titre plus qu’un autre dans un ensemble uniforme et la quête d’originalité vouée à l’échec dans des titres toujours plus rapides et complexes mais qui peinent à s’imposer et rester dans nos têtes. Mais Coldsight n’est ici nullement blâmable; on peut même gratifier les toulonnais d’une très bonne note en terme d’efficacité des titres et même dans les efforts de variation de la voix qui ne tombe pas dans le cliché d’alternance chant gueulé/chant mélodique propre au métalcore. Il y a de vrais bons titres dans ce Until Your Last Breath, notamment le duo avec les frères Potvin «Killing All Faces», le très efficace «Vision» ou la jolie ballade en arpèges «Confidences» qui sert d’intermède instrumental au milieu de l’opus.
Globalement, ce qui peut être reproché à cet album est ce que l’on reproche au style métalcore actuel: un manque d’originalité des plans malgré un niveau technique au dessus de la moyenne et une vraie volonté de bien faire. Néanmoins, la puissance de certains riffs est indéniable et Coldsight sera sûrement à suivre en live, car un titre comme «Purple Ink» et sa rythmique breakée a vocation à vous briser le cou… Ce qui est aussi certain c’est que pour un premier effort, Coldsight place la barre assez haut, renforçant l’idée que le niveau global des productions du métal français actuel est vraiment élevé et que les groupes arrivant sur le marché devront regorger d’originalité pour s’imposer et non se noyer dans la masse. Le combo de Toulon a en tout cas les armes pour, et ce Until Your Last Breath jamais ennuyeux se situe clairement dans le haut du tableau, même s’il demande confirmation en live. On n’attend que ça!
.: Tracklist :.
1. Vanity
2. Together Aline
3. Killing all faces (feat Lyzanxia)
4. Crying sky
5. Magma
6. Confidences
7. Vision
8. Purple ink
9. Inertia
10. Dark Day
11. Vulnerable
